
Ce matin, nous rentrons dans notre étude de la Parole de Dieu au 26ème chapitre de Matthieu. Permettez-moi de vous encourager à prendre votre Bible, ou alors une à côté de vous, et ouvrez à ce 26ème chapitre de ce merveilleux témoignage de la vie de notre Seigneur. Et tandis que nous sommes parvenus au 26ème chapitre, nous nous approchons très rapidement de la croix de Jésus-Christ. En fait, dans notre texte ce matin, nous examinerons le passage des versets 36 à 46, le Fils dans la Tristesse. Je pense que certains d’entre nous qui sont à l’église depuis un certain temps sont assez familiers avec un hymne sur notre Seigneur, un très beau cantique rédigé il y a de nombreuses années par un homme du nom de Philip Bliss. L’hymne dit : « Homme de douleur, quel nom pour le Fils de Dieu qui est venu, pour réclamer des pécheurs ruinés, Alléluia, quel Sauveur ! » L’écrivain du chant déclare : « Homme de douleur, quel nom » et il emprunte cela à Esaïe, chapitre 53, où Jésus est désigné comme un homme de douleur, habitué à la souffrance. Lorsque vous étudiez la vie du Seigneur, vous vous rendez compte qu’Il était effectivement un homme de douleurs. Il n’est rapporté nulle part dans l’Écriture que Jésus ait jamais ri. Il y a des déclarations au sujet de Son chagrin. Il y des déclarations sur des occasions où Il a soupiré à voix haute, sur Son chagrin, sur Son sentiment de tristesse.
Nous nous souvenons tous dans Jean 11 lorsqu’Il a pleuré à la tombe de Lazare, et avant Ses pleurs, comment Il a gémi profondément en Lui-même en voyant l’impact du péché et de la mort. Nous nous souvenons du récit de Luc, chapitre 19, verset 41, où Jésus regarde la ville de Jérusalem, voit cette population mauvaise, méchante, incrédule et pleure. Il est effectivement un homme de douleur, et habitué à la souffrance. Mais la douleur ici semble être une accumulation et une intensification de toute la douleur qu’Il n’a jamais connue, et ce qu’Il n’avait pas encore expérimenté. Franchement, en plongeant dans ce texte particulier pendant plusieurs heures cette semaine, la nuit comme le jour, et dans mes pensées, j’ai trouvé quasiment impossible à décrire dans ma propre compréhension ce qui s’est passé ici. Oh, je peux voir les événements et je suis capable de comprendre les circonstances extérieures, et je peux comprendre ce que les mots signifient dans le texte. Je ne comprends cependant pas la nature profonde de la souffrance de Jésus-Christ, parce que Lui, en tant que Dieu infini, a pu expérimenter quelque chose que je ne suis pas en mesure de comprendre.
Ainsi, au sens propre du terme, entrer dans la souffrance de Jésus dans ce texte revient à se tenir sur un terrain très très saint, et à tenter de comprendre quelque chose qui, en fin de compte, n’est pas compréhensible, essayer d’expliquer quelque chose qui est vraiment inexplicable. Il y a ici un mystère qui est beaucoup trop profond pour vous et moi et n’importe quel autre être humain, et peut-être même aussi pour les saints anges. Nous réalisons ici que nous sommes émerveillés par le Dieu-Homme, pleinement conscients de Sa nature divine et Le voyant cependant souffrir dans la douleur en tant qu’humain, carrément comme s’Il n’était pas Dieu. Et c’est beaucoup plus que nous ne soyons en mesure de comprendre. Mais quel est l’objectif d’un passage sur la souffrance du Christ ? Lisons-le et trouvons la réponse, en commençant par le verset 36 : « Là-dessus, Jésus alla avec eux dans un lieu appelé Gethsémané, et il dit aux disciples : Asseyez-vous ici, pendant que je m'éloignerai pour prier. Il prit avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée, et il commença à éprouver de la tristesse et des angoisses. Il leur dit alors : Mon âme est triste jusqu'à la mort; restez ici, et veillez avec moi. Puis, ayant fait quelques pas en avant, il se jeta sur sa face, et pria ainsi : Mon Père, s'il est possible, que cette coupe s'éloigne de moi ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. »
« Et il vint vers les disciples, qu'il trouva endormis, et il dit à Pierre : Vous n'avez donc pu veiller une heure avec moi ! Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation; l'esprit est bien disposé, mais la chair est faible. Il s'éloigna une seconde fois, et pria ainsi : Mon Père, s'il n'est pas possible que cette coupe s'éloigne sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! Il revint, et les trouva encore endormis; car leurs yeux étaient appesantis. Il les quitta, et, s'éloignant, il pria pour la troisième fois, répétant les mêmes paroles. Puis il alla vers ses disciples, et leur dit : Vous dormez maintenant, et vous vous reposez ! Voici, l'heure est proche, et le Fils de l'homme est livré aux mains des pécheurs. Levez-vous, allons; voici, celui qui me livre s'approche. »
Ce passage est un passage puissant. Il s’agit du Seigneur Jésus dans le jardin de Gethsémané, juste avant Son arrestation, Sa parodie de procès et Son exécution. Cela fait partie de la préparation pour la croix. Cela fait partie des choses que notre Seigneur expérimente pour être prêt à mourir. Nous avons déjà vu Matthieu souligner pour nous les éléments de préparation, n’est-ce pas, tout au long de ce 26ème chapitre. Nous avons vu la préparation du plan de Dieu au début du chapitre ; la préparation des chefs religieux, qui mettaient en place le complot pour arrêter le Christ. Nous avons vu la préparation de Marie, qui L’a aimé, L’a oint pour l’ensevelissement, pour ainsi dire. Nous avons vu la préparation de Judas, qui a entrepris de Le trahir. Nous avons vu notre Seigneur mettre fin à l’ ancien système juif lors de la dernière Pâque. Nous L’avons vu introduire Sa table, la Cène. Nous L’avons vu avertir les disciples au sujet de ce qu’ils allaient traverser quand Il serait arrêté et qu’ils seraient dispersés; tous ces éléments de préparation évoluant vers la croix, et à présent, nous arrivons à ceci. Et il s’agit de Sa préparation.
Pas uniquement la Sienne, cependant ; elle appartient également aux disciples. Car, bien que ce soit un combat qu’Il doit livrer pour Se mettre pleinement en accord avec le plan de Dieu, et pour vaincre le diable une fois de plus, c’est également un élément de préparation important pour les disciples, puisqu’ils apprendront à partir de là une profonde leçon qui est formulée au verset 41, où notre Seigneur déclare : « Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation; l'esprit est bien disposé, mais la chair est faible. » Encore et toujours l’enseignant, même au milieu de ce combat incroyable, inexplicable contre l’ennemi qui cherche à L’éloigner de la croix, le Seigneur va au-delà de Sa propre expérience pour enseigner les Siens. Il voit dans Son propre combat, une grande leçon que nous devons apprendre sur la manière de faire face à la tentation et à une rude épreuve. Ainsi, en considérant le passage, nous ne Le voyons pas seulement Se préparer pour Sa mort, mais nous Le voyons également préparer Ses disciples à cet effet. Ils doivent apprendre à partir de ceci, et nous devons apprendre avec eux à partir de ceci, la manière appropriée pour faire face à une rude tentation. Le Seigneur devient le modèle. Le Seigneur devient l’exemple à suivre dans ce texte.
Maintenant, le déroulement du texte nous parvient très facilement, je pense. Ce n’est qu’un récit. Cependant, pour pouvoir y voir clairement et en tirer une conclusion poignante, j’aimerais vous donner cinq mots que je vais employer ce matin et le prochain jour du Seigneur. Et croyez-moi, je le regrette, si je pouvais faire comme je veux, je prêcherais pendant deux heures et demi maintenant, mais je ne peux pas le faire. Il y a tellement d’impact. Pour être honnête avec vous, je ne sais pas comment je vais faire pour survivre pendant la semaine d’attente. Mais j’aimerais vous donner cinq mots-clés, sur lesquels accrocher les pensées : tristesse, supplication, sommeil, force et le dernier mot, séquence. Et je les déroulerai au fur et à mesure que nous avancerons.
Cependant, avant d'examiner les mots-clés qui ouvrent la compréhension de cette expérience, au moins autant que nous puissions comprendre, regardons un verset d'introduction, le verset 36; et ceci nous permettra de fixer quelque peu notre scène. “Là-dessus, Jésus alla avec eux dans un lieu appelé Gethsémané, et il dit aux disciples : Asseyez-vous ici, pendant que je m'éloignerai pour prier. Il prit avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée”, et nous nous arrêterons à ce niveau. Ça sert d'introduction. Il ne fait que fixer la scène. Le premier mot est « alors » et « alors » est un mot qui est destiné à nous mettre dans une espèce de flux chronologique. « Alors » est un terme de séquence. Alors - quand c’est, alors ? Eh bien, c’est immédiatement après ce qui vient juste de se passer. Que vient-il juste de se produire ? Eh bien, le Seigneur venait juste de s’arrêter sur le Mont des Oliviers pour dire à Ses disciples qu’ils allaient L’abandonner, qu’Il allait être pour eux une cause de scandale, une occasion de chute, qu’ils allaient tomber dans un piège et qu’ils allaient Le renier et s’enfuir loin de Lui. Et ils ont répondu : « Non, non, cela n’arrivera jamais, cela n’arrivera jamais. » Cela devait cependant arriver. C’est juste après.
Eh bien, quelle scène est-ce donc ? Qu’est-ce qui se passe ici ? Rappelez-vous, il est minuit, le jeudi de la dernière semaine de la vie du Seigneur. Les années du ministère sont terminées. Le ministère galiléen, le ministère judéen, le ministère péréen à l’Est du Jourdain…, c’est complètement terminé, les miracles, les guérisons. Il est à présent à Jérusalem à la Pâque, en l’an 33 apr. J.C. ; peut-être plus probablement l’an 30 apr. J.C., en tout cas, l’une de ces deux années. Et Il est là non seulement pour prendre part à la Pâque, mais pour être la Pâque. Et jeudi était le jour de la préparation, étant donné qu’ils mangeaient la Pâque ce soir-là, et ainsi, les disciples ont préparé la Pâque, et jeudi soir, ils ont mangé la Pâque. Le repas est terminé, le dernier hymne a été chanté, ils ont quitté la chambre haute, ont traversé la ville de Jérusalem avec des foules animées, vers minuit à cause du jour férié, à cause des festivités, parce que c’est la période pascale, porte nord du temple, qui serait la porte orientale, en descendant la pente de la colline du temple, à travers le Kidron, sur le Mont des Oliviers. Et après le petit intermède sur le Mont des Oliviers où le Seigneur les a avertis de leur prochaine prise de fuite, ils arrivent à présent au jardin de Gethsémané.
Ce sera dans ce jardin dans un bref moment que Jésus sera fait prisonnier. C’est imminent. C’est momentané. Et avant que cela n’arrive, quelque chose d’autre doit se produire et c’est le temps d’intercession avec le Père. Mais le Seigneur se sert de ce moment pour donner des instructions à Ses disciples et également à nous. De quelle manière est-ce instructif ? Cela nous instruit de tellement de manières, mais d’abord, cela nous donne une compréhension profonde de la manière dont il convient de gérer la tentation dans les cas difficiles. Maintenant, voulez-vous bien remarquer qu’Il est parvenu à un endroit nommé Gethsémané ? Cela veut dire « pressoir d’olives ». C’était apparemment le nom d’un jardin ou d’une zone dans laquelle il y avait un jardin, sur le flanc de la montagne. C’était sur la pente de la montagne, le versant ouest du Mont des Oliviers, à l’Est de Jérusalem, juste au-delà de la montagne du temple, là où les riches habitants de Jérusalem avaient leurs jardins. Ils ne les avaient pas à l’intérieur des murs de la cité. Il n’y avait pas d’espace pour cela. La population était dense et comprimée. Les jardins se trouvaient sur les collines extérieures. Et voici un jardin qui s’appelait Gethsémané, un lieu familier. En fait, il nous est dit dans Jean 18 :2 que Jésus s’y est souvent rendu avec Ses disciples. C’était un lieu d’intimité, un endroit où il y avait de l’ombre, loin de la foule, la route, la ville, l’agitation. C’était un endroit où Il pouvait se rendre et être tranquille pendant un moment, pour passer la nuit dans la prière avec Son Père ou alors dans l’instruction avec Ses bien-aimés.
Nous ne savons pas à qui appartenait le jardin. C’est une autre de ces merveilleuses personnes sans nom qui sont venues au secours de Jésus-Christ vers la fin de Sa vie. Vous vous souvenez qu’il y a l’homme sans nom qui a fourni l’animal qu’Il devait monter. Il y a l’hôte sans nom qui Lui a donné la chambre haute. Il y a le propriétaire sans nom du jardin. Et au milieu, comme le dirait William Barclay, d’un désert de haine, il y a quelques oasis d’amour et quelques personnes sans nom qui ne sont pas inconnues de Dieu mais de nous, qui ont accordé à Jésus au cours de ces dernières heures, ce dont Il avait besoin. Et Il parvient donc à cet endroit sur une pente douce du Mont des Oliviers, certainement quelque part près du sommet. Et là, Il déclare à Ses disciples : « Asseyez-vous ici, pendant que je m'éloignerai pour prier. » Il est allé à l’intérieur, et il y avait probablement une clôture ou une espèce de mur autour du jardin pour le préserver des autres choses qui se trouvaient là sur cette colline. Et Il dit : « Restez ici ». Certainement un tout petit peu au côté intérieur de l’entrée, Attendez-moi, et je vais prier un peu plus loin ».
Il est demandé aux disciples de rester. Ils savent ce qui doit arriver. Il leur a déjà été dit que c’est le moment pour Lui de mourir. Au chapitre 26, Jésus a dit à Ses disciples : « deux jours et le Fils de l'homme sera livré pour être crucifié. » Le moment était venu. Ces jours étaient passés. Jésus leur avait dit au verset 31 : « Vous serez tous confrontés à la tentation cette nuit et vous ne parviendrez pas à tenir et vous allez succomber et prendre la fuite. » Ils savaient donc qu’ils se trouvaient au cœur d’un moment très important; ils étaient à un point critique. Et ils auraient dû voir cela comme une occasion de prier. Et lorsqu’il leur a été demandé de rester là, et qu’Il a déclaré : « Je vais prier », ils auraient dû saisir le sens de ce qu’Il disait : « Restez là et priez et je vais aller prier, moi aussi ». Il avait quelque chose en tête. Il recherchait la réclusion et en regroupant les disciples vers l’entrée, personne n’allait venir tenter de Le déranger. Il ne voulait pas être dérangé. Il ne voulait aucune intrusion pendant qu’il passait du temps avec Son Père, tandis qu’Il se débattait pour sortir de cette expérience absolument incroyable et dépassant l’entendement. Et Il place donc les disciples, pour ainsi dire, comme des sentinelles pour Le garder et aussi pour prier. Il dit même au verset 41 : « Veillez et priez » Soyez alertes et passez votre temps dans l’intercession. Et Il dit : « Je vais un peu plus loin ».
Soit dit en passant, rien n'indique qu’ils aient soufflé la moindre prière. Il n’y a aucune indication nulle part dans les récits de l'Évangile qu'ils aient même invoqué le Père. Ils savaient ce qui allait arriver, ils l'avaient tout au moins entendu. Ils se sont cependant réfugiés dans une espèce de confiance en soi prétentieuse. Ils s'imaginaient quelque peu invincibles. Voyez-vous, ils ont pris à tort leurs bonnes intentions pour du pouvoir, et c'était stupide. Et ils n'ont donc pas prié, de ce que nous savons; ils ont juste été laissés là et le Seigneur a continué plus loin. Le verset 37 dit: “Il prit avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée” qui étaient Jacques et Jean. Il y a peu de doute sur ce qu'Il allait faire. Il déclare: “Je m'éloignerai pour prier”. Et lorsqu' Il dit: “Pendant que Je m'éloignerai pour prier”, Il emploie un mot très lourd – le terme normal serait euchomai, celui-ci est proseuchomai, un mot intense, un terme lourd qui est toujours employé pour parler de prier Dieu. Les autres termes pourraient faire référence au fait de supplier ou demander quelque chose à quelqu'un, mais ce terme se réfère toujours à Dieu; il s'agit d'un terme intense de prière à Dieu. “Je vais m'éloigner pour parler à Dieu – Je vais m'éloigner pour déverser mon cœur devant Dieu.”
Et Il laisse donc les disciples là, à l'exception de Pierre, Jacques et Jean, et remarquez au verset 37, Il les prend avec Lui. Ils étaient présents lorsqu'Il a ressuscité la fille de Jairus, et eux seuls, parmi les disciples, et eux seuls de tous les disciples étaient là au moment de la transfiguration, lorsqu'Il s'est montré dans la gloire. Et, au fait, ils s'y étaient également endormis. Et peut-être bien que c'est parce qu'ils avaient vu Sa gloire qu'Il tient à ce qu'ils voient également Son humiliation à présent. Mais il y a plus que ça. Au fil des années, des commentateurs se sont interrogés: “Pourquoi prenait-Il Pierre, Jacques et Jean?” Eh bien, laissez-moi vous dire pourquoi. Tout d'abord, Il ne pouvait pas tous les emmener, car s'Il les avait tous pris avec Lui, il n'y aurait eu personne pour garder la porte. Deuxièmement, Il a dû laisser suffisamment de personnes à la porte pour qu'il y ait une garde conséquente, des fois qu'un groupe d'individus viendrait à Sa recherche, ils seraient capables de les stopper. Par ailleurs, la présence d'un groupe de disciples au portail aurait attiré l'attention de quiconque viendrait à Sa recherche jusqu'à ce qu'Il ait terminé Sa prière, et Il pourrait avoir une certaine réclusion de cette manière. Il a donc dû y laisser un grand groupe.
Mais pourquoi devait-Il prendre ces trois? Eh bien, quelqu'un a dit qu'Il les avait emmenés pour avoir de la compagnie. Il voulait que ceux qui L'aimaient le plus passent quelque temps avec Lui et Lui témoignent sympathie et soutien. C'est un bon sentiment. Et je pense – je pense qu'il pourrait y avoir un élément de vérité dans le fait qu'Il aimait leur compagnie. Mais je ne pense pas que ce soit pour cela qu'Il les a pris. Quelqu'un d'autre a dit qu'Il les avait pris parce qu'ils étaient les plus faibles de la bande, et qu'Il ne pouvait pas Se permettre de les perdre de vue. Et si vous étudiez le Nouveau Testament et observez Pierre, Jacques et Jean, vous pourriez arriver à cette conclusion. Mais cela ne tient pas non plus puisqu' après tout, Il S'était davantage investi en ces trois qu'en qui que ce soit d'autre. Et ce ne serait pas un très bon indicateur de la réussite de Ses efforts à faire des disciples si au bout de trois ans, ils étaient toujours les plus faibles de toute la bande, n'est-ce pas? La vérité de cette affaire c'est qu'Il les a pris parce qu'ils étaient les trois leaders. Il les a emmenés parce qu'une leçon devait être enseignée aux autres et Il ne pouvait pas tous les amener, sinon il n'y aurait eu personne à la surveillance. Il a cependant pris les leaders importants, car quel que soit ce que c'était, Il voulait qu'ils l'apprennent, Il voulait qu'ils soient capables de le communiquer aux autres et ils étaient ceux auxquels les autres regardaient. Ils étaient ceux qui allaient devenir des enseignants.
Et le Seigneur était là, dans Son rôle d'enseignant comme toujours. Je veux dire que cela ne suffit pas qu'Il soit en train d'aller faire ce qui était prévu, qu'Il agonise au sujet de la croix. Il voit également cela comme une occasion d'instruire et Il veut la saisir. Il veut leur enseigner comment faire face à la tentation – non pas avec une confiance en soi prétentieuse, non pas en niant la possibilité d'un échec, non pas en s'imaginant invincible, mais à travers la dépendance à Dieu dans une prière passionnée pour faire face à l'épreuve. Il ne recherchait pas leur aide. Il n'était pas en quête de leur sympathie. Il ne leur a jamais demandé de prier pour Lui. Il ne les a pas pris avec Lui pour les observer, car si cela avait été le cas, pour quelle raison les aurait-Il donc laissés pour aller plus loin? Car il est dit qu'Il a pris les trois avec Lui et Il est allé un peu plus loin au verset 39. En fait, Il est probablement allé 30 ou 50 mètres plus loin qu'eux; Luc parle de la distance d'un jet de pierre. Il n'était donc pas là pour les surveiller et Il ne les avait pas emmenés là pour Lui témoigner du soutien et de la sympathie, autrement, Il ne les aurait pas laissés pour continuer seul. Il les avait emmenés là parce qu'il y avait quelque chose qu'ils avaient besoin d'apprendre de cette expérience sur la manière de faire face à l'épreuve et qu'ils pourraient transmettre aux autres. Et je crois, également, pour qu'ils puissent voir quelque chose de l'agonie de leur Sauveur; qu'ils puissent comprendre Son amour.
Il ne cherchait pas leur aide. Ça aurait été incongru. Je veux dire qu'il existe un Gethsémané dans toutes nos vies. Il pourrait y en avoir plusieurs. Il pourrait y avoir plusieurs expériences d'agonie, des épreuves et tentations d'agonie. Il semblerait qu'il y ait une profonde tristesse et une épreuve difficile par lesquelles nous devions tous passer, tôt ou tard. L'heure sombre de la mort nous guette tous et nous buvons tous la coupe amère à un moment ou à un autre, et peut-être que nous la buvons souvent. Et notre nature sociale a tendance à nous pousser vers l'humain, rechercher notre force auprès des Hommes, et nous attendons beaucoup trop d'eux. Même nos amis les plus chers et les plus saints, en dépit des bonnes dispositions de leur esprit, réaliseront que leur chair est faible et nous devons apprendre à nous tourner vers Dieu. Il ne les prenait pas avec Lui pour avoir du soutien. Il ne les prenait pas pour avoir de la sympathie. Il a trouvé le soutien en Dieu et n'a demandé aucune sympathie. Et Il ne les a pas emmenés pour les surveiller, sinon Il ne les aurait pas laissés seuls, et Il avait fait Son boulot pendant trois ans et Il était prêt à partir et le Saint-Esprit allait prendre le relais à partir de là où Il s'était arrêté. Non, Il les avait pris pour des besoins d'instruction, pour qu'ils apprennent comment Il avait fait face à une épreuve. Quelle leçon ils avaient besoin d'apprendre!
Et il s'agit véritablement d'un contraste remarquable puisque nous venons tout juste de sortir de la vantardise prétentieuse de Pierre et des autres disciples qui, “O Seigneur, nous serons à même de gérer cette épreuve, nous serons capables de la supporter, nous ne Te renierons jamais, nous ne T'abandonnerons jamais, il faudrait qu'on nous passe sur le corps pour que cela arrive.” Et de la vantardise présomptueuse des disciples, nous parvenons immédiatement à l'humble acquiescement du Christ sur la faiblesse de la nature humaine. L'humanité pécheresse, déchue ne reconnaîtra pas sa faiblesse. L'humanité non déchue et exempt de péché reconnaît sa faiblesse. Vous dites: “Vous voulez dire que l'humanité de Jésus était faible?” Oui, l'humanité de Jésus était de l'humanité et la nature humaine est faible et si vous ne partagez pas ce point de vue c'est que vous avez oublié qu'Il est mort et la mort constitue l'essence de la faiblesse. Jésus était pleinement humain et Il savait qu'il y avait de la faiblesse dans l'humanité. Les larmes constituent un signe de la faiblesse humaine parce qu'elles sont un signe de douleur. L'agonie est une marque de faiblesse humaine. La souffrance est un signe de faiblesse humaine. Dieu ne connaît pas la peine, ni l'agonie, ni la souffrance, le Dieu éternel dans Sa divinité – sauf ce qu'Il choisit de considérer à cause de l’homme.
Il pouvait donc mourir, et en cela était la faiblesse. Il était susceptible d’avoir mal, et en cela résidait la faiblesse. Il pouvait avoir faim, et en cela était la faiblesse. Il était capable d’avoir soif, et en cela était la faiblesse. Il savait que l’humanité était faible. Et Il savait, dans Sa condition d’humain non déchu et exempt de péché, ce que ces stupides disciples n’étaient pas capables de reconnaître dans leur déchéance, à savoir que lorsqu’on entre dans une rude épreuve, si on est humain, il ne faut pas se tourner vers les hommes mais plutôt regarder à Dieu. Et Il a fait ce qu’ils ont refusé de faire. Ils ont raté un test moins rude. Il a passé le test le plus rude de toute l’histoire humaine. Et c’est pour cette raison que l’auteur du livre d’Hébreux nous dit dans Hébreux 4 :15 – et vous pourriez voir cela avec un regard nouveau – « Car nous n'avons pas un souverain sacrificateur – en parlant du Christ - qui ne puisse compatir à nos faiblesses; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché. » Quand vous portez vos besoins au Seigneur Jésus-Christ, vous ne vous adressez pas à un Souverain Sacrificateur qui n’a aucune idée de ce que vous ressentez. Il est pleinement humain. Il a été touché par nos faiblesses. Il connaît la faiblesse. Il ressent l’infirmité. Il s’agit du terme faiblesse. Il est touché par le sentiment d’infirmité. Il sait ce que c’est que d’expérimenter la faiblesse de la nature humaine – non pas au point de pécher, plutôt sans pécher, mais sa faiblesse. Et même cette croix, quand Il est allé à cette croix, et dans le jardin et dans toute la souffrance et la tristesse et l’angoisse de Sa vie, Il a expérimenté ce que cela était que d’être humain. Et ici, Il est rudement tenté par Satan, et au milieu de cette tentation, nous commençons à ressentir Sa dépendance vis-à-vis de Dieu, et d’elle découle la victoire et là se trouve la leçon que nous apprenons de ce merveilleux passage : se confier à Dieu au milieu de nos épreuves.
Permettez-moi à présent de vous donner une plus grande perspective. Le ministère de Jésus a commencé et s’est terminé avec une tentation rude. Vous rentrez au moment où tout a commencé dans Matthieu, chapitre 4, et vous verrez que Satan est allé vers Lui, après 40 jours de jeûne dans le désert, et Satan L’a tenté, n’est-ce pas ? Combien de vagues de tentation sont parvenues à Jésus lors de cette première tentation ? Trois. Trois fois ! Combien de vagues de tentations viennent à Jésus ici ? Combien de fois est-Il allé prier ? Trois fois ! Satan est venu vers Lui au début et il est venu vers Lui à la fin, dans trois grandes vagues de tentation. Et Jésus a été victorieux dans les deux cas, le début et la fin de Son ministère. Et ce qui est si merveilleux à leur sujet c’est qu’elles étaient toutes personnelles, des sollicitations très intimes, très privées à faire le mal entre Satan et Christ. Et nous n’en n’aurions rien su, et rien perçu si elles ne nous avaient été révélées dans l’Écriture. Même les disciples ne pouvaient pas savoir, parce qu’ils étaient endormis tout le long, et ils n’étaient même pas présents la première fois. Mais Jésus révèle les deux rencontres pour nous enseigner une profonde vérité.
La première vague de tentation au début de Son ministère, Jésus a tout le temps répondu avec quoi ? Les Écritures ! La seconde fois, Il a répondu à chaque vague de tentation avec quoi ? La prière ! Et la leçon qu’Il enseigne, c’est que lorsque vous êtes confrontés à la tentation, vous y faites face avec deux armes. Les armes de notre combat qui ne sont pas charnelles mais plutôt spirituelles sont les armes de la Parole de Dieu et la prière. Et c’est pour cela qu’il est dit dans Éphésiens 6, « Prenez l’épée de l’Esprit et en toutes circonstances, priez ». Et il y a les armes de notre combat, et si les disciples n’avaient rien appris d’autre que cela, ce serait assez pour affronter l’ennemi. Jésus complète donc l’enseignement qu’Il a commencé lors de Sa première tentation, leur enseignant que pour gérer la tentation, on le fait en comptant sur la puissance de la Parole de Dieu et le pouvoir de Dieu recherché à travers la prière.
A présent, avec cela en arrière-plan, examinons le premier mot-clé, les mots-clés qui nous aident à dérouler le texte. Le premier mot est le mot “tristesse” - le terme “tristesse”. J'aurais bien voulu être une personne capable d'employer des mots avec éloquence et être à même d'exprimer ce que je ressens dans mon cœur au sujet de ce terme mais je ferai de mon mieux. Au verset 37, après avoir continué avec Pierre, Jacques et Jean, un peu plus séparés des huit autres, il est dit: “et il commença à éprouver de la tristesse et des angoisses.” – Il était très angoissé. Dans ce passage, notre Seigneur entre dans une profonde angoisse. Si vous pensez un instant que Jésus a juste vécu Sa vie, est allé à la croix et est mort, tranquillement, et est ressuscité et a déclaré: “Là, c'est fait”, vous vous trompez. Chaque pensée anticipative de cette croix qui était présente dans Son omniscience répugnait tout en Lui. Il a agonisé à chaque moment de Son incarnation où Il a été conscient de cette réalité de la croix, parce qu'Il méprisait tout ce qui y avait trait – la culpabilité, le péché, la mort, l'isolement, la solitude, l'éloignement de Dieu. Ce n'est pas quelque chose dans lequel Il S'est engagé tranquillement et calmement, comme S'Il avait été en train de tourner la page d'un livre sur l'histoire de la rédemption, mais plutôt quelque chose qui L'a poussé dans une agonie indescriptible. Son âme toute entière est tellement répugnée par tout ce qui est en lien avec la croix, l'horreur de cela est si grande qu'elle va au-delà de ce que nous pouvons décrire. Et en cela, je pense, repose une nouvelle compréhension de l'amour et du sacrifice de Jésus-Christ.
Vous voyez, Il n'est pas seulement mort à la croix lors de Sa mort à la croix, mais Il est mort à la croix à chaque moment où Il en a eu conscience avant qu'Il ne meurt sur la croix, car dans Sa connaissance, Il a vécu d'avance Sa propre mort à travers chaque moment conscient. Et parce qu'Il comprenait pleinement tout, Il l'a pleinement expérimenté avant que cela ne se soit produit.
Il n'est donc pas étonnant qu'Il ait été un homme de douleur et habitué à la souffrance. La douleur était constamment là, et ici, elle atteint son point culminant, sa quintessence. Mais le fait qu'Il endure cela, qu'Il traverse cela victorieusement, démontre à quel point Il aimait le Père, combien Il est soumis à la volonté du Père, combien Il aime les pécheurs qui ont besoin de salut. Pourtant, l'anticipation de ceci produit la terreur, la peine et la tristesse. Et nous nous souvenons de ce qui s'est passé à la tombe de Lazare, au chapitre 11 de l'évangile de Jean, versets 33 à 35. Il a marché jusqu'à la tombe, et Il a commencé à souffrir au-dedans de Lui, Il a commencé à gémir de tristesse et finalement, cela a éclaté en larmes tandis qu'Il commençait à anticiper la signification du péché et de la mort, même dans le cas de Lazare; et Il pouvait sans doute Se voir mourir comme Lazare. Il ne pleurait certainement pas pour Lazare; Il était sur le point de le faire sortir de la tombe. C'est le pouvoir du péché et de la mort qui s'est saisi de Son âme à ce moment, juste un peu avant cet événement.
Le terme qui traduit ici le fait d'être chagriné signifie une profonde tristesse – non pas superficielle mais profonde. Et il est dit qu'Il était très déprimé – et il s'agit d'un mot très intéressant, adēmoneō. Le mot signifie littéralement, dans une sorte de raideur, être loin de chez soi, c'est un beau concept. Le chez soi c'est l'endroit où on trouve des choses confortables. Le chez-nous c'est là où est notre place. Chez-nous, c'est là où se trouve notre famille. Chez-soi c'est là où il y a l'amour. Chez-soi c'est là où on se sent bien. Chez-soi c'est là où on est accepté. Jésus était loin de chez Lui. Il était insolé dans Son conflit avec l'enfer. C'était déprimant, ce qui fait que l'expression “être loin de chez soi” a fini par signifier “déprimé”. Il est dit dans Psaume 42, et je pense que cela décrit l'expérience du Christ d'une manière messianique, que vague après vague ont roulé sur Lui, les vagues de chagrin, la profondeur appelant la profondeur. Il y a ici un isolement, un genre de solitude profonde et une tristesse qui L'amènent à être déprimé, très déprimé. Et j'ai essayé d'y penser, dans mon propre esprit, me demandant pourquoi Il était si déprimé, qu'est-ce qui a bien pu provoquer cette grande dépression? Et j'ai pensé à plusieurs choses.
Premièrement, rappelez-vous ceci: Il était déprimé non seulement au sujet de ce qui s'était passé mais Il savait ce qui allait arriver. Et tout cela est venu ensemble pour produire cette dépression. D'abord il y avait la désertion de Judas – déprimant ! Je veux dire que Lui, Jésus, était l'homme équilibré, charmant, l'humain le plus attirant qui n’ait jamais marché sur la terre, l'Homme-Dieu qui ne connaissait que l'amour et ne faisait que ce qui est juste et n'était que bonté, grâce, miséricorde et bienveillance, l'ami sûr, l'amoureux des âmes, le Maître miséricordieux adoré par les saints anges, protégé par les Séraphins. Doit-Il être ramené à ce degré d'humiliation par un misérable traître? Par un Lucifer terrestre qui crache sur son saint privilège ? Doit-Il être une victime de Judas, Lui qui est Dieu des dieux ? Et comment Judas peut-il Le traiter de cette manière? C’est déprimant ! Et puis il y avait la prise de fuite des onze. Lui qui était la source de leur vie, Lui qui constituait la ressource de tout ce dont ils avaient jamais eu besoin, Lui, le consolateur pour toute angoisse, Lui qui était la leçon pour chaque point d'ignorance Lui, l'enseignant fidèle, l'ami loyal, Celui qui encourage, pardonne, soutient, doit-Il être abandonné par ceux qui ne devraient jamais penser à l’abandonner ? Doit-Il être humilié par Ses propres disciples ? Est-ce qu'Il aura passé trois ans avec des hommes qui Lui tourneront le dos dans la nuit et prendront la fuite pour préserver leur vie? C’est vraiment déprimant ! Vous seriez déprimé par l'abandon de tous ceux que vous avez aimés et dans lesquels vous avez investi votre vie.
Et puis il y a le déni de Pierre. S'Il a investi quoi que ce soit en qui que ce soit, Il en a fait davantage en Pierre. Il était Celui qui n'avait pas honte d'appeler le pécheur Pierre Son ami. C'était Lui qui n'avait pas honte de confier le leadership de Ses disciples à Pierre. Il n'avait pas honte de faire de Pierre Son frère, et de partager avec lui toutes Ses richesses éternelles, y compris Son propre Royaume. Doit-Il faire l'objet de la honte de Pierre? Misérable Pierre, pécheur Pierre, infidèle Pierre, Pierre qui renie, un pécheur honteux du Saint Seigneur, Pierre avec lequel Il avait passé tant de temps, et à qui Il avait tant donné, va Le renier et maudire Son nom ? C’est déprimant ! Et ensuite, j'imagine que nous devons également penser au rejet d'Israël. Il s'agit de Son peuple bien-aimé, appelé par Son nom. Il est le Seigneur de l'alliance. Il est le Roi de gloire, le Roi de grâce, la source de leur espérance. Il est Celui qui apporte le Royaume, qui a aimé Israël et S'appelle Seigneur et Roi d'Israël. Il est venu pour racheter ces gens. Doit-Il être rejeté par eux ? Doit-Il être assassiné par leur incrédulité ?
Ensuite, il y a l’injustice des hommes. C’est déprimant ! Je veux dire qu’ici Il arrive dans un monde dans lequel Il a fait des lois. Il est le Dieu de l’équité et le Dieu de ce qui est raisonnable, de ce qui est juste, de ce qui est vrai, de ce qui est correcte. Doit-Il être trompé dans les petites cours [de justice] des hommes menteurs qui Lui refuseront Son droit à la justice et à la vérité ? C’est déprimant ! Et puis il y a les injures et les moqueries qui vont s’en suivre, qui sont déjà là. Cependant, Il est Celui que les anges louent. C’est Celui qui, de toute éternité, n’a rien connu d’autre que les louanges et adorations des saintes créatures. Il est Celui qui est toujours exalté. Il est Celui qui est béni plus que tous, glorifié, adoré pour la perfection éternelle. Lui crachera-t-on dessus ? Se moqueront-ils de Lui ? Doit-Il être fustigé par le blasphème des hommes stupides ? Et puis, il y a la solitude – la solitude. Lui qui est le compagnon de Dieu, qui est le camarade du Saint-Esprit, qui fait partie de l’association angélique, qui communie avec des saintes créatures, l’ami éternellement glorieux ; doit-Il être seul, abandonné de tous, au point où même les saintes armées se détournent de Lui ?
Et puis il y a le fait de porter le péché, n’est-ce pas ? Pensez-y, c’est déprimant. Le Fils de Dieu sans tache, sans péché, sans défaut, destiné à devenir péché – quelle déclaration ! – si bien que Son nom est péché. Il s’identifie tellement au péché qu’Il le devient, au moment de la mort, si pécheur qu’Il est appelé péché, Lui qui ne connaissait aucun péché. Un tel événement répugne absolument tout dans Sa nature sainte. Et puis Il a dû être déprimé par l’abandon de Dieu. Il est le bien-aimé du Père. Il est Celui au sujet duquel le Père déclare : « en qui j'ai pris mon bon plaisir » (version Martin). Il est l’objet de l’amour éternel. Va-t-Il être abandonné par Dieu ? C’est vraiment déprimant. Et puis il y a la mort elle-même. Vous devez réaliser, braves gens, que Jésus, en tant que Dieu, est Celui qui ne meurt pas. Jésus, en tant que Dieu, est immortel et éternel ; Il ne connaît point la mort. Voyez-vous, nous autres, êtres humains, arrivons dans le monde avec le goût de la mort dans notre bouche, et nous y goûtons tout au long de notre vie. Et bien que nous soyons déchus et pécheurs, nous sommes répugnés par la mort, que nous goûtons tout le temps. A combien plus forte raison, la mort dégoûterait-elle Celui qui n’y a jamais goûté ? Celui qui est éternellement immortel ? Mais, comme dit l'auteur d'Hébreux : “ il goûtât la mort pour tout ” ( version Darby). Ce qui fait qu'Il affronte quelque chose qu'un être éternellement immortel ne peut jamais affronter. Et Il n'y fait pas face pour Lui-même puisqu'Il ne saurait mourir, mais Il meurt en tant qu’homme pour l'homme. Comme Edersheim l'a dit une fois, “Il a désarmé la mort en introduisant son bois dans Son propre cœur, ce qui fait que la mort n'avait plus de flèches.”
Mais tout cela était extrêmement déprimant. Ce n'est pas du théâtre mais la réalité. Et c'est le combat du Sauveur. C'est la lutte dans laquelle Il est engagé avec Satan. Vous dites : “Vous pensez que Satan est là?” Je sais qu'il est là. Il n'y a pas de lutte sans lui. Vous dites : “Eh bien, il est possible que cela ait tout simplement découlé de la nature de Jésus”. Pas vraiment, parce que Sa nature était exempte de tout péché. Cela est arrivé parce que Satan L'approchait à nouveau. Vous dites : “Que lui disait donc Satan?” Eh bien, c'est simple. Je suis capable de vous dire ce qu'il Lui disait. Ce n'est même pas mentionné ici mais je peux deviner ce que c'est puisque je sais ce qu'il a dit la première fois. Et l'essentiel de la tentation de Satan la première fois était qu'il est venu à Jésus, et tout d'abord il a dit: “Change les pierres en pain”, d'accord ? Ensuite, “jette-toi du haut de la tour” et puis, “considère les royaumes du monde, prosterne-toi devant moi et je Te les donnerai”, n'est-ce pas ? Maintenant, qu'est-ce qu'il faisait ? Jésus avait-Il le droit de manger ? Bien sûr ! Jésus avait-Il le droit d'avoir tout ce qu'Il voulait? Certainement, Il est le Dieu souverain. Jésus avait-Il le droit d'être acclamé en tant que Messie ? Oui ! Avait-Il le droit de diriger les royaumes du monde? Oui !
Savez-vous ce que Satan était en train de Lui dire? “Prends Tes droits, empares-Toi de Tes droits. Tu es dans ce désert depuis 40 jours et Tu n'as pas mangé, et pourtant Tu es le Fils de Dieu. Ne permets pas qu'une telle chose T'arrive, fais-Toi plaisir. Tu le mérites. Ce n'est pas juste que Tu sois privé de nourriture, transforme ces pierres en pain. Et Tu dois être salué en tant que Messie ; Tu ne mérites pas une vie d'humiliation, une vie de rejet. C'est simple, jette-toi du haut du temple et atterris devant la foule, et ils T'acclameront en tant que Messie capable de sortir du ciel en volant et Tu pourras ainsi contourner toute la peine et toute l'agonie et la croix et tout ce qui a été prévu. Et puis, jette simplement un regard à tous les royaumes du monde que Tu peux voir à partir de cette montagne: je te les donnerai tous si seulement Tu Te prosternes devant moi, et Tu pourras éviter la croix et éviter l'agonie et éviter le rejet”. Et le point est ceci: “Tu es beaucoup trop bon pour cela. Tu vaux mieux que ça”.
Vous voyez, c'est de cette manière que Satan est venu. Satan est arrivé en jouant sur la dignité de Jésus-Christ. “Tu ne devrais pas être privé à ce point ». Et je crois que lorsqu'il est revenu dans le jardin, c'était la même chose. C'était: “Qu'est-ce que Tu fais là? Que fais-Tu, humilié de la sorte? Que fais-Tu avec cette populace qui vient de la ville de Jérusalem pour T'arrêter et T'exécuter? Pourquoi Te trouves-Tu là à terre, le visage dans la poussière, criant à Dieu dans l'agonie, à transpirer des grosses gouttes ou des caillots de sang? Tu es le Fils de Dieu. Pour quelle raison devrais-Tu être humilié par onze disciples déserteurs et un misérable traître du nom de Judas ? Tu mérites mieux que ça, ne laisse pas cela T'arriver, Tu vaux mieux que cela. Tu es le Fils de Dieu. Prends ce qui Te revient de droit.” Et Satan cherchait à L'éloigner de la croix, constamment. Dans la première tentation: “Prends-le maintenant, sans avoir à passer par la croix.” Ici : “Prends cela tout de suite, sans passer par la croix”. Et même dans Matthieu 16, lorsque Pierre Lui disait : “Ne vas pas à la croix”, Jésus a répondu: “Arrière de moi” - qui - “Satan” ! parce que c'est Satan qui essayait tout le temps d'approcher. “Tu prends plaisir aux choses des hommes et non aux choses de Dieu; tu ne connais pas le plan de Dieu.”
Et je crois donc que Satan venait à Lui dans ces trois vagues, essayant de L'amener à cesser de faire confiance à Dieu pour le plan, la manière dont le plan a été conçu, et à faire court-circuiter le plan, éviter la croix, et telle était la tentation. Cela démarrait durement, et Il a parlé aux disciples au verset 38, en leur disant : “Mon âme est excessivement triste”. Et ce mot “excessivement triste” est perilupos. Il signifie environné de tristesse, comme la périphérie, le périphérique. Il était entouré par la tristesse. Il était englouti dans la tristesse. Et Il emploie le mot “mon âme”, mon être intérieur. Il est une personne réelle. “Mon être intérieur se noie littéralement dans la tristesse.” Triste jusqu'à quel point ? “A en mourir” ! Écoutez : la tristesse suffisait à Le tuer. C'est exact ! La tristesse suffisait à Le tuer. On peut mourir à cause de l'angoisse, pure et simple, le saviez-vous? On peut avoir ses capillaires éclatés, ce qui a commencé à se produire plus tard tandis qu'Il transpirait et Sa sueur était mélangée à du sang qui s'échappait par les glandes sudoripares. Il pouvait mourir d'angoisse pure et simple. Si Dieu n'avait pas envoyé un ange pour Le fortifier, je pense qu'Il serait mort dans le jardin avant même d'arriver à la croix. Lorsqu'Il est parvenu à la croix, Il est mort très rapidement, si rapidement qu'on n'a même pas eu besoin de casser Ses – quoi – jambes. L'angoisse était si terrible que la mort a été imminente.
Vous voyez donc, vous ne pouvez pas considérer la croix comme un événement isolé d'angoisse. Sa vie était une vie de douleur et Son angoisse a anticipé la croix. Et Il l'a fait pour toi, et Il l'a fait pour moi. Et dans cette tristesse, Il se réfugie auprès du Père. Il dit: “Attendez ici et veillez avec moi. Restez là”, et évidemment Il voulait qu'ils prient. Il les avait prévenus au sujet de ce qui allait se passer. “Et veillez”, et Il irait à un endroit plus retiré, à l'ombre d'un arbre, loin du reste. Comme je l'ai dit, Luc déclare: “Puis il s'éloigna d'eux à la distance d'environ un jet de pierre”, 30 ou 50 mètres plus loin, “pour prier”. Et cela nous amène véritablement au second mot, et nous allons nous contenter de l'introduire afin de le couvrir la prochaine fois. Cependant, Son cœur est sur le point de lâcher, et Il fait ce qu'Il faut. Il est dit: “Puis, ayant fait quelques pas en avant, il se jeta sur sa face” verset 39, “et pria”. Verset 42 “Il s'éloigna une seconde fois, et pria.” Verset 44, “Il les quitta, et, s'éloignant, il pria pour la troisième fois.” Avec chaque vague de tentation est venu la réponse d'une retraite dans un lieu de réclusion avec le Père dans la prière. Son chagrin, Sa douleur, je crois, commencent à s'accumuler. Il est dit au verset 37: “il commença à éprouver de la tristesse et des angoisses”. Et je crois qu'il s'agissait d'un processus d'angoisse croissante.
Une allusion à cela c'est le fait que Luc dise: “Il s'éloigna une première fois et s'agenouilla”, et ensuite dans Matthieu, il est dit: “Il se jeta sur Sa face.” Évidemment, Il a commencé en étant sur Ses genoux, mais il ne s'est pas écoulé beaucoup de temps avant qu'Il ne se retrouve prostré face contre terre. Et que dit-Il par-là? Et voici venir le second terme-clé – supplication – supplication. “Mon Père, s'il est possible, que cette coupe s'éloigne de moi ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux.” Je ne pense pas qu'Il ait prié aussi vite ou aussi facilement que j'ai lu mais c'est ce que dit le texte. Premièrement Il a dit: “O Mon Père”. Il appelait Dieu “Père” chaque fois qu'Il Lui adressait une prière sauf une fois, et c'était à la croix lorsque Dieu L'a abandonné. Mais voici l'unique fois dans l'Écriture où Il n’a pas dit, “O, Mon Père.” Et Il prend la notion d'intimité qui était si étrangère au judaïsme. Lorsque Jésus a appelé Dieu “Père”, les juifs ne pouvaient tout simplement pas le supporter parce qu'ils n'appelaient pas Dieu leur Père personnel. Il était le Père de la nation mais il n'y avait aucune intimité à cela.
Ici, Jésus va un peu plus loin et ne Se contente pas de dire “O Père”, Il dit: “O Mon Père”, et Marc dit qu'Il a crié “Abba”, Papa. Il s'accroche à l'intimité. C'est comme si Satan essayait de L'arracher du Père et de la volonté du Père, et du plan du Père et Jésus s'accroche et Il exprime l'intimité de Sa relation avec le Père qu'Il ne lâchera pas. “O Mon Père”, très possessif, très personnel, très intime, et Il s'y accroche. Il ne manquera pas de faire confiance à Dieu tout comme Il ne fabriquera pas du pain de Lui-même, et Il ne s'autoproclamera pas Messie, et Il ne s'emparera pas des royaumes du monde de Lui-même, mais Il a attendu le Père. Il n'allait pas se défiler de la croix ici ni se défiler de la croix de Lui-même. Il passerait par le plan, et ainsi Il dit: “Mon Père, s'il est possible, que cette coupe s'éloigne de moi ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux.”
En d'autres termes, Il dit: “S'il est possible de faire ceci d'une quelconque autre manière, je le voudrais, mais si ce n'est pas le cas, qu'il en soit ainsi.” Et c'est une prière de résolution et de résignation à la volonté de Dieu. Soit dit en passant, lorsqu'Il dit: “s'il est possible”, Il ne demande pas s'il est possible dans le cadre de la puissance de Dieu étant donné que tout est possible dans le cadre de la puissance de Dieu. Dieu a le pouvoir de le faire. Il demande s'il est possible dans le plan de Dieu, voyez-vous. S'il est possible moralement parlant, s'il est possible sur le plan de la rédemption, s'il est possible dans la cohérence avec le plan de salut des pécheurs, y a-t-il un autre moyen, que cela se produise d'une autre manière ? C'est quelque chose d'insupportable qui Le tue dans le jardin. Et c'est après cette première prière de la série des trois qu'Il s'est mis à transpirer des caillots de sang, thrombos, à partir duquel nous obtenons le terme thrombose qui veut dire caillot. Nous verrons cela dans le passage de Luc la semaine prochaine.
L'agonie était quasiment en train de Le tuer et Il dit: “S'il existe un autre moyen, si c'est possible de le faire d'une quelconque autre manière”. Il n'essaie pas d'éviter la rédemption; Il se trouve simplement confronté à une terrible agonie. “Existe-t-il un quelconque autre moyen, mais s'il n'y a aucune autre alternative, qu'il en soit ainsi – qu'il en soit ainsi.” “Cette coupe” - la coupe symbolise l'expérience qu'Il va endurer. Il boira l'expérience. Il va consommer la coupe de la lie amère. La coupe renvoie souvent à la colère divine.
Psaume 75:8, Esaïe 51:17, Jérémie 49:12, ces trois et d'autres Écritures, font allusion à la coupe de jugement, ou la coupe de la colère. Et la coupe que Christ s'apprêtait à boire était la fureur de Dieu à l'encontre du péché, c'était l'attaque de Satan, le pouvoir de la mort, la culpabilité de l'iniquité. Tout cela était dans la coupe. Et Il pouvait espérer y échapper s'il existait un quelconque autre moyen. Mais vous vous rappelez, Il a dit, “Mais c'est pour cela que je suis venu.” Vous vous souvenez de Jean 12 ? “Mais c'est pour cela que je suis venu dans le monde.” Ainsi Il déclare : “Si ce n'est pas possible, je ne désire que faire Ta volonté.” A présent, il y a de l'engagement. Regardez, Il a dit à Pierre, dans Matthieu 16:23: “Tu penses comme les humains, tu prends plaisir aux choses des hommes et non aux choses de Dieu.” Il dit : “Je veux la volonté de Dieu, j'aimerais faire accomplir le plan de Dieu”. Il est venu dans le monde pour faire la volonté de Dieu et c'était Son engagement total et absolu.
Et ainsi donc, le Seigneur Jésus-Christ commence la supplication et la supplication nous présente une véritable agonie parce qu'elle nous montre le désir d'être délivré, “S'il Te plaît, s'il est possible que ceci se fasse par un quelconque autre moyen – qu'il en soit ainsi. Mais si ce n'est pas le cas, que Ta volonté soit faite quelle qu'elle soit.” C'est ainsi qu'il faut faire face à la tentation, dans une prière confiante et un engagement à la volonté de Dieu. Il a fait confiance à Dieu. L'intensité du combat fait ressortir le meilleur de Lui étant donné la manière dont Il l'aborde, comme nous le verrons la semaine prochaine. Cela ressort le pire des disciples à cause de la manière dont ils abordent la chose – bien que leur épreuve ait été infiniment moins rude que la Sienne. Nous laissons Christ dans cette agonie jusqu'à ce que nous nous retrouvions la prochaine fois et nous terminerons ce merveilleux passage.
Notre Seigneur Jésus, nous venons à Toi avec des cœurs reconnaissants. Les mots nous font défaut en ce moment, tandis que nous venons juste, avec l'œil de notre pensée, d'expérimenter l'agonie du jardin. Et Seigneur, ce qui est accablant dans tout cela c'est que lorsque Tu t'y trouvais, Tu connaissais mon nom, Tu avais déjà écrit mon nom dans Ton livre, et ainsi Tu portais mon péché et le péché de chaque croyant. Tu nous connaissais dans le jardin. Nous étions là au milieu de Ton agonie et de Ton angoisse car c'est notre péché que Tu allais porter. Et même si nous n'étions pas encore nés, et que nos pères et nos ancêtres aient été inconnus de ce monde, Tu nous connaissais, et Tu étais là pour nous. Nous sommes émerveillés par Ta grâce. Nous sommes indignes. Nous Te remercions. Nous voulons Te remercier avec beaucoup plus que nos paroles, avec notre vie.
Tandis que vos têtes sont inclinées dans une parole de clôture, si vous ne connaissez pas le Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ, aujourd'hui c'est le jour. Ouvrez votre cœur à celui qui a souffert et qui est mort pour vous, pour enlever votre péché.
FIN

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