
Nous revenons à notre étude de la Parole de Dieu dans Matthieu, chapitre 26, ce matin; une histoire très familière, l'histoire du reniement de Pierre, l'apôtre. Cette semaine, tandis que j'étudiais ce texte particulier de l'Écriture, j'ai été impressionné par une nouvelle pensée, une nouvelle perception de cette histoire plutôt tragique. Et c'est que je pense sincèrement que ceci pourrait être l'un des récits bibliques les plus encourageants et les plus optimistes. Nous considérons habituellement le fait que Pierre ait renié Jésus-Christ comme une grande tragédie, et c'est effectivement le cas. Il y a cependant une autre manière de voir la chose. Cela a un côté remarquable et enthousiasmant, un aspect passionnant et j'espère que cela se dévoilera à vous ce matin tandis que nous l'examinons. Ça m'est arrivé d'une manière extraordinaire, comme si c'était la première fois de ma vie d'étudier cette histoire et je pouvais la voir comme un récit positif, captivant, plein d'espoir, encourageant. J'aimerais qu'il en soit de même pour vous.
Je me suis posé une question: quel est le cadeau le plus grand que Dieu peut nous donner ? Et la réponse à cette question, évidemment, d'après l'Écriture, c'est le pardon des péchés. Il n'y aurait pas de salut sans pardon des péchés. Il n'y aurait aucune relation avec Dieu sans le pardon des péchés. Il n'y aurait aucun moyen d'entrer au ciel si nos péchés n'avaient été pardonnés. Nous ne serions d'aucune utilité au Seigneur sans le pardon des péchés. Nous n'expérimenterions aucun soulagement de la culpabilité sans le pardon du péché. C'est pourquoi dans Exode 34, lorsque Moïse a dit: “J'aimerais Te voir, Seigneur”, l'Éternel a déclaré: “Je suis l'Éternel, l'Éternel ton Dieu, et je suis miséricordieux et je suis compatissant et je pardonne l'iniquité” et Il a continué de décrire Son caractère compatissant qui pardonne le péché. Et le prophète Michée dit : “Quel Dieu est semblable à toi, qui pardonnes l'iniquité.” L'apôtre Jean déclare : “Mais si nous marchons dans la lumière, comme Il est Lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché (…) Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité.”
Le pardon des péchés, la purification du péché, constitue le seul don le plus important que Dieu n’ait jamais fait à l'homme et c'est exactement ce que nous voyons dans ce passage. Je ne pense pas qu'un quelconque saint des récits bibliques n’ait jamais sombré dans les profondeurs du péché comme Pierre l'a fait à cette occasion. Et la merveille des merveilles, c'est que même au bout de son péché, le Seigneur était là pour Lui pardonner. C'est une vérité qui donne de l'espoir. Nous tous, nous faisons l'expérience, en tant que chrétiens, des moments où nous venons devant le Seigneur en étant profondément marqués par notre propre état de pécheur; si ce n'est pas le cas c'est que nous sommes devenus très froids ou que nous ne sommes peut-être même pas chrétiens. Mais pour ceux qui connaissent le Seigneur et qui marchent dans Sa volonté et dans la lumière de Sa Parole et dans la puissance de Son Saint-Esprit, il y a ces moments constants où nous prenons conscience de notre état de pécheur, et dans un état de brisement, nous venons au Seigneur, pour trouver le pardon qui guérit l'âme et procure la joie. Telle fut l'expérience de Pierre. Et la profondeur de son péché donne à Dieu l'occasion de démontrer l'étendue de Son pardon. Pierre, qui est tombé si bas, a tout de suite été restauré pour devenir le principal porte-parole de l'église primitive et le grand leader que nous voyons dans les douze premiers chapitres du livre des Actes. Il s'agit donc d'un récit optimiste, un récit qui apporte de l'espoir, une histoire passionnante et encourageante pour nous tous qui sommes des pécheurs sauvés par Sa grâce.
Maintenant, pour comprendre le texte qui se trouve devant nous, qui va du verset 69 à 75, le dernier paragraphe du chapitre 26, nous devons revenir en arrière. Nous devons prendre conscience que l'abjuration de Pierre est tissé dans la tapisserie de l'arrestation et du procès de Jésus-Christ, et qu’elle évoluait pendant tout ce temps. Ce n'est pas comme si cela était arrivé d'une manière soudaine, il y a des raisons pour lesquelles cela s'est produit. Et lorsque vous commencez à lire le verset 69 et vous trouvez Pierre dans la cour du tribunal et que quelqu'un vient à lui et l'identifie à Jésus, et il le nie, et vous vous dites: “Comment est-ce que cela a pu se produire?” Il vous faut juste rentrer en arrière dans le texte pour trouver la réponse: une séquence de choses.
A présent, nous commençons au verset 31, avec ce que nous pourrions appeler la fierté du pécheur – la fierté du pécheur. Ils venaient juste de chanter un hymne, dit le verset 30, et de se rendre sur le Mont des Oliviers, c'est-à-dire le Seigneur et les onze disciples. Judas s'en était déjà allé pour finaliser les détails de la trahison et il apparaît un peu plus tard dans le jardin, à la tête du groupe qui est venu capturer Jésus. Cependant, Jésus et les onze disciples ont terminé le repas de Pâque, l'institution de la Sainte Cène, l'enseignement qui est rapporté dans Jean 13 à 16, la merveilleuse prière du souverain sacrificateur de Jean 17. Le Seigneur a tout dit et a fait tout ce qu'Il a voulu faire. Il a mis fin à l'ancienne alliance avec la dernière Pâque autorisée. Il a institué la nouvelle alliance avec Sa propre table. Il leur a donné une grande et formidable vérité sur laquelle baser leurs vies jusqu'à Son retour. Il se rend à présent dans le jardin pour prier et être fait captif. Et pendant qu'ils avancent vers le Mont des Oliviers, Jésus leur déclare, verset 31: “Je serai pour vous tous, cette nuit, une occasion de chute ; car il est écrit” - et Il cite Zacharie - “Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées.” Jésus prédit leur désertion. Il annonce qu'ils vont tous L'abandonner au cours de Son procès. “Mais, après que je serai ressuscité”, déclare le verset 32, “je vous précèderai en Galilée”. Il prédit ensuite Sa propre résurrection, et le rassemblement de Ses disciples dispersés. Ils vont L'abandonner au moment de Son épreuve. Je ne parle pas de Son simulacre de procès, je veux dire l'épreuve, le combat auquel Il a été confronté dans toute cette scène. Mais ce ne sera pas la fin de l'histoire, parce qu'Il ressuscitera et les rassemblera autour de Lui-même et les conduira en Galilée.
Maintenant, tandis que Jésus prédit le rejet des disciples, Pierre répond, et il a dit au verset 33: “Quand tu serais pour tous une occasion de chute, tu ne le seras jamais pour moi.” Et Pierre, de manière plutôt bruyante et véhémente conteste la déclaration et la prédiction du Seigneur au sujet de la désertion des disciples. Il dit, en effet tout le monde pourrait le faire mais moi je ne le ferai jamais. Sur la base du sentiment émotionnel qu'il a pour le Christ, sur la base de l'amour supposé et l'attrait qu'il éprouve pour le Christ, il se sentait tellement invincible. Il ne pouvait pas accepter la prédiction de Jésus. Il pensait qu'il était parvenu à un niveau de sa vie où il était spirituellement mature, où ses priorités étaient en béton, où il était en quelque sorte invulnérable aux assauts de Satan, du monde, de la chair. Et il lui était impossible d'imaginer une quelconque circonstance ou une quelconque difficulté qui pouvait l'amener d'une quelconque manière à abandonner et renier le Seigneur Jésus-Christ. Ses impulsions émotionnelles ne pouvaient tout simplement pas communiquer cela à sa pensée. Aucune pression ne pouvait être aussi grande. Nous le voyons donc ici, déclarant, plutôt fièrement : “Tu Te trompes, Seigneur”, cela exige d'avoir un égo démesuré, pour mettre en doute la parole du Dieu vivant et déclarer : “Tu as tort”, et c'est pourtant ce qu'il a fait.
Et nous sommes ensuite confrontés, au versets 31 à 33, à la fierté du pécheur. Immédiatement après cela, nous voyons la mise au défi du pécheur. Au verset 34, “Jésus lui dit : Je te le dis en vérité, cette nuit même, avant que le coq chante” et Marc ajoute qu'Il a dit “avant que le coq chante deux fois” et Jésus était très précis, “tu me renieras trois fois”. Jésus revient en arrière pour faire une déclaration plus forte, non pas au sujet de tout le groupe mais seulement à propos de Pierre, et dit : « Au contraire, non seulement tu ne te tiendras pas pour moi » - tout comme les autres disciples – « mais tu feras pire qu’eux, tu me renieras trois fois avant que le coq n’ait réussi à chanter deux fois. » Au verset 35, nous voyons le défi de Pierre. « Pierre lui répondit : Quand il me faudrait mourir avec Toi, je ne Te renierai pas ». Et son verbiage audacieux a emporté tout le monde : « Et tous les disciples dirent la même chose ». Maintenant, le Seigneur, au verset 34, dit : « Tu me renieras » et Il emploie un verbe fort qui signifie renier complètement, et Pierre ne peut tout simplement pas l’accepter. Il persiste à mettre la parole du Seigneur au défi. C’est assez remarquable. Et dans Marc 14 :31, Marc écrit qu’il a véhément contesté. Ce n’était pas une faible protestation mais plutôt une contestation véhémente. « Il faudra me passer sur le corps », dit-il, ce qui constitue l’acte ultime et extrême de courage.
Et nous comprenons donc que jeudi soir, Pierre a promis de faire preuve d’un grand courage, y compris d’aller jusqu’à la mort. Il fait preuve de fierté et met même la parole du Seigneur au défi. C’est tout à fait remarquable. Ce gars avait vraiment une forte personnalité et un fort égo pour dire à Celui qui a déclaré la vérité : « Tu fais erreur. » C’est pourtant ce qu’il a fait. Et Matthieu prend le flot du déclin continu de Pierre lorsqu’ils arrivent au jardin au verset 40. Ils arrivent au jardin sur le versant du Mont des Oliviers. Jésus est allé un peu plus à l’intérieur du jardin, et puis les disciples, huit d’entre eux, sont restés à l’entrée. Trois, Pierre, Jacques et Jean sont allés plus loin, et Jésus encore plus loin qu’eux. Et ainsi donc, Jésus Se rend à un endroit très privé, et lorsqu’Il revient, après leur avoir demandé de prier avec Lui, Il les trouve endormis, au verset 40. Et Il dit alors à Pierre, qui est leur chef reconnu : "Quoi ? Vous n'avez donc pas pu veiller une heure avec moi ? Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation; l'esprit est bien disposé, mais la chair est faible.” Nous savons que l’esprit était bien disposé, Pierre l’avait exprimé, n’est-ce pas ? Et les autres disciples ont également affirmé qu’ils étaient vraiment prêts à mourir pour le Seigneur. Cependant, leur chair n’était pas aussi capable que leur esprit était bien disposé.
Et Il dit donc, « Vous devriez être en train de prier », mais voyez-vous, des disciples suffisants, fiers, et confiants ne prient pas parce qu’ils n’en ont pas besoin ; vous comprenez cela ? Ils avaient atteint un niveau d’invincibilité et ils étaient dans une situation où ils se croyaient absolument invulnérables. Qu’est-ce qu’il y avait pour qu’ils prient ? Et ainsi, au lieu d’être attentifs à la réalité du moment – c’était « l’heure de la puissance des ténèbres » avait dit Jésus – plutôt que d’être vigilants au fait que les forces de l’enfer n’avaient jamais travaillé aussi dur qu’elles le faisaient à cette heure, ils se sont simplement endormis. Qu’avaient-ils à faire avec la prière ? Ils avaient déjà fait leur vœu. Ils allaient l’accomplir avec leurs émotions et leurs affections et leur attrait pour Jésus, et leurs sentiments. Ils allaient être portés par leur engagement verbal.
Nous voyons donc la désinvolture du pécheur. Ils sont désinvoltes par rapport à la nécessité de prier. Le Seigneur retourne prier une seconde fois au verset 42, il prie, et au verset 43, revient les trouver à nouveau endormis. Au verset 44, Il repart prier, revient la troisième fois au verset 45, les trouve encore endormis, dit : « Vous dormez maintenant, et vous vous reposez ! » Vous continuez de dormir. Jésus pouvait déjà voir Judas et la bande de la garde du temple, les soldats romains, les prêtres remonter la colline vers eux, et les disciples dormaient pendant tout ce temps, spirituellement trop sûrs d’eux, indifférents à la réalité de l’assaut tellement ils étaient fiers. La scène suivante se trouve au verset 51. Et c’est l’impulsivité du pécheur. Pierre est tellement confiant, tellement dans la provocation, tellement désinvolte, et maintenant, nous le trouvons, suite à tout cela, en train d’agir entièrement de son propre chef. Et au verset 51, il est dit que l’un de ceux qui étaient avec Jésus – et Jean nous dit qu’il s’agissait de Pierre – a sorti une épée et a vraiment entamé le groupe entier. Le premier gars dans la file s’appelait Malchus, et il était le serviteur du souverain sacrificateur et il a tenté de lui couper la tête, a raté son coup et n’a réussi qu’à lui trancher l’oreille.
Et ce n’est pas un acte posé sur la demande de Jésus. Ce n’est pas ce que Jésus voulait. Pierre avait-il oublié les multiples occasions au cours desquelles Jésus a déclaré : « Je dois me rendre à Jérusalem et je dois être arrêté et je dois donner ma vie et je dois ressusciter ? » Avait-il oublié cela ? Ne voulait-il pas entendre cela ? Nous savons qu’il a contesté cela et a dit : « Que cela n’arrive pas, Seigneur » et même à ce moment, il laissait Satan parler à travers lui. Mais pourquoi ne pouvait-il pas accepter ce qu’était la volonté de Dieu ? Mais non, Pierre – il a agi de manière impulsive, tellement il était contrôlé par son propre égo, son prétendu courage et se sentait en quelque sorte invincible du fait que Jésus Se tenait à ses côtés, et qu'il savait que Jésus avait le pouvoir de tous les détruire, puisque juste avant qu’il ne sorte l’épée, vous vous souvenez, Jésus les avait tous mis à terre. Un millier d’entre eux étaient tombés dans la poussière au seul son de Son nom. Pierre savait donc qu’il se tenait avec Celui qui disposait du pouvoir ultime et il n’éprouvait aucune peur dans cette situation parce qu’il savait que si le Seigneur avait pu le sauver dans une autre situation, quand il marchait sur l’eau, le Seigneur pouvait assurément le délivrer de ceux-ci qu’Il avait jetés à terre.
Et il se sentait donc invincible, et ceci confirme simplement dans sa pensée l’invincibilité qu’il sentait déjà caractériser son propre cœur. Il a sorti une épée et a entamé tout le groupe et le Seigneur l’a stoppé en disant : « Remets cette épée en place, à moins que tu ne veuilles mourir par l’épée. » En d’autres termes, si tu prends une vie, on est en droit de prendre ta vie, c’est la loi biblique. « Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l'instant plus de douze légions d'anges ? Comment donc s'accompliraient les Écritures ? » Autrement dit, « Pierre, tu n’es pas en phase avec le plan. Range cette épée. » Voici le courage, mais mal orienté. Voici le zèle, mais mal dirigé. Voici quelqu’un qui est si confiant et si insubordonné en termes d’écoute et d’obéissance à ce que le Seigneur dit et qui cependant est si zélé qu’il finit par agir de manière impulsive et en totale contradiction avec le plan de Dieu. Il s’efforce de se montrer à la hauteur de ses communiqués de presse. Il tente de prouver à tout le monde qu’il est aussi courageux qu’il le revendique. Cependant, il est complètement en décalage avec le dessein de Dieu.
C’est sa fierté, sa mise au défi, sa désinvolture et son impulsivité qui ont finalement conduit à l’effondrement du pécheur – et c’est notre texte de ce matin. Sa chute était inévitable à cause de ces attitudes antérieures. Cette scène est très vivante et j’aimerais vous la donner. Retournez au verset 58 avant que nous ne regardions le verset 69. Au verset 57, il est dit : « ils saisirent Jésus ». Nous savons, en comparant les récits des Évangiles selon Matthieu, Marc, Luc et Jean – ce que nous devons faire tout au long de cette scène pour avoir l’image complète, étant donné que chaque auteur met de l’emphase sur des éléments différents – ils ont saisi Jésus et L’ont attaché. Ils L’ont malmené. Et ensuite, ils L’ont sorti du Jardin de Gethsémané avec cet impressionnant entourage qui allait jusqu’à 600 soldats romains, dont plusieurs centaines étaient issus de la garde du temple juif, les sacrificateurs et tous ceux qui vont avec eux, et ils Le mobilisent vers la descente, à travers la vallée de Kidron, au-dessus du versant Est du Mont, et à nouveau à l’intérieur du portail et de retour au domicile du sacrificateur. Ils ont l’intention de tenir un procès au milieu de la nuit dans la maison du souverain sacrificateur. Et ainsi, le verset 57 dit qu’ils « l'emmenèrent chez le souverain sacrificateur, Caïphe, où les scribes et les anciens étaient assemblés. »
Cependant, nous savons à partir des récits des autres Évangiles qu’avant de ramener Jésus au domicile du souverain sacrificateur, Il avait d’abord été conduit devant Anne, qui était l’ancien souverain sacrificateur. Jean 18 décrit toute la scène qui s’est déroulée devant Anne. Matthieu ne la décrit pas. En fait, Jean est le seul à décrire cela en détails. Jésus a donc été ramené à Anne. Maintenant, certains se sont demandés si cela constitue un problème qu’il faut résoudre avec ce verset, qui dit qu’ils L’ont emmené auprès de Caïphe. Pas du tout ! Laissez-moi vous dire pourquoi ce n’est pas un problème. Le souverain sacrificateur vivait dans un palais et il vivait dans le palais de la ville de Jérusalem, quelque part, près du temple, une espèce de structure imposante. Et il n’était pas rare que des familles partagent le même genre de domicile, ou en fait le même domicile. Et dans ce cas, c’est sans doute ce qui s’était passé. Anne était le précédent souverain sacrificateur. Il avait été démis de ses fonctions par les romains parce qu’il accumulait beaucoup trop de pouvoir et est devenu une menace pour eux, ils l’ont donc fait asseoir et ont permis que d’autres soient mis à sa place.
L’un des autres, celui qui était le grand-prêtre à cette époque, était un homme du nom de Caïphe. Caïphe était le gendre d’Anne. Il n’était pas rare que ces souverains sacrificateurs occupent le même domicile, ceci d’autant plus qu’ils avaient des liens de parenté. En passant, plusieurs des autres sacrificateurs, souverains sacrificateurs qui avaient succédé à Anne étaient ses propres fils, tout cela restait donc, en quelque sorte, dans la famille. Anne était le pouvoir derrière la scène. C’est pour cette raison qu’on a d’abord envoyé Jésus à Anne. Étant données son expérience et sa sagesse, il parviendrait sans doute à trouver une charge contre Jésus qu’ils allaient pouvoir utiliser pour le procès devant le Sanhédrin, qui était dirigé par le chef du Sanhédrin, qui était Caïphe. Lorsqu’ils ont donc emmené Jésus et qu’ils L’ont conduit là où vivait Caïphe, et là où le Sanhédrin était réuni à son domicile, ça devait être au même endroit où Anne vivait, ce qui fait qu’il n’y a pas vraiment de conflit. Le fait que Jésus ait été emmené chez Caïphe serait donc cohérent avec le fait qu’Il ait été emmené chez Caïphe et ensuite conduit devant Anne. Anne occupait sans doute une aile du lieu tandis que Caïphe avait l’autre.
Les maisons étaient construites dans ce sens, et vous devez le savoir, parce que cela donnera un sens vivant à tout le reste dans votre esprit tandis que vous suivez l’histoire. Les maisons n'étaient pas tournées vers la rue. Nos maisons font face à la rue. Vous descendez dans la rue, et les maisons sont tournées vers la rue. Les maisons de cet endroit et cette époque de l’histoire du monde étaient tournées vers l’intérieur. Sur la rue, il y avait juste le mur arrière de la maison et une énorme porte dans le cas d’un palais somptueux comme celui-ci, qui appartenait à des gens très fortunés, des gens riches. Les sacrificateurs avaient fait fortune à cause de la corruption dans le temple. Et quand on venait à cette maison, on arrivait à un grand mur, peut-être avec deux ou trois étages. Il y avait un portail au milieu et on passait la porte et allait à travers le couloir qui traversait la maison. Il s’ouvrait sur une immense cour et la maison s’étendait de parts et d’autres de la cour, et toutes les chambres de tous les étages avaient une vue sur la cour.
Une grande section de cette maison appartenait sans doute à Anne. Une autre grande section de la maison était à Caïphe, étant donné qu’ils avaient des liens de parenté. Et ainsi, lorsque Jésus serait emmené chez Caïphe et le Sanhédrin, Il devrait se trouver à l’endroit identique où Anne allait également Le confronter. Il serait d’abord conduit aux appartements ou à la partie qu’Anne occupait et Il serait amené devant Anne. Plus tard, Il serait transféré là où Caïphe, pour sa part, se réunissait avec le Sanhédrin. Il n’y a donc pas du tout de conflit et lorsque Matthieu déclare qu’Il a été emmené chez Caïphe, le souverain sacrificateur, là où les principaux sacrificateurs et les anciens étaient assemblés, il fait référence au même endroit où Jésus allait également faire face à Anne. A présent, rappelez-vous, Il a d’abord fait face à Anne, ensuite Il a été conduit à Caïphe et au Sanhédrin pour la deuxième phase d’un procès en trois temps, la troisième partie se déroulant le matin après l’aube, lorsqu’ils ont, en quelque sorte, publiquement confirmé à la lumière du jour, conformément aux règles, la décision qu’ils avaient prise au milieu de la nuit de manière illégale.
Jésus est donc emmené et conduit à l’intérieur de cette immense cour. Tous les reniements de Pierre ont lieu à ce même endroit. Jean déclare, au chapitre 18, que le premier reniement a eu lieu pendant que Jésus était devant Anne. Les autres auteurs des Évangiles nous font savoir que tous les reniements ont eu lieu dans cette cour intérieure. Il n’y a pas de conflit. Anne et Caïphe partageaient la même cour intérieure, vous le comprenez. Les trois reniements se sont dont produits dans la même cour du même domicile du grand-prêtre, dont les parties étaient occupées aussi bien par Anne que par Caïphe – une organisation très courante et très facile à comprendre. A présent, j’aimerais que vous compreniez comment la scène se déroule. Au verset 58, voici ce qui se passe en premier. Pierre L’a suivi. Bien qu’il se soit enfui – tous les disciples ont pris la fuite, est-il dit au verset 56, tous, lorsque Jésus a été fait prisonnier – il ne pouvait pas rester à l’écart. Il était en quelque sorte attiré par l’amour qu’il éprouvait pour le Seigneur, et il revient donc pour suivre le Seigneur. Et il Le suit, il est dit, à distance. Il n’est pas assez brave pour se rapprocher mais il est pris quelque part entre l’amour et la peur, et suit à distance.
Cela pourrait vous intéresser de savoir qu’il n’était pas seul. D’après Jean 18 :15, il y avait avec lui un autre disciple qui suivait, lui aussi, le Seigneur. Cet autre disciple était Jean. Cet autre disciple était connu du grand-prêtre. Il était connu du souverain sacrificateur, nous ignorons de quelle manière, nous ne savons pas quelles étaient les circonstances, mais cela lui a apparemment donné accès au domicile du souverain sacrificateur. Le Seigneur est donc conduit au domicile du grand-prêtre, et à Sa suite se trouvent Pierre et Jean. C’était vraiment plus fort qu’eux. C’est sûr que c’était plus fort que Pierre. Nous ne savons rien de ce qui est arrivé à Jean. Nous ignorons ce qui est arrivé après qu’il soit entré. Nous ne savons pas s’il est resté ou s’il est parti. Le texte ne dit rien. Mais nous savons cependant qu’il n’a pas renié le Seigneur. Pierre, en tout cas, est le héros de la scène ou plutôt le vilain, comme vous voulez. Jean est entré – vous lisez Jean 18, verset 16 – parce qu’il était connu du grand-prêtre. Pierre a été exclu. Il ne pouvait pas aller à l’intérieur. Il n’avait aucun accès ; il n’était pas connu. Jean corrige la situation. Apparemment, Jean est revenu sur ses pas et s’est arrangé avec la fille qui surveillait l’entrée pour laisser entrer Pierre ; et Pierre est donc entré, et dans un certain sens, Jean a involontairement contribué au reniement tragique de Pierre à l’endroit du Christ. Jean disparaît donc de la scène, il avait été là pour faire entrer Pierre. Il faisait partie du dévoilement du plan et de la prédiction du Christ.
Vous dites, « Et pour quelle raison est-ce que Christ a même prédit que Pierre Le renierait ? Pourquoi est-ce que le Seigneur Se serait-Il arrangé pour qu’il le fasse ? » Parce que cela devait nous enseigner une leçon sur le manque de préparation spirituelle et même au-delà, bien-aimés, pour nous enseigner une importante leçon au sujet de la restauration d’un saint qui pèche – une leçon que nous devrions nous réjouir d’apprendre. Le Seigneur S’est donc arrangé pour que Jean connaisse le grand-prêtre, et à cause de cela, sans doute, la fille qui surveillait l’entrée le connaissait et a dit : « Oui, tu peux avoir accès », tandis que Pierre était laissé à l’extérieur. Et Jean est revenu en arrière, a réglé cela et fait entrer Pierre. Jean disparaît de la scène et Pierre devient le point focal. Et ainsi, le verset 58 dit : « Pierre le suivit de loin jusqu'à la cour du souverain sacrificateur ». Il ne nous parle pas du rôle que Jean joue pour le faire entrer. Il « y entra, et s'assit avec les serviteurs ». Il est maintenant à l’intérieur et est assis avec la police du temple, la hupēretēs, les subordonnés, les gardes du temple. Certainement, les soldats romains du Fort Antonius sont retournés au fort. Ils ont fait leur travail. Ils ont arrêté Jésus. Ils L’ont amené au lieu du procès devant la cour suprême juive. A partir de là, la police du temple pouvait gérer. Et ils étaient peut-être partis ; il se pourrait que quelques soldats romains aient été présents, nous n’en savons rien.
En tout cas, Pierre vient à l’intérieur et veut voir comment cela va se terminer. Vous le remarquez au verset 58 ? Il voulait voir le résultat. Il aurait dû connaître le résultat, le Seigneur lui avait dit suffisamment de fois, mais il n’a pas très bien écouté. Il n’arrivait juste pas à s’en aller. Il ne parvenait juste pas à lâcher Christ. Son amour pour le Christ était réel. Il était faible mais il était réel et il ne pouvait juste pas s’en aller. Il fallait qu’il sache. Il avait besoin de voir ce qui allait se passer. Il entre donc dans la tanière du lion, et fait complètement fi de la prédiction du Christ selon laquelle il allait Le renier, et il se met là, au lieu chaud où cela doit se produire. Le Seigneur était à l’intérieur, devant Anne. Peut-être bien que Pierre était en mesure de L’y voir. Et Pierre était à l’extérieur, assis dans la cour. Les autres auteurs nous disent que Pierre « se chauffait près du feu ». Il y avait un feu cette nuit-là parce qu’il faisait frais. Ils se chauffaient près du feu. Il se trouve au milieu d’une grande foule constituée de la police du temple, des membres du Sanhédrin qui se bousculent pour entrer et sortir, étant donné qu’ils commencent à se rassembler pour leur partie du procès, dès qu’Anne aura terminé. Ils se mobilisent à l’intérieur, les domestiques de la maison sont présents, tous les dignitaires qui forment la caste de personnes qui entourent le système du souverain sacrificateur. C’est un peu avant une heure du matin et tout le procès va durer deux heures ; et au cours de ces deux heures, Pierre va toucher le fond. A 3h du matin, qui est l’heure du chant du coq, tout sera terminé.
C'est donc un peu avant une heure du matin, vendredi, et Pierre s'assoit avec les soldats, se réchauffe, essayant de se fondre dans la foule, rester assez près pour voir ce qui se passe, mais pas assez proche pour être exposé. Et ensuite ça se produit – nous voyons l'effondrement du pécheur – la chute du pécheur. Pierre s'est assis à l'extérieur dans la cour, le verset 69 dit qu'une servante, une servante, juste une fille… Marc dit: “une des servantes du souverain sacrificateur”. Jean dit: l'une des servantes du souverain sacrificateur, “la servante, la portière”, celle qui surveillait la porte. Voici qu'arrive cette servante et elle dit: “Toi aussi, n'es-tu pas des disciples de cet homme ?” Toi aussi, tu étais avec Jésus de Galilée. Et Marc ajoute qu'elle a déclaré : “Jésus de Nazareth” Ils aimaient employer ces termes en référence à Jésus, parce que c'était des termes de dérision. On se moque de quelqu'un lorsqu'on l'appelle un nazaréen de Nazareth ou un galiléen. Les fiers citoyens de Jérusalem méprisaient les gens qui venaient de la Galilée. Elle a donc cette petite information brûlante, peut-être parce qu'elle connaissait Jean et a donc identifié Pierre à Jean et savait que Jean était un disciple de Jésus et maintenant, elle arrive avec sa petite information pour épater tous les gardes qui sont assis autour du feu qu'il s'agit effectivement de l'un des disciples de Jésus.
Maintenant, j'aimerais que vous compreniez quelque chose. Cette scène est très naturelle. Cette scène est tout à fait normale. Il s'agit d'une scène de foule. Et les choses qui nous sont données dans le récit du texte ne sont que des choses que nous aurions pu anticiper. Par exemple, la servante qui vient et déclare: “Toi aussi tu étais avec Jésus de Galilée.” Nous pouvons être certains qu'elle n'a pas juste pu se lever et le dire calmement sans d'abord attirer l'attention de tout le monde. Je veux dire qu'il s'agit d'un attroupement de soldats en train de discuter, il y a du monde partout. Et c'est pour cette raison qu'en lisant Matthieu, Marc et Luc, vous vous rendez compte qu'il est rapporté que la jeune fille a dit des choses un peu différentes à chaque endroit. Et il est très probable que dans une scène naturelle, elle dise: “Tu étais l'un des disciples de Jésus de Nazareth” et qu'elle l'ait dit de deux ou trois manières différentes pour attirer l'attention de tout le monde. Elle a peut-être employé plusieurs moyens pour communiquer son information. Et la réponse des hommes doit également être parvenue de plusieurs manières.
Et donc, lorsque nous voyons une légère variation dans ce qu'elle a dit, ou même dans l'Evangile de Jean qui donne l'impression qu'il a inversé le premier et le second reniement, étant donné qu'il ne s'intéresse pas à la chronologie, nous ne devrions pas être choqués. Il s'agit d'une scène très naturelle. Regardez la réponse de Pierre. Elle formule cette question, sans doute de plusieurs manières différentes, au moment où tout le monde s'accorde et écoute. Et il le nie, remarquez, devant tous; ce qui indique qu'elle a réussi à attirer leur attention. Et son reniement n'est pas dirigé vers la servante, il s'adresse à tout le monde, qui a maintenant rejoint la scène. Notez à présent ceci dans votre esprit. Jésus a dit que Pierre allait Le renier trois fois. Il n'y a pas plus de trois abjurations. J'ai lu un livre la semaine dernière qui indique qu'il y en a huit. Je ne sais pas comment qui que ce soit peut écrire un livre qui affirme qu'il y a huit reniements quand Jésus en a parlé de trois. Ce que vous devez savoir c'est que chacune de ces trois occasions de reniement, d'une manière très naturelle, englobe plus d'une affirmation des deux côtés, ce qui fait que chacune constitue une scène de reniement dans laquelle il doit y avoir eu un va-et-vient dans le dialogue.
Pierre l'a donc nié devant tout le monde en disant: “Je ne sais ce que tu veux dire.” Je ne sais pas de quoi tu parles. Choquant: il s'agit de Pierre. C'est incroyable. Dans le second Évangile, Marc déclare: “Je ne connais pas cet homme.” Et Jean dit qu'il a déclaré: “Ce n'est pas moi”. Et la vérité de l'histoire c'est qu'il a dit: “Il ne s'agit pas de moi, je ne Le connais pas, tu ne sais pas ce que tu dis.” - tout simplement une manière très naturelle de répondre. Nous ne cherchons donc pas à trop protéger l'exactitude d'un livre, et dire que parce l'un déclare ceci et l'autre dit autre chose, il y a forcément une contradiction. Pas du tout ! Il y a une expression complète de ce qui s'est passé. Dans une scène très naturelle, il niait devant tout le monde et il l'a probablement fait avec plusieurs déclarations, même plus que ce qui est rapporté. Vous dites: “Mais comment a-t-il pu faire cela?” Voici le gars qui venait juste de dire qu'il était prêt à mourir pour Christ. Je veux dire qu'il s'agit du gars qui était en tête de n'importe quel appel que n'importe quel être humain pouvait connaître. Il était le dirigeant des douze. Les clés du royaume lui avaient été remises. Je veux dire qu'il est un articulateur de l'évangile du royaume. C'est quelqu'un qui a vécu avec le Roi. C'est un homme privilégié. C'est quelqu'un qui connaît le Christ, qui est doté du pouvoir de faire des miracles. Je veux dire qu'il s'agit de Pierre qui est capable de guérir les maladies, comme nous le voyons dans le livre des Actes. Qu'est-ce qu'il peut bien faire en niant le Christ? Il ne s'agit pas d'un nouveau converti. Ce n'est pas quelqu'un qui n'a aucune relation personnelle avec le Christ, pour justifier qu'il ait eu un petit doute.”
Et je me dis en moi-même qu'il était peut-être prêt pour la grande occasion. Je veux dire, si le Seigneur l'avait tout à coup envoyé chercher en disant: “Viens à l'intérieur pour mon procès, j'aimerais que tu parles en ma faveur”, il aurait pu se tenir aux côtés du Seigneur et se sentir invincible, comme cela s'était passé dans le jardin lorsque le Seigneur y était et qu'il a sorti une épée. Je veux dire qu'il aurait pu être prêt pour le grand moment. Il aurait pu être prêt pour le grand témoignage, et la grande opportunité d'être un orateur, juste là aux côtés du Seigneur. Mais je vais vous dire que ce pourquoi il n'était pas prêt était cette petite chose imprévue. Et j'ai bien peur que nous soyons également comme cela. Je veux dire que nous pourrions très bien nous apprêter pour l'étude biblique. Nous pourrions très bien nous préparer à communiquer Christ dans une situation donnée. Et nous pourrions être capables d'anticiper certaines choses qui vont arriver, et nous mettons en place notre système pour être prêt à faire face à cela. Et puis tout à coup, nous sommes frappés par quelque chose que nous n'attendions pas qui nous prend par surprise et nous finissons par renier Christ. Il était prêt pour quelque chose de grand mais c'est une petite chose qui l'a fait couler. Et le Seigneur n'était pas non plus à ses côtés, ce qui fait qu'il avait peur.
Et il a donc nié ce qu'elle avait dit devant tout le monde. Il a nié avoir un quelconque lien avec Jésus. Vraiment effrayant – Il rappelle Elie, n'est-ce pas? Qui va sur le Mont Carmel, sort une épée et égorge 450 faux prêtres et descend ensuite pour apprendre qu'une femme en a après lui, et s'enfuit de la ville. Comment est-il possible de passer d'une telle hauteur de victoire à un si bas niveau de défaite? Je veux dire qu'il s'agit de Pierre qui vient juste de sortir de l'expérience de la chambre haute, où il a été témoin de la fin de l'ancienne alliance, le début de la nouvelle alliance; là où il a entendu des promesses qui n'avaient encore jamais été entendues par des oreilles humaines avant et qui ne peuvent jamais être annulées par une quelconque autre donnée auparavant. Voici Pierre qui a vu le Seigneur faire tomber dans la poussière tout un groupe de presque mille personnes. Voici Pierre qui a vu Jésus donner une oreille à quelqu'un qui venait juste d'en perdre une. Il s'agit du Pierre qui a marché sur l'eau. Je veux dire qu'il s'agit de Pierre qui a entendu dire que Jésus allait ressusciter d'entre les morts. Qu'est-ce qu'il peut bien faire en reniant Christ? Il constitue un exemple vivant du principe donné par l'apôtre Paul: “Ainsi donc, que celui qui croit être debout prenne garde de” - quoi - “tomber !” Son propre sentiment de confiance a causé sa perte. Il n'a fallu qu'une petite portière pour faire tomber le chef des douze. Toutes les grandes et héroïques contestations qu'il avait faites face à Jésus ont complètement disparu, son courage qui était censé être dans son cœur s'était volatilisé. L'épée lui avait été arrachée des mains et à présent, son caractère lui était extirpé du cœur, et il était à présent là, un arrogant lâche, incapable de confesser son Seigneur céleste, s'accrochant à un reniement mensonger. Il avait peur d'être arrêté. Son instinct de conservation avait pris le dessus et il a nié ce qu'il savait pertinemment être vrai.
Ceci est assez remarquable et constitue une excellente perspective du caractère spirituel. Permettez-moi de vous dire quelque chose. Ce qui révèle le caractère c'est une réaction involontaire, une réponse spontanée. Votre caractère n'est pas démontré par ce que vous prévoyez de faire; il est manifesté par ce pourquoi vous n'êtes pas préparé et la manière dont vous réagissez à cela, cette réaction involontaire. Elle montre votre caractère. Nous pouvons tous prévoir ces expériences spirituelles, jusqu'à un certain niveau. Ce sont ces choses qui nous prennent de cours et révèlent la véritable faiblesse de nos cœurs, qui nous montrent qui nous sommes vraiment. Il a été pris au dépourvu. Il ne pouvait pas se préparer pour celle-ci. Et sa réaction spontanée est celle qui a montré son caractère comme étant faible et pécheur. Et ce n'était pas juste quelque chose de nouveau; c'était le résultat d'un fort égo, d'un refus d'écouter la parole du Seigneur, un manque de prière, et d'un comportement complètement impulsif, l'indépendance du dessein et du plan de Dieu. Il était seul et seul, il était faible – exactement comme n'importe qui.
Luc dit à ce niveau: Luc 22:58, “Peu après”, et nous reprenons ensuite au verset 71, “Comme il se dirigeait vers la porte”. Après avoir renié le Seigneur près du feu parmi les gardes du temple, il ne peut pas immédiatement s'en aller, autrement il passerait pour un menteur, alors il traîne quelque temps dans le coin. Et ensuite il, vous savez, fait très bien son petit jeu, et s'éloigne lentement. Il tente de faire le timide avec tout ça. Et le verset 71 déclare, “Comme il se dirigeait vers la porte”. Marc appelle cela le vestibule. Ce que c'était c'est un couloir qui menait à l'extérieur, au portail. Il se pourrait qu'il se soit dirigé vers la sortie. Ce n'est pas impossible. Mais il y avait probablement deux endroits pour se réchauffer pendant une nuit fraîche; on pouvait se réchauffer autour du feu, un autre endroit devait être plus haut dans le couloir loin du vent. Et ainsi, il se dirige vers le couloir. Il y fait plus sombre, le clair de lune n'y serait pas très lumineux et le feu ne serait pas allumé. Alors je vais aller là-haut, se dit-il, là où je n'aurais plus ce genre de vulnérabilité. Il s'est donc rendu vers la porte, loin d'un danger potentiel, loin d'une éventuelle reconnaissance. Et Marc, juste pour nous garder à la page, dans Marc 14:68 dit: “Puis il sortit pour aller dans le vestibule. Et le coq chanta.” C'était la première fois. Il a déjà renié le Seigneur une fois, le coq a chanté une fois. Il lui reste deux reniements et il chantera pour la seconde fois. Tout est prévu.
Pierre n'a pas entendu cette première fois. La foule, sa propre tension, il arrive à la porte, le couloir, il essaie de se cacher là dans un endroit retiré. Mais ça ne marche pas, parce que le verset 71 déclare que peu après qu'il soit arrivé là, gêné, craignant d'être fait prisonnier, se dirigeant vers la sortie, des fois qu'il aurait besoin de sortir en vitesse – une autre fille, allos, une autre au genre féminin, une autre de la même nature que la première, une autre portière, une autre servante, le vit et dit à ceux qui se trouvaient là – la foule qui était assemblée là - “Celui-ci” - et utilise un terme dérogatoire - “ce type” - avec un certain mépris - “était aussi avec Jésus de Nazareth”. Et le voilà à nouveau exposé. Il n'arrive tout simplement pas à s'en aller. Matthieu nous dit que c'était une autre, une autre servante. Marc et Luc se contentent de faire référence à “la servante”, ils ne nous disent pas de quelle servante il était question. Matthieu nous dit que c'était une autre servante, une autre fille qui servait. Luc, en passant, dans Luc 22:58, ajoute qu'à ce moment un homme l'a également confronté. Voici donc la deuxième scène de reniement. La fille et ensuite l'homme, et ils le confrontent, et la foule a dû être attirée puisqu'il est dit qu'elle a déclaré, verset 71: “à ceux qui se trouvaient là” - elle le répète à nouveau pour toute la foule qu'il est l'un de ceux qui suivaient Jésus. Et il est à nouveau confronté.
Sa réponse est vraiment inhabituelle, absolument incroyable, verset 72: “Il le nia de nouveau, avec serment : Je ne connais pas cet homme.” Pauvre Pierre ! Il est en colère. Il est embarrassé. Il est frustré. Il a peur. Il est confus. Il est pris au piège. Et ses reniements deviennent plus véhéments, et cette fois-ci, il ne se contente pas de mentir, il ment doublement. Il a menti et ensuite il a menti à nouveau, et il a menti en ceci qu'il a affirmé qu'il n'avait pas menti. Il a menti dans son mensonge et il a menti dans son serment. Vous savez ce que c'est qu'un serment? Il consiste à jurer en faveur de la vérité, jurer – le serment ultime consisterait à jurer par le Dieu vivant. En revenant au verset 63, lorsque le souverain sacrificateur voulait que Jésus lui dise la vérité, il a dit: “Je t'adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu.” Pierre a fait un serment. Il a fait un serment, un engagement personnel à se montrer vrai devant Dieu. “Je m'engage à dire la vérité devant Dieu, je ne connais pas l'homme – je ne connais pas cet homme, Jésus.” C'est incroyable !
Jean, l'apôtre, dit qu'il est caractéristique d'un croyant qu'il connaisse le Père. Qu'il ait un lien avec le Père. Paul dit que nous crions: “Abba, Père.” Nous sommes ceux qui connaissent Christ et Le font connaître. Pierre est en train d'aller à l'encontre de sa nature, à l'encontre de ce qu'il est, un enfant de Dieu, en violant un critère fondamental. Il est en train de nier véhément, et de recourir à un serment de vérité selon lequel il ne connaîtrait pas le Christ. C'est le second reniement. Il est pire que le premier. Cela démontre un manque de confiance. Pourquoi ne pouvait-il pas se contenter de dire la vérité, et remettre son sort au Seigneur ? Parce qu'il n'avait pas de force spirituelle, il était faible. Il avait un grand privilège spirituel et une grande expérience spirituelle, mais une chose lui a échappée et c'était que malgré l'expérience et malgré le privilège qu'on peut avoir, on n'est pas forcément invincible. Et il se pourrait qu'il y ait des gens qui s'imaginent que parce qu'ils savent tant de choses au sujet de la Bible, et qu'ils ont expérimenté tant de choses en termes de la mouvance de Dieu, ils sont au-dessus de la possibilité d'un désastre, et c'est justement à ce moment qu'on est le plus vulnérable. C'est exactement à ce niveau que se trouvait Pierre.
Je veux dire que si vous pensez que vous êtes invincible parce que vous avez été à l'église de la Grâce, vous feriez mieux de réfléchir à deux fois. Cet homme était avec Jésus pendant trois ans, et regardez où il est allé. Voyez-vous, tôt ou tard, il vous faudra connaître le brisement de l'humilité, vous devez comprendre que vous ne pouvez pas mettre la Parole du Seigneur au défi. Vous devez aller sur vos genoux pour chercher la force que vous reconnaissez ne pas avoir, et vous devez commencer à vous aligner au plan de Dieu, autrement, vous vous retrouverez dans la même tragédie que Pierre. Maintenant, qu'est-ce qui s'est passé après cela, le second? Verset 73, “Peu après” - chaque fois, il est dit “peu après”. Luc le dit une fois, Matthieu le dit une fois. On a l'impression que Pierre est à nouveau en train de faire le timide, alors il traîne, et après un moment, il s'éclipse en quelque sorte dans la cour une nouvelle fois. “Peu après, ceux qui étaient là, s'étant approchés”. Un groupe d'hommes se tenaient là. Vous dites: “Combien de temps après était-ce?” Eh bien, Luc 22:59 dit que c'était une heure plus tard. Il a donc, en quelque sorte, traîné dans le coin pendant une heure environ.
A présent, les deux heures se sont écoulées. La première heure, deux reniements, et puis une autre heure passe et voici venir le troisième reniement, environ une heure plus tard. Il n'arrive vraiment pas à s'en aller de cet endroit. Nul doute qu'il se dirigeait vers la grande salle de l'aile de Caïphe où le procès avait lieu, étant donné que ça devait être quelque chose d'incroyable. Je veux dire qu'ils criaient au blasphème là-bas. A ce moment, on était en train de cracher sur le visage de Jésus, et avec leurs poings, ils frappaient Sa face. Et puis ils Lui giflaient la figure, après Lui avoir bandé les yeux, et en Lui demandant de dire qui L'avait frappé pendant qu'Il ne pouvait pas voir. C'était quelque chose d'horrible; et Pierre était là, et il était tout près, mais il ne lui était pas possible de voir à travers les portes et les fenêtres qui conduisaient à la scène. Et il n'arrive tout simplement pas à s'extraire de là. Et peut-être que les hurlements de blasphème, les coups et le fait qu'on frappe Jésus et qu'on Lui crache dessus le retenaient là. Et il engage même une conversation, au point où ces gens arrivent et disent: “Certainement tu es aussi de ces gens-là, car ton langage te fait reconnaître”. Tu as l'accent galiléen, ce jargon galiléen, qui ne pouvait pas passer inaperçu. Et donc, ces gens qui l'ont écouté parler et entendu son accent disent: “Tu es aussi de ces gens-là – tu es l'un d'eux.”
Au fait, il est dit ici que ce groupe de gens “s'étant approchés, dirent à Pierre” - le porte-parole du groupe, d'après Jean 18:26, était un parent de Malchus, dont Pierre avait coupé l'oreille. Il est donc le porte-parole, et je suis certain que les autres approuvent, également une fois de plus de cette manière naturelle que cela se produirait dans une foule. Et Pierre touche le fond, verset 74: “Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer : Je ne connais pas cet homme.” On s'arrête à ce niveau. Incroyable, n'est-ce pas? Pourriez-vous vous imaginer en train de faire ça? Puis-je me voir en train de faire cela? Jurant, katathematizō, un terme très fort. Qu'est-ce que cela signifie? Fondamentalement, cela veut dire demander que Dieu vous frappe de mort si vous êtes en train de mentir. Que Dieu me tue et me condamne si je ne suis pas en train de dire la vérité. Maintenant, laissez-moi vous dire quelque chose, chers amis, c'est l'usage en vain du nom du Seigneur le plus grave qu'on puisse imaginer. Que Dieu me détruise si je ne suis pas en train de dire la vérité. Attention Pierre ! Tu ferais mieux d'être prudent. Et de jurer, omnuō, faire le serment de se montrer véridique. Ainsi, formulé d'une manière positive, il dit: “Je m'engage à dire la vérité, je m'engage à dire la vérité”. D'une manière négative, il dit: “Que Dieu me maudisse, que Dieu me tue si je mens.” Et il invoque la puissance damnatrice de Dieu sur sa propre tête, dans le cas où il ne serait pas en train de dire la vérité.
C'est dire à quel point il est allé loin. Il a perdu toute crainte de Dieu, tout sens de réalité. Au départ, un seul mensonge, et ensuite, pour couvrir un seul mensonge, un mensonge double, et puis pour dissimuler un double mensonge, un flot de mensonges assortis de malédictions et de jurons. Et “alors il se mit”, est-il dit au verset 74, il se mit, ce qui revient à dire que cela ne s'est pas produit une seule fois, il a commencé et cela a dû avoir une continuité. Et il a continué. Et peut-être que les accusations ont continué de voler, et voici notre bien-aimé et précieux Seigneur, qui a été rejeté par le monde, vendu par l'un de Ses disciples, et à présent renié encore et encore avec des malédictions et des jurons par le leader de Son propre groupe. Vous parlez d'un homme de douleurs ! Et Pierre a vraiment coulé. Je veux dire qu'on ne pouvait pas descendre plus bas.
Et ensuite le verset 74 dit: “Aussitôt le coq chanta.” C’est la seconde fois. Et comme j'ai dit, le coq chante aux alentours de 3h du matin; la prédiction du Seigneur s'est accomplie. La prédiction du Seigneur s'est réalisée. A présent, écoutez très attentivement. Luc nous apprend dans Luc 22:61 qu'à cette même seconde veille, quand chante le coq, ces paroles, Luc 22:61, écoutez: “Le Seigneur, s'étant retourné, regarda Pierre.” Quel regard – incroyable ! Pierre a dû être en position de voir le Seigneur. Peut-être qu'il se tenait derrière la fenêtre, observant tout ce qui se passait à l'intérieur, regardant Jésus Se faire battre et Se faire cracher dessus. Peut-être se trouvait-il dans la cour un peu plus loin, et Jésus, le procès terminé, aurait été amené à passer devant lui, et en Se déplaçant, aurait regardé dans les yeux de Pierre. Le regard a dû consumer son âme. Cela a dû créer pour lui la douleur la plus atroce qu'il ait jamais expérimentée, et même plus. Le regard du Seigneur Jésus a foncé droit dans les yeux de Pierre pour lui dire, ne doute jamais de ce que je dis. Si je dis que cela va se produire, cela va se produire – et pour définitivement consumer de son cœur la méchanceté de son péché; pour l'amener à comprendre une fois pour toutes ce qu'il avait fait, et cependant poser sur lui un regard de compassion et de miséricorde. Jésus, imaginez cela, le visage couvert de crachats, cabossé, boursouflé, et en sang, regarde dans les yeux de Pierre qui a porté des coups de reniements, infiniment pires que ceux qu'un quelconque poing pourrait asséner – un moment indescriptible de douleur.
L’effondrement total de Pierre s’immobilise immédiatement comme une photo, et se cristallise en une image de départ à un moment donné, comme si toute la scène s’arrêtait, et les yeux de Pierre se figent dans les yeux de Jésus. Et vous vous posez cette question: “Comment se peut-il que Pierre ait pu sombrer si bas? Je veux dire, comment est-ce possible que qui que ce soit puisse le faire? Comment cela peut-il arriver?” Permettez-moi de vous rappeler très brièvement. Voici les empreintes qui descendent le long du chemin. Premièrement, la confiance en soi, il a eu le sentiment d'être capable de gérer n'importe quoi. Il était capable de suivre le Christ partout. Il pensait que le fait qu'il se sente bien et son affection suffiraient à le mettre en position de gérer n'importe quelle circonstance. C'était de la confiance en soi. Il a pensé qu'il pourrait tenir. Et deuxièmement, c'était l'insubordination; le Seigneur lui a dit à deux reprises et il a contesté les deux fois. Il a mis la parole du Seigneur en doute. Il ne voulait pas se soumettre. Il a refusé de se soumettre à la Parole de Dieu. Il n'a pas pris la Parole de Dieu au sérieux. Il a rejeté la réprimande. Il a ignoré la voix du Dieu vivant – exactement comme un croyant qui la lit, s'en va et l'ignore. Nous ne sommes pas invincibles. Nous ne pouvons pas nous permettre de mettre la Parole de Dieu au défi et survivre. Et la troisième étape était le manque de prière. Il a dormi au lieu de prier. Il s'est endormi au lieu de prendre garde à la tentation. La négligence spirituelle; il a manqué à un devoir spirituel essentiel et cela a généré une impulsion vers le bas. L'indifférence spirituelle conduit à la ruine, le manque de prière conduit au désastre.
Et puis, l'empreinte qui suit sur ce chemin vers le désastre était l'indépendance. Il a agi de son propre chef. Il n'a pas eu besoin de rechercher la volonté de Dieu. Il n'a pas eu besoin de demander au Seigneur ce qu'il fallait faire. Il a agi seul. Par conséquent, il s'est mis dans des situations qui se sont avérées désastreuses pour lui. Et finalement, le cinquième pas était le compromis. Il a suivi Jésus à l'intérieur, il fonce dans la tanière du lion, il s'assoit près du feu, il se mélange à la foule qui était l'ennemi du Christ. Il me rappelle le Psaume 1:1, “Heureux l'homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, qui ne s'arrête pas sur la voie des pécheurs, et qui ne s'assied pas en compagnie des moqueurs”, vous vous en souvenez? Il s'est rendu à l'intérieur, s'est tenu dans le coin et finalement il a fait quoi? Il s'est assis et il s'est assis parmi les moqueurs. Il a pris sa place d'une manière compromettante. Il aurait dû, soit être là où Christ se trouvait, pas loin, ou alors il aurait dû s'éloigner de la tentation qu'il savait qu'il n'était pas capable de gérer. Mais de s'asseoir au milieu de la tentation, et cependant loin du Christ sans pouvoir compter sur cette ressource, revenait à être en position de compromis.
La confiance en soi spirituelle, penser qu’on est invulnérable, l’insubordination, le manque de prière, l’indépendance conduisent à la compromission. Si vous pensez pouvoir gérer n’importe quelle situation, croyez-moi, vous allez vous retrouver dans des situations que vous ne pourrez pas gérer. Et c’est là qu’il se trouvait. Et cela a conduit à la défaite. L’heure la plus sombre de l’histoire humaine, c’était l’heure de la puissance des ténèbres, l’enfer courait à toute vitesse, les forces des démons et l’ennemi fonctionnaient à plein régime et Pierre ne faisait pas le poids dans la chair – il n’était pas à la hauteur. Et nous frémissons. Et franchement, nous n'aurions pas été trop choqués s’il était juste parti et s’était pendu comme Judas, mais il ne l’a pas fait. Et puis-je vous dire quelque chose qui constitue la clé de tout ce message ? Le véritable Pierre est vu, non pas dans son adjuration mais dans sa repentance. Nous ne nous demandons pas si Judas était un véritable croyant parce que nous savons comment son histoire s’est terminée. Il est parti et s’est pendu. Il n’y avait pas de véritable repentir.
Pierre est sorti et a pleuré amèrement et est revenu pour être restauré, et c’est à ce niveau que se trouve la différence entre un Judas et un Pierre. Les deux pécheront, mais l’un sera repentant et sera restauré tandis que l’autre sera damné. Et vous savez quelle est la différence ? Rappelez-vous Luc 22 :32, Jésus a dit : « Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment. Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point ». Vous vous en souvenez ? Vous savez pourquoi la foi de Pierre n’a pas complètement défailli ? Parce que le Seigneur quoi ? A prié pour lui. Écoutez, la raison pour laquelle nous restons sauvés n’a rien à avoir avec quelque chose que nous aurions fait, mais c'est plutôt parce que le Seigneur nous tient. Il n’a pas tenu Judas parce qu’Il n’a jamais eu Judas, mais Il a tenu Pierre et la foi de Pierre n’a pas défailli. Et l’histoire n’est pas terminée. Nous arrivons aux remords du pécheur au verset 75. « Et Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite ». La première chose qu’il a faite a été de se rappeler. Il s’est souvenu des paroles de Jésus. Il s’est souvenu qu’Il avait dit que ce serait ainsi, qu’il le ferait trois fois avant que le coq n’ait chanté deux fois. Il s’est souvenu. Et ensuite il est dit, « Et étant sorti ». C’est la deuxième chose, il a touché la sortie. Et je suis content qu’aucun des auteurs de l’Évangile ne nous ait dit là où il s’est rendu ni ce qu’il a dit ; il s’agit d’un moment privé de repentance. C’est un moment privé pour s’attaquer à son propre péché. Nous n’avons pas besoin d’être présents. C’est entre lui et le Seigneur qu’il a si grossièrement offensé.
Nous savons cependant que la troisième chose, il est dit, il ne s’est pas contenté de se rappeler et de sortir mais, «il pleura amèrement ». Et il emploie une expression très forte, eklausen pikrōs, qui veut dire pleurer de manière audible, sangloter; il s’est tout simplement déchiré dans une agonie de repentance. Et vous savez quelque chose ? On apprend une grande leçon à ce niveau. Ce n’est qu’après avoir vu le visage de Jésus et après s’être souvenu des paroles de Jésus qu’il s’est repenti. Son péché ne l’a pas amené au repentir. C’est le Seigneur qui l’a amené à se repentir. Et voici un principe très important ; écoutez-le. Ce n’est pas notre péché qui nous fait pleurer. Ce ne sont pas nos péchés qui nous amènent à nous repentir. C’est plutôt lorsque nous voyons le genre de Sauveur contre lequel nous avons péché. Et ainsi, nous avons toujours et encore besoin d’une vision de qui Il est. Le péché seul n’a rien fait à Pierre. Il aurait continué là-dedans. Mais c’est lorsqu’il a vu Jésus, et qu’il s’est rappelé Ses paroles ; c’est la repentance qui naît de la reconnaissance du genre de Sauveur contre lequel nous avons péché. C’est pour cela, bien-aimés, que le ministère ici, et le ministère vis-à-vis duquel je suis engagé n’est pas un ministère qui se borne à demander aux gens de se détourner de leur péché, mais plutôt un ministère qui élève notre Dieu de gloire, qui élève le Seigneur, afin qu’en Le voyant, vous compreniez la haine du péché.
Et dans l’agonie déchirante du repentir, les choses ont été arrangées avec le Seigneur contre Lequel il avait péché. Il, comme Esaïe, a crié à Dieu : « Je suis un homme aux lèvres impures ». Et il, comme Esaïe, a été purgé. Et la fin de l’histoire c’est la restauration du pécheur. Et si nous avions du temps, nous pourrions aller à Jean 21 et dans Jean 21, Pierre se trouve en Galilée, et le Seigneur apparaît après la résurrection. Et Il vient rétablir Pierre, et Il vient à Pierre et déclare : « Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu ? » Et Il le lui dit combien de fois ? Trois fois. Et trois fois Pierre dit : « Je T’aime, Je T’aime, Je T’aime. » Pourquoi pensez-vous que le Seigneur lui a donné trois occasions de dire cela ? C’est assez évident, n’est-ce pas ? Le Seigneur était en train de le ramener. Pour les trois fois de reniement, il y avait trois déclarations d’amour. Et le Seigneur a accepté le témoignage de Pierre et le Seigneur a restauré Pierre et Il a dit : « Pais mes brebis, pais mes brebis, pais mes brebis. » Et Il l’a remis sur pieds et l’a ramené dans le ministère et il est devenu un grand proclamateur de l’Evangile au sein de l’église primitive.
Et je vous dis, chers amis, que c’est une histoire pleine d’espoir, n’est-ce pas ? Dieu accorde la grâce aux pécheurs. Dieu restaure ceux qui sont tombés. Dieu relève même la personne qui L’a renié, celle qui s’est montrée faible et Il la met en position de force. Je me réjouis que nous ayons un Dieu qui pardonne, qu’en est-il de vous ? Je suis rentré et j’ai lu 1 et 2 Pierre cette semaine, parce que je voulais voir si Pierre parlait de la confiance en soi, et il le fait et dit de se montrer humble. Et je voulais voir s'il parlait de l’insubordination, et il le fait et invite les gens à obéir à la Parole. Et je voulais savoir s’il aborde la question du manque de prière, et il le fait et il demande de veiller et de prier. Et je sais où il a pris ça. Et je voulais voir s’il avait quelque chose à dire au sujet de la compromission, et il le fait. Il invite à la fidélité jusqu’à la mort et à répondre à chaque personne qui nous interroge sur la foi qui nous habite, avec douceur et crainte. Il a appris toutes ces leçons ici même.
Et je suppose que nous pourrions employer ses propres mots pour résumer son témoignage de cet épisode : « Vous donc, bien-aimés », 2 Pierre 3 :17, « qui êtes avertis, mettez-vous sur vos gardes, de peur, qu'entraînés par l'égarement des impies, vous ne veniez à déchoir de votre fermeté. » Pierre dit : « Bien-aimés, ne faites pas ce que j’ai fait mais croissez en grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ ». C’est une bonne parole venant de Pierre, n’est-ce pas ? Il est bien placé pour le savoir. Il était là.
Merci, Père, pour notre temps ce matin. Merci pour ce message d'après lequel Tu rétablis les saints qui pèchent. Pour quiconque dans cette communauté qui est tombé de sa fermeté, tombé dans l’orgueil, la désobéissance, le manque de prière, l’indépendance, le compromis, et qui serait en train d’en récolter les fruits, quiconque T’aurait renié, si ce n’est pas de ses lèvres, mais dans sa manière de vivre et les choix qu’il fait, et l‘usage de ses ressources et de son temps, dans ses pensées, je prie qu’ils puissent voir les yeux de Jésus qui les regarde, qu’ils se rappellent des paroles de Jésus, qu’ils puissent entendre le coq chanter, puissent-ils aller et pleurer amèrement et être rétablis. Nous voulons être tout ce que Dieu veut que nous soyons. J’ai confiance que c’est également votre désir. Le Seigneur n’a pas besoin qu'un plus grand nombre de personnes qui s’appuient sur leur propre chair Lui fassent ce que Pierre a fait. Tenons-nous dans la force de l’Esprit, engagés à obéir à la Parole, engagés à la prière, à la soumission à la volonté de Dieu, sans compromis, afin d’expérimenter la victoire au lieu de la défaite.

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