
(Citations bibliques: Version Segond 21 sauf autre mention)
Voilà, nous avons un immense privilège aujourd’hui de revenir à notre étude de 2 Corinthiens. Comme vous le savez, nous nous sommes un peu écartés du texte pour poser une fondation pour les chapitres 8 et 9. Et maintenant nous revenons au texte proprement dit. Et je vous avoue que je suis des plus heureux, comblé et très béni quand j’étudie le texte même d’un passage. Et cette semaine a été géniale, réjouissante en attendant de venir ce matin partager avec vous ce qui se trouve dans ce 8ème chapitre de 2 Corinthiens. Obligatoirement ce matin nous allons devoir traiter d’éléments d’introduction, mais vous ressentirez bien la richesse future de cette magnifique section que Paul écrit à ses Corinthiens bien-aimés.
Avant de voir le texte et de discuter un peu de l’arrière-plan, permettez que je vous pose une question rhétorique. Vous ne devrez pas y répondre à haute voix. Au moment de penser à venir à l’église, quel aspect vous réjouit le plus ? Ceci pourrait être une sorte d’indicateur de là où vous en êtes spirituellement, mais ce n’est pas tout à fait là où je veux en venir.
Supposons que c’est quelque chose de noble. Pas du genre qu’on vous voie dans une nouvelle robe, ou rencontrer quelqu’un que vous vouliez absolument voir pour lui vendre une police d’assurance vie, ou parce que vous vouliez conduire votre nouvelle voiture et ça vous en donnait l’occasion, ou parce que vous pensiez déjà qu’après le culte vous iriez avec la famille manger dans un nouvel endroit. Pas ce genre de chose, mais supposant le meilleur, supposant que c’était en lien avec le ministère du centre d’adoration, ou quelque chose lié à une classe, ou avec une réalité spirituelle ou l’autre… De quoi vous vous réjouissez le plus ?
Certains diraient peut-être, « Moi, vous savez, j’aime le sermon. » J’espère que quelques-uns diraient ça. Certains diraient, « J’aime vraiment la musique. La musique émeut mon cœur et me remonte le moral. » Et quelqu’un dirait, « Je prends du plaisir à la communion fraternelle. Nous sommes ensemble dans un même lieu, et nous nous sommes fait de merveilleux amis, nous partageons notre vie et nos sujets de prière, et les réponses à la prière, c’est si bon d’être ici. » Et je peux imaginer que tous pourraient donner des listes de ce genre. Certains d’entre vous pourraient dire, « Je suis simplement content de m’éloigner des pressions de la vie et d’être ouvert au Seigneur, » et cetera, et cetera.
Mais laissez-moi vous suggérer quelque chose. Si vous comprenez vraiment l’Écriture et que vous comprenez vraiment ce que Dieu a promis, ce dont vous devriez le plus vous réjouir, c’est du moment de l’offrande. Quelqu’un pense à ça ? Eh bien, c’est en réalité ce dont vous devriez vous réjouir le plus, car selon les Écritures, c’est un canal direct vers la bénédiction. En fait, tout chrétien devrait être empressé, désireux, excité d’avoir l’occasion de donner lors de l’offrande, ne serait-ce que sur la base de deux affirmations que Jésus a faites. S’il n’y avait rien, dans la Bible, que ces deux affirmations, elles devraient nous faire faire la queue pour l’offrande. Elles devraient nous rendre généreux, pour donner abondamment et dans un esprit de sacrifice.
Voici ces deux affirmations. La première est dans Luc 6 :38. Jésus dit ceci : « Donnez, et on vous donnera : on versera dans le pan de votre vêtement une bonne mesure, tassée, secouée et qui déborde, car on utilisera pour vous la même mesure que celle dont vous vous serez servis. » Or certains pourraient penser que ce n’est qu’un principe de l’Ancien Testament, une idée de l’Ancien Testament, que quand vous donnez, Dieu déverse sa bénédiction en retour. Mais ce n’est pas vrai.
On trouve le même principe en 2 Corinthiens, chapitre 9, verset 6, « Celui qui sème peu moissonnera peu, et celui qui sème abondamment moissonnera abondamment. » C’est le même principe. Dieu mesurera ce qu’Il vous donne selon ce que vous avez mesuré pour votre don. Et si vous donnez beaucoup, vous recevrez beaucoup. Et ce que vous recevez est une bonne mesure, tassée, secouée et qui déborde, et ça se versera sur vos genoux.
Or le symbolisme est tiré de l’ancien marché au grain moyen-oriental. Les gens allaient au marché pour y recevoir un pan de vêtement plein de grain sur leurs genoux. Voilà comment ça se passait. Hommes et femmes portaient tous un vêtement de tissu qui leur allait, disons, jusqu’aux pieds, et qui tenait par une ceinture. Ils allaient au marché aux grains, remontaient une partie de ce vêtement sous la ceinture, ce qui donnait une sorte de poche blousante. Ils tiraient à deux mains, ce qui créait une grosse poche. C’est pourquoi la Bible dit que ce sera versé dans le pan de votre vêtement, parce que c’est exactement ce qui se passait. Ils remplissaient ce vêtement de grain.
Nous trouvons très spécifiquement la même chose relevée pour nous dans la merveilleuse histoire de Ruth, dans Ruth, chapitre 3. Je vous lis le verset 15. Il dit : « ‘Donne le manteau qui est sur toi, tiens-le.’ » et c’est exactement ce qu’ils ont fait. Tiens ton vêtement tendu. « Elle le tint et il compta 6 mesures d’orge qu’il chargea sur elle. Puis elle entra dans la ville. » Elle a tendu son vêtement, six mesures d’orge ont été versées, et elle est repartie emportant cette quantité de grain. C’est l’illustration des paroles de Jésus dans Luc, chapitre 6. Dieu veut remplir ton vêtement d’une bénédiction abondante jusqu’à déborder.
Le principe est simple : La générosité du don résulte en une plus grande récompense de la part de Dieu. Vous voulez une bénédiction de Dieu, vous la voulez déversée à déborder, pressée, secouée, pleinement empilée, alors donnez. C’est le chemin le plus direct vers la bénédiction de Dieu. Voilà le premier verset, et s’il n’y avait que lui dans la Bible, il devrait faire de nous tous des donateurs généreux qui sacrifient, car ça nous dit que l’on ne peut jamais surpasser Dieu dans les dons. Vous donnez et Il rend davantage. Vous donnez, Il redonne davantage. C’est le principe, c’est comme ça que ça marche.
Mais il y a un second verset qu’on aimerait ajouter, et c’est Actes 20 :35. Il dit : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. » Soit dit en passant, c’est la seule citation des lèvres de Jésus rapportée dans le Nouveau Testament hors des quatre évangiles, à moins d’y inclure ces affirmations glorieuses où Christ parle dans le livre de l’Apocalypse. Mais toutes les affirmations citées de sa bouche que Jésus a dites sur terre se trouvent dans les évangiles, sauf celle-ci, « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. »
Autrement dit, ce que vous donnez vous apporte une plus grande bénédiction que ce que vous recevez. Ça devrait suffire. Ça devrait suffire pour nous faire faire la queue pour donner. Voulez-vous être très béni ? Alors donnez ! Voulez-vous recevoir pressé, secoué, et débordant pour avoir un vêtement rempli ? Alors donnez ! Ces deux promesses monumentales de bénédiction et de générosité de Dieu, qui est la source de tout, qui est le donateur de tout don bon et parfait, qui a le pouvoir de vous rendre riche, qui vous donne tout ce que vous avez, ces promesses de Dieu devraient vous rendre généreux dans un esprit de sacrifice.
Or, et c’est triste à dire mais il semble que beaucoup de chrétiens ne croient pas à ces promesses. Ils colportent l’idée qu’ils doivent protéger tout ce qu’ils ont et s’y accrocher. Ils deviennent des accapareurs, deviennent avares, protecteurs et ne se refusent rien. Et c’est en fait une affaire de foi. Ils ne croient pas la promesse de la Parole de Dieu, sinon ils donneraient. C’est une question de foi. C’est une question de confiance. Ça dépend de ce qu’on croit. Soit vous le croyez, soit non. Si oui, vous donnez car donner bénit davantage, et donner fait que Dieu rend encore plus abondamment.
Il faut cependant faire remarquer en passant, à ceux pour qui la motivation de la promesse ne fonctionne pas très bien, à ceux pour qui la motivation de la promesse ne suscite pas la foi et la confiance, qu’il y a aussi un ordre. Luc 6 :38 dit en fait : « Donnez », qui est à l’impératif. Donc ce n’est pas qu’une question de foi ; c’est une affaire d’obéissance. Croire et obéir sont les deux clés de la vie chrétienne. Croyez les promesses de Dieu et obéissez à ses ordres ; ici vous les avez, les deux. L’ordre est de donner ; la promesse est qu’Il donnera en retour. Donner est donc une question de foi et d’obéissance. C’est une affaire de confiance en Dieu. C’est une question de croire en ses commandements. C’est croire que, si vous donnez, Il vous rendra davantage que vous ne pourriez jamais donner, ce qui veut dire que vous êtes à nouveau rempli en permanence. C’est aussi une question d’obéissance.
Quoi qu’il en soit, ne pas donner est un péché. C’est un péché contre Dieu, dans le sens que vous ne lui faites pas confiance. C’est un péché contre Dieu parce que vous ne lui obéissez pas. Ces simples versets devraient suffire à nous stimuler pour donner aussi généreusement, aussi libéralement, de manière aussi désintéressée et aussi sacrificielle que possible. Or, dans les deux chapitres devant nous, 2 Corinthiens, chapitres 8 et 9, nous verrons un enseignement magnifique sur cette affaire de dons. En fait, ce sera un modèle pour le don chrétien, une théologie du don chrétien. Nous rencontrerons quelques croyants qui, à la fois, croyaient Dieu et obéissaient à Dieu.
Maintenant, que je vous rappelle ce que nous avons déjà fait. Durant quatre semaines, nous avons eu une petite série d’introduction. Avant de parler de donner, nous avons voulu apprendre un peu ce que la Bible dit de l’argent. Donc on a posé un fondement. Nous avons parlé de la moralité de l’argent, de l’amour de l’argent, du droit à l’argent, de l’acquisition de l’argent et de son usage. Et nous avons vu ce que la Bible enseigne sur tout ça. Et ce matin, nous arrivons à la série dans 2 Corinthiens 8 et 9 sur le don de l’argent, sur l’argent qu’on donne. Et tout ce qu’on a appris jusqu’ici est une fondation sur laquelle on va construire, construire une théologie du don chrétien, une théologie du don chrétien.
Laissez-moi lire les trois premiers versets du chapitre 8, puis nous parlerons de quelques aspects introductifs. « Par ailleurs, frères et sœurs, nous vous faisons connaître la grâce que Dieu a accordée aux Églises de la Macédoine : au milieu de leur souffrance, leur joie débordante et leur pauvreté profonde les ont conduits à faire preuve d’une très grande générosité. Je l’atteste, ils ont donné volontairement selon leurs moyens, et même au-delà de leurs moyens. » Ceci nous fait entrer dans deux chapitres sur le don, le don chrétien.
D’emblée, que j’éclaircisse quelques points. Ici nous allons traiter quelques aspects d’introduction que je trouve absolument fascinants en apportant une compréhension de ce texte. Nous devons tout de suite nous souvenir que dès le début, les croyants donnaient à l’Église. Ils donnaient pour soutenir l’Église, à la base en général de deux manières. En premier, ils donnaient pour le soutien des dirigeants. Ils donnaient afin que les responsables puissent être soutenus. C’est-à-dire, les apôtres, les prophètes, les évangélistes, les pasteurs, ceux qui étaient responsables de diriger, de servir, ceux qui travaillaient dans l’Église. Et ils soutenaient sans doute ceux qui les assistaient.
Nous trouvons ça, par exemple, dans 1 Corinthiens, chapitre 9. Paul, ayant déjà parlé de cet aspect du don aux Corinthiens, et à nous tous, écoutez ce qu’Il dit dans 1 Corinthiens 9 au verset 6. Il parle de son propre ministère, de son apostolat, de son travail, de son service et de celui de ses accompagnants, Barnabas et d’autres qui voyageaient et servaient avec lui, et qui faisaient partie de l’équipe de son ministère.
Et au verset 6 il dit : « Sommes-nous les seuls, Barnabas et moi, à ne pas avoir le droit de ne pas travailler ? » Regardez, sommes-nous les seuls qui devraient être soutenus ? « Qui donc sert dans une armée à ses propres frais ? » - Personne ! Un soldat sert son gouvernement ; son gouvernement le soutient. – « Qui plante une vigne et n’en mange pas le fruit ? Qui prend soin d’un troupeau et ne se nourrit pas du lait du troupeau ? » En d’autres termes, il dit là qu’il y a, parmi ce que nous faisons, des choses qui servent à vivre.
Et au verset 8, « Est-ce purement d’un point de vue humain que je dis cela ? La loi ne le dit-elle pas aussi ? En effet, il est écrit dans la loi de Moïse : ‘Tu ne mettras pas de muselière au bœuf quand il foule le grain.’ Dieu s’inquiète-t-Il des bœufs ? » Autrement dit, Dieu parle par analogie, mais Il parle d’autre chose que du bœuf. « Ou bien est-ce principalement à cause de nous qu’il parle ? » verset 10. « Oui c’est à cause de nous que cela a été écrit, car celui qui laboure doit labourer avec espérance, et celui qui bat le blé doit le faire avec l’espoir de recevoir sa part. »
Autrement dit, le bœuf qui laboure doit être nourri pour son labourage. Le laboureur devrait jouir de la récolte, celui qui bat le grain de même. Dans certaines fonctions et certains travaux, la récompense est intégrée. Et au verset 11, il parle de la leçon qu’il veut en tirer : « Si nous avons semé pour vous les biens spirituels, est-ce trop si nous récoltons une part de vos biens matériels ? » Autrement dit, vous devriez soutenir le prédicateur. Vous devriez soutenir les apôtres et ceux qui voyagent avec eux, et ceux qui vous servent, ceux qui vous enseignent et ceux qui vous guident.
Et plus loin au verset 14, il le dit encore plus carrément : « De même aussi, le Seigneur a prescrit à ceux qui annoncent l’Évangile de vivre de l’Évangile. » C’était certainement vrai dans les dispositions de l’Ancien Testament. Les prêtres vivaient de la dîme que donnait le peuple. Alors il dit que nous soutenons par l’Église les responsables et les enseignants que Dieu nous donne. Galates 6 :6 dit la même chose. « Que celui à qui l’on enseigne la parole donne une part de tous ses biens à celui qui l’enseigne. » Veillez à ce que les besoins de l’enseignant soient pourvus par ceux qui sont enseignés.
Ensuite en 1 Timothée 5 :17, on a le même principe, « Que les anciens qui dirigent bien soient jugés dignes d’une double marque d’honneur, » double timē, double paie, « surtout ceux qui travaillent à la prédication et à l’enseignement. » Pourquoi ? « ‘Tu ne mettras pas de muselière au bœuf quand il foule le grain’, et : ‘L’ouvrier mérite son salaire.’ » Ainsi, l’Église, comme Israël dans les temps anciens, avait la responsabilité de soutenir ses dirigeants spirituels. Alors, quand les gens venaient le jour du Seigneur, ils donnaient pour le soutien régulier de ses anciens, ses pasteurs et ses chefs spirituels.
Mais deuxièmement, ils donnaient également pour la collectivité générale de l’Église, afin de pourvoir aux besoins des gens, pourvoir aux besoins des gens. Le soutien des nécessiteux était un aspect très important de la vie de l’Église primitive, car elle était pleine de pauvres gens, de gens démunis, pleine de veuves, d’orphelins, de gens qui n’avaient pas beaucoup de ressources, et il fallait pourvoir à leurs besoins. En fait, au chapitre 6 de 1 Timothée, juste après ce que nous lisions il y a un instant, Paul instruit les riches, au verset 18, « d’être généreux, d’être prêts à partager, » et de s’amasser ainsi un trésor au ciel. Il était très nécessaire de partager. Il y avait beaucoup de personnes nécessiteuses et pauvres dans l’Église.
Donc, je vous donne ces deux aspects du don. 1) pour le soutien du ministère et des responsables de l’Église, et 2) pour le soutien des gens de l’Église qui avaient besoin d’aide. Dans l’Église primitive, c’était à la base, ces deux aspects. Et c’est encore le cas. Nous donnons pour les dirigeants, et le soutien du personnel, et de ceux qui servent et dirigent parmi nous, qui comprennent aussi nos missionnaires dans le monde. Et nous donnons aussi pour l’entretien de nos locaux. Évidemment, la première église n’avait pas ça. Ils se rencontraient à l’extérieur. Ils se rencontraient dans différents foyers. Ils se rencontraient aux environs du temple, dans des lieux publics.
Nous donnons pour le soutien de la vie de l’église et nous donnons pour nous occuper de ceux qui ont besoin d’aide. C’est également une partie importante de l’Église. Et dans certains points du monde, c’est aussi important aujourd’hui que ça l’était à l’époque de l’Église primitive, bien qu’en Amérique, nous soyons assez bien nantis dans la plupart des domaines puisque nous vivons dans une société plutôt florissante. Mais les principes pour donner sont liés à ces domaines. Donner pour le soutien de l’Église, et pour faire face aux besoins du peuple de Dieu dans l’Église.
Maintenant, comme nous abordons le texte de 2 Corinthiens 8, que nous allons voir à l’instant, le sujet ici est de faire face aux besoins des croyants pauvres. Le sujet n’est pas le soutien des dirigeants. C’est pourvoir aux besoins des croyants pauvres. Et en fait, il ne s’agit pas pour les Corinthiens de combler les besoins de croyants pauvres au sein de leur propre église, car apparemment ils le faisaient déjà, mais de pourvoir aux besoins de croyants pauvres d’autres églises. En fait, d’une église en particulier, et qui est celle de Jérusalem.
Dans les chapitres 8 et 9, Paul s’efforce d’obtenir des Corinthiens qu’ils fassent des dons vraiment généreux pour les saints pauvres de l’église de Jérusalem. Il s’agit ici de cela. Mais ce qui en ressort, c’est un modèle général pour tout don chrétien. Peu importerait le problème, ou quelle demande, ou à quelle église l’argent serait envoyé, ou dans quel but. Nous voyons ici le cœur du don, le centre même du don chrétien, une théologie du don chrétien. Mais ici, le cas particulier est l’Église de Jérusalem, et ses croyants pauvres.
Maintenant, laissez-moi vous parler un peu de l’église de Jérusalem. Elle comprenait de très nombreux chrétiens pauvres, beaucoup étaient dans le besoin. Dès son début, vous vous souvenez, le jour de la Pentecôte, l’église a dû faire face au problème d’extrême pauvreté des gens. Ils étaient aussi pauvres qu’il était possible de l’être. Ce n’était pas une église des classes supérieures. Ce n’était pas une église de yuppies, pour utiliser un mot actuel. C’était une communauté de gens appauvris. Et je vais vous dire pourquoi. Il y avait trois causes à l’arrière-plan, qui sont importantes pour comprendre la situation.
La première cause, est que l’église était composée de pèlerins. C’était des gens qui avaient fait le pèlerinage à Jérusalem pour la célébration de la Pentecôte. La Pentecôte était une fête juive. Elle venait cinquante jours après la Pâque. Et vous savez, si vous connaissez un peu l’arrière-plan juif, que les Juifs aimaient migrer, ou venir en pèlerinage à Jérusalem pour les grandes fêtes religieuses. Ils ne venaient pas seulement du pays d’Israël proprement dit, mais beaucoup venaient de partout où des Juifs s’étaient disséminés dans ce qui était connu comme la Diaspora, ou la dispersion.
Il y avait des Juifs disséminés dans tout le monde non-juif. On les appelait les Hellénistes, Hellene, qui veut dire nations, ou Gentils. On les appelait les Juifs hellénistes. C’était des Juifs disséminés dans les parties non juives du monde. Chaque fois qu’il y avait une grande fête à Jérusalem, ils migraient, ou « pélerinaient » à Jérusalem pour ce grand évènement. Ces juifs hellénistes nous sont présentés, dès le début, le jour de la Pentecôte, dans Actes 2. Le Saint-Esprit vient, vous vous souvenez, et les 120 dans la chambre haute se mettent à parler. Ils se mettent à parler « dans d’autres langues » ; ils racontent les merveilles de Dieu.
Et il est dit qu’immédiatement chacun les entend parler dans sa propre langue, au verset 9 : « Parthes, Mèdes, Élamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée, de la Cappadoce, du Pont, de l’Asie, de la Phrygie, de la Pamphylie, de l’Égypte, du territoire de la Libye voisine de Cyrène et résidents venus de Rome, Juifs de naissance ou par conversion, Crétois et Arabes », tous les entendent dans leur propre langue. Or ceci vous donne une idée d’où les pèlerins venaient. De partout dans le monde ils avaient voyagé vers Jérusalem pour ce grand évènement. Et ils étaient là, tous ces pèlerins, rassemblés pour cette immense fête de la Pentecôte.
Que s’est-il passé ? Trois mille se sont convertis le jour de la Pentecôte. Écoutez, beaucoup parmi eux étaient de ces pèlerins. Au chapitre 4, verset 4, 5000 hommes sont convertis. Probablement s’y sont ajoutées des femmes. Alors l’église se monte à des milliers et parmi eux nombreux sont ces pèlerins. Vous pensez, c’est très simple à comprendre. Il n’y avait qu’une église au monde et c’était celle de Jérusalem, et elle n’avait que quelques semaines d’âge. Il n’y avait aucun autre endroit au monde où aller pour aller à l’église. Il n’y avait pas d’autres chrétiens dans le monde. Il n’y avait pas d’autres apôtres dans le monde. Ils venaient de naître dans l’église ; l’église elle-même venait de naître. Ils venaient tout juste de recevoir les expressions puissantes du Saint-Esprit.
Les miracles étaient une expérience quotidienne des mains des apôtres. Il y avait une joie et une euphorie, une allégresse, une excitation et un enthousiasme qui faisait qu’ils n’avaient pas envie de retourner chez eux. Il n’y avait rien vers quoi retourner. Pas d’église, pas de miracles, pas d’apôtres, pas d’enseignants, rien. Des miracles arrivaient chaque jour. Joie et exubérance, des rencontres quotidiennes, d’une maison à l’autre et dans le temple, de la réjouissance et de la louange de Dieu, une communion fraternelle, on mangeait et célébrait ensemble, et on se réjouissait dans la résurrection de Jésus-Christ et dans la naissance de l’Église, c’était les seuls chrétiens, la seule communauté, les seuls apôtres. Ils ne sont pas repartis.
Alors, s’ils étaient venus comme pèlerins, ils logeaient dans des auberges. Mais ils n’avaient pas les moyens d’y rester en permanence, alors ils devaient partir de là. Ou bien ils logeaient dans leur famille juive, des gens de leur héritage familial. Mais là non plus ils ne pouvaient rester longtemps, puisqu’ils étaient devenus chrétiens, ce qui rendait les choses très difficiles, car on pouvait les ostraciser de leurs familles. Et bien qu’étrangers demeurant là, et qu’on doive leur donner l’hospitalité, dès qu’ils devenaient chrétiens ils n’étaient plus reçus dans ces foyers juifs, alors dépossédés de tout, où pouvaient-ils aller ?
Eh bien, ils devaient aller vivre chez des croyants. Et ils devaient emménager avec les croyants juifs qui vivaient dans la ville de Jérusalem et dans les villages environnants. Alors, ce petit groupe de croyants juifs essayant d’absorber ces milliers et milliers de pèlerins convertis faisaient là un louable effort, mais ce n’était pas facile. C’est devenu très compliqué. Comme le chapitre 6 des Actes nous le dit, « il y avait beaucoup de veuves hellénistes. » Ça veut dire que beaucoup de veuves étaient venues en pèlerinage, s’étaient converties à Christ, et sont restées. Et je vous le dis, vous pouvez être sûrs que ceux qui sont restés tendaient plutôt à être les pauvres, les veuves, les orphelins et ceux qui n’avaient nulle part où aller.
Peut-être que beaucoup de Juifs étaient devenus des esclaves de l’Empire Romain. Ils ne voulaient pas retourner à l’esclavage. Ceux qui rentraient chez eux avaient un domaine, ou une entreprise, un travail important dans le gouvernement quelque part, des responsabilités, ils s’occupaient de leur propre entourage. Ceux-là retournaient vers ce qui était important pour eux. Et ceux qui restaient, la plupart d’entre eux seraient les pauvres qui n’avaient rien vers quoi retourner. Alors ils sont tous à la charge de l’église de Jérusalem : les pèlerins pauvres, les veuves qui n’avaient plus rien vers quoi revenir.
Jacques, chapitre 2, verset 5 dit : « Écoutez, mes frères et sœurs bien-aimés, » voilà un nouveau problème, « Dieu n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde pour les rendre riches dans la foi et héritiers du royaume ? » Quand Dieu a voulu choisir les siens, Il a plutôt choisi les pauvres. 1 Corinthiens 1 :26-28 dit : « …ni beaucoup de nobles, ni beaucoup de sages, Il a choisi les choses les plus viles, basses et méprisées. » Ainsi l’Église était peuplée de pauvres gens. Il est venu atteindre les pauvres, prêcher l’évangile aux pauvres. Jésus lui-même l’a dit.
Donc c’est la première raison pour laquelle l’Église de Jérusalem était extrêmement appauvrie. Les gens étaient pauvres, et maintenant ils doivent prendre en charge tous ces pèlerins parmi eux, ce qui rendait les choses très, très difficiles. En fait, ils avaient tant de peine à trouver ces veuves hellénistes que, dans Actes 6, il est dit qu’ils ont choisi sept hommes pour leur en donner la responsabilité, afin qu’aucune de ces nouvelles veuves récemment arrivées en pèlerinage ne soient ratées dans la distribution de la nourriture quotidienne. Cette église devait acheter la nourriture, la préparer et la distribuer à toutes ces veuves.
Un deuxième facteur les rendait pauvres. L’église était composée de pèlerins, et, deuxièmement, de Juifs persécutés. Jérusalem est la ville sainte. Aucun doute à cela. Et c’est l’endroit le plus sacré sur terre pour les Juifs pieux. C’est là qu’ils s’occupent le plus de leur religion, plus que partout ailleurs. C’est là que leur exclusivisme atteint son sommet, leur légalisme, et leur animosité envers quiconque rejette le judaïsme. On peut le voir même aujourd’hui. Et probablement que c’était encore plus marqué en ce temps–là.
Et les habitants de Jérusalem qui s’étaient convertis étaient immédiatement rejetés, comme ils le sont aujourd’hui. Si un membre d’une famille juive orthodoxe de Jérusalem vient à la foi il est rejeté, il est ostracisé. Ils devenaient alors victimes d’hostilité, de haine, de rejet social, d’excommunication de la synagogue, rejet total. Ils perdaient leurs commerces, leur travail, ils perdaient leur source de revenus. Tout disparaissait. Ils étaient désavoués par leur famille. Donc ce que vous aviez là, c’était une foule de pèlerins sans rien, et une foule de Juifs dépossédés sans rien non plus.
Selon Jean 15, notre Seigneur Jésus a dit qu’il fallait s’y attendre. Dans Jean 15 :20, « Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite : ‘Le serviteur n’est pas plus grand que son seigneur.’ S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi. » Et plus loin au chapitre 16, verset 2, « On vous exclura des synagogues. » C’est ce qu’ils allaient faire et c’est ce qu’ils ont fait. Et dans Matthieu, quand Jésus promettait au chapitre 19 que ses disciples recevraient un jour le royaume, Il leur promettait également que beaucoup devraient quitter maison, frères, sœurs, mère, père, enfants, terres, pour son nom, Matthieu 19 :29. Ça leur coûterait tout. Vous pouvez donc voir que la pauvreté est démultipliée maintenant, car même les croyants juifs habitant Jérusalem perdent tout.
Ici laissez-moi ajouter un troisième élément : L’économie romaine, l’économie romaine ! L’économie de Jérusalem et ses alentours, la région de Palestine était aussi pauvre que toute autre partie de l’Empire Romain. Et ne pensez pas une seconde que l’Empire Romain était riche. Rome s’en sortait, mais l’Empire était pauvre, très pauvre. Et il était rendu d’autant plus pauvre par les Romains qui réussissaient à extraire tout ce qu’ils pouvaient des territoires qu’ils occupaient pour leur propre accroissement. L’économie de Jérusalem et environs était aussi pauvre que partout dans l’Empire Romain.
En plus, non seulement ils prenaient les ressources naturelles, non seulement ils prenaient les produits de ces pays pour les utiliser dans les entreprises romaines, mais les Romains surchargeaient les gens en louant des Juifs pour aller extorquer de l’argent de leur propre peuple pour le verser dans les coffres romains et le garder pour eux. Le résultat rendait la pauvreté endémique dans le pays de la Palestine. Et comme si ça ne suffisait pas, on peut encore y ajouter un autre composant du côté de l’économie d’après Actes chapitre 11. Au verset 27 nous lisons ceci, « À cette époque-là, des prophètes descendirent de Jérusalem à Antioche. L’un d’eux, du nom d’Agabus, se leva et annonça par l’Esprit qu’il y aurait une grande famine sur toute la terre. » Voilà un prophète de Dieu nommé Agabus, qui prophétise une famine mondiale, et elle a eu lieu au cours du règne de Claude. Elle a eu lieu, en effet.
En réponse à ça, écoutez le verset suivant, verset 29. « Les disciples décidèrent d’envoyer, chacun selon ses moyens, un secours aux frères et sœurs qui habitaient la Judée. » Pourquoi ? Parce que c’était la population de croyants la plus grande, premièrement, et parce que la Judée était déjà si appauvrie. Et la famine arrivait. Ils ont envoyé l’argent là-bas parce que la pauvreté était si grande. Or toutes ces choses nous amènent à comprendre qu’un problème majeur de l’église de Jérusalem était une nombreuse population de chrétiens pauvres qui ne pouvaient simplement pas survivre seuls. C’est quelque chose dont Dieu se soucie. C’est une préoccupation de Dieu. Et je crois que le Seigneur, en partie, a choisi tant de pauvres pour pouvoir nous enseigner l’amour dans son cadre le plus tangible, qui est de donner et partager en se sacrifiant. Dieu s’est toujours préoccupé de cela.
Revenez à Deutéronome, chapitre 15, que je vous lise quelques courts versets. On pourrait en lire beaucoup sur le sujet des soins à prendre des pauvres, mais juste quelques-uns de l’Ancien Testament devraient suffire à vous en donner le sens. Deutéronome 15 verset 7 : « S’il y a chez toi, parmi tes frères et dans l’une de tes villes, un pauvre dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne … » Autrement dit, un frère israélite, quelqu’un qui fait partie du peuple choisi de Dieu. « … tu n’endurciras pas ton cœur, » même langage que dans 1 Jean 3 :16, « et tu ne fermeras pas ta main devant ton frère pauvre. Au contraire, tu lui ouvriras ta main et tu lui prêteras de quoi pourvoir à ses besoins. »
Et le verset 9 parle de l’attitude que ton cœur doit avoir en le faisant. Ensuite au verset 10 : « Donne-lui et que ton cœur ne rechigne pas à le faire, car, à cause de cela, l’Éternel, ton Dieu, te bénira dans tous tes travaux et dans toutes tes entreprises. » Tu veux être béni dans ton travail ? Tu veux être béni dans tout ce que tu entreprends ? Alors donne, et Dieu bénira. C’est le même principe, n’est-ce pas, que dans Actes 20 :35, « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. » C’est la même chose que Luc 6 :38, « Donnez et on vous donnera. » C’est le même principe. Verset 11, « Il y aura toujours des pauvres dans le pays. C’est pourquoi je te donne ce commandement : ‘tu ouvriras ta main à ton frère, à celui qui vit dans la misère et la pauvreté dans ton pays.’ » C’est la volonté de Dieu. C’est le désir de Dieu.
Psaume 41, et encore une fois, c’est répété à plusieurs endroits. Écoutez ces quelques versets du Psaume 41 : « Heureux celui qui se soucie du pauvre ! » De nouveau le même principe. « Le jour du malheur, l’Éternel le délivre. » Tu veux être délivré quand il y a un problème, alors prends soin des démunis, pourvois, donne au corps de Christ. Verset 3, « L’Éternel le garde, et lui conserve la vie. Il est heureux sur la terre. » Tu veux être protégé au jour du malheur ? Tu veux être gardé en vie ? Tu veux être béni ? Donne !
En fait il est dit que l’Éternel le protègera, le gardera en vie, qu’il est heureux sur la terre, et qu’il ne sera pas livré au pouvoir de ses ennemis. Il sera protégé de tout côté. Au verset 4, « L’Éternel le soutient sur son lit de souffrance. » Tu veux être en bonne santé ? « Il le soulage dans toutes ses maladies. » Dieu prend soin de ceux qui donnent généreusement. C’est ce qui est dit. Regardez dans Proverbes un instant. Proverbes chapitre 14, verset 31, « Exploiter le faible, c’est insulter son créateur, mais faire grâce au pauvre, c’est l’honorer. » Tu veux honorer Dieu ou tu veux l’insulter ? Tu dis que tu lui appartiens, que tu t’identifies avec Dieu, Dieu est gracieux, compatissant et généreux. Si tu ne l’es pas, tu insultes Dieu dont tu dis qu’Il est ton Père. C’est dans Proverbes 14 :31.
Proverbes 19 :17 : « Celui qui accorde une faveur au pauvre prête à l’Éternel… » Tu sais ce que fait le Seigneur ? Il rembourse toutes ses dettes. « … Il lui rendra son bienfait. » Chaque fois que tu donnes à quelqu’un dans le besoin, Dieu te le rend. Au chapitre 21, verset 13 des Proverbes, « Celui qui ferme son oreille au cri du plus faible criera lui aussi, et il n’aura pas de réponse. » Tu fermes la bénédiction céleste si tu te fermes à la générosité. Puis encore un chapitre à voir, dans Proverbes 22 :2, « Le riche et le pauvre se rencontrent : c’est l’Éternel qui les a faits l’un et l’autre. » Dieu les a faits tous les deux. Mais regardez au verset 9 : « L’homme au regard bienveillant sera béni parce qu’il donne de son pain au plus faible. »
Mes amis, ceux d’entre nous qui ont un potentiel de bénédiction pour les autres ratent quelque chose. Nous pouvons être bénis en donnant. C’est le principe. Donner est un ordre. C’est une promesse de grande bénédiction. L’Église de Jérusalem le savait, le croyait et essayait de l’accomplir. Mais vous savez, ils faisaient un effort exceptionnel. Ils faisaient un noble effort. Ils ont probablement fait l’effort le plus exceptionnel et le plus noble de toute l’histoire de l’Église. Ils faisaient tout pour essayer de combler ces besoins. Ils étaient formidables.
On voit dès le chapitre 2 des Actes ce qu’ils ont fait. Au verset 44, « Tous ceux qui croyaient étaient ensemble et ils avaient tout en commun. » Ça commence là. Ils étaient unis, et chacun possédait tout dans le sens que tout contribuait au bien commun. Celui qui en a le plus besoin peut l’avoir. Tout ce que l’un possédait était considéré comme appartenant à celui qui en avait besoin. Et, verset 45, « Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens et ils en partageaient le produit entre tous, en fonction des besoins. » Leur générosité allait jusque-là. Ils avaient compris qu’on ne peut être plus généreux que Dieu. Ils vendaient leurs propriétés. Ils vendaient leurs possessions. Et ils donnaient. JE SUIS LA.
Passant au chapitre 4, nous voyons quelque chose de si beau à voir. Verset 32, « La foule de ceux qui avaient cru n’était qu’un cœur et qu’une âme. Personne ne disait que ses biens lui appartenaient en propre. » N’est-ce pas merveilleux ? Personne ne disait « c’est à moi, ça m’appartient ! » Personne ne disait ça. Ils connaissaient le principe qu’on a déjà vu, que tout appartient à qui ? – À Dieu, et ça doit simplement passer à ceux qui en ont besoin. Ainsi, chaque chose était la propriété de tous. Ça ne veut pas dire qu’ils l’ont partagé entre tous à égalité ; ça veut seulement dire qu’ils en avaient cette perspective. « Avec beaucoup de puissance, les apôtres rendaient témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus, et une grande grâce reposait sur eux tous. » Assurément, la générosité engendre toujours beaucoup de grâce.
Verset 34 : Tout au début de l’Église, « Il n’y avait aucun nécessiteux parmi eux : tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, apportaient le prix de ce qu’ils avaient vendu et le déposaient aux pieds des apôtres ; et l’on faisait des distributions à chacun en fonction de ses besoins. » Ils ont pu ainsi assurer les premières années. Mais vous savez quoi ? Après avoir vendu toutes ses possessions, après que tous ont vendu ce qu’ils avaient, il ne restait plus rien à vendre. Et pour finir vint un moment où l’apôtre Paul admet qu’ils n’avaient plus de réserves et il a dû aller ailleurs pour recevoir de l’aide pour son église bien-aimée. Mais ils avaient fait un effort courageux.
Vous pouvez ajouter, comme je l’ai dit plus tôt, au chapitre 6, où ils se souciaient de nourrir chaque jour les veuves, et le chapitre 11, les versets 27-30 sur la famine. Galates 2 :10 nous en donne une bonne idée. Paul dit : « Ils nous ont seulement recommandé de nous souvenir des pauvres, ce que j’ai eu bien soin de faire. » Voilà le cœur de Paul. Il se souciait vraiment des pauvres. Pourquoi ? Parce qu’il les aimait comme frères et sœurs en Christ, parce qu’il comprenait l’ordre de pourvoir à leurs besoins. Il comprenait que Dieu voulait que leurs besoins soient comblés. Il n’avait plus rien à donner. Ils avaient donné tout ce qu’ils avaient.
Savez-vous ce qui est arrivé à cette église de Jérusalem ? En peu d’années les riches n’étaient plus riches, ils n’étaient qu’une bande de pauvres parce qu’ils avaient tout donné. Donc c’était bouleversant pour eux d’essayer de soutenir cette église quand la persécution a augmenté en force. Et comme des pèlerins restaient là sans trouver de travail, il est évident que Paul a pris cette charge à cœur. Il la comprenait. Il s’est même classé personnellement, dans 2 Corinthiens 6 :10 parmi les pauvres.
Et c’est ainsi que les choses se passaient dans sa vie occasionnellement, il dépendait des dons d’autrui souvent, quand il ne pouvait pas travailler. Alors, en commençant son troisième voyage missionnaire, il a décidé de récolter de l’argent pour les pauvres de Jérusalem parce qu’il n’avait plus rien. En partant pour son troisième voyage missionnaire, il a à cœur cette priorité de collecte d’argent. Il veut la récolter des églises non-juives, et la rapporter aux pauvres de Jérusalem.
Et là, laissez-moi vous amener encore plus loin. Il ne s’agissait pas que d’économie ; il voulait aussi que soit démontré un amour spirituel. Vous souvenez-vous qu’en Éphésiens 2 Paul disait que Juifs et non-Juifs étaient séparés par un mur, mais qu’en Christ le mur était tombé, et qu’ils étaient devenus un seul homme nouveau en Christ ? Eh bien, l’amertume, l’animosité raciale et la haine raciale étaient encore très enracinées, même chez les convertis. Même chez les convertis ! Et il y avait encore beaucoup d’hostilité latente entre Juifs et non-Juifs.
Paul savait qu’ils avaient besoin d’une vraie réconciliation, et que ce qui s’était passé spirituellement devait aussi se faire personnellement. Alors il savait que s’il pouvait récolter de l’argent de la part des églises non-juives pour l’apporter comme don d’amour aux Juifs de Jérusalem, ce serait un grand pas de fait pour susciter une affection mutuelle. Ça pourrait exprimer l’unité spirituelle de l’Église qui est l’authentique corps de Christ. Ça fournirait une preuve tangible aux observateurs du monde que le mur de séparation avait été renversé et que Juifs et non-Juifs s'étaient réunis. Ça ferait aussi radicalement reculer les Judaïsants comme les Hellénisants qui voulaient tous deux entretenir la division.
Karl-Ludwig Schmidt écrit : « Comme les Juifs de la dispersion envoyaient chaque année leurs contributions au temple de Jérusalem, proclamant aux dispersés leur unité nationale et religieuse, de même le fait d’apporter ces contributions à Jérusalem mettait en relief cette unité transcendant toutes les autres unités, l’unité éternelle en Christ de ceux qui sont une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple qui appartient à Dieu, les pierres vivantes d’un temple saint pour l’offrande de sacrifices spirituels agréables à Dieu par Jésus-Christ. » Fin de citation. Ce serait une déclaration profonde de solidarité, une déclaration d’unité.
Or la première référence à cette collecte paraît en 1 Corinthiens, chapitre 16, verset 1 à 4. C’en est la première référence écrite. Ce n’est pas la première référence dans les faits, car Paul avait déjà demandé aux Corinthiens d’y participer quand il était allé là-bas. Et il est très probable qu’ils lui avaient écrit une lettre, dont il parle dans 1 Corinthiens 7. Ils lui avaient écrit une lettre avec des questions. Et il se peut très bien qu’une des questions se rapportait à cette collecte. « Comment veux-tu que nous procédions ? » Alors il répond par 1 Corinthiens en répondant à plusieurs de leurs questions.
Il répond à une des questions au chapitre 16. Il dit : « En ce qui concerne la collecte, je veux que vous fassiez ainsi : Le premier jour de la semaine, rassemblez toutes les collectes, et faites-le avant mon arrivée, afin que quand je viens il n’y ait plus de collectes à faire. » Il leur a donné quelques instructions de la procédure, donc ils étaient au courant. On leur en avait parlé. Dans la lettre appelée 1 Corinthiens, on leur a appris comment donner. Donc ils avaient déjà commencé à donner.
En fait, quand Tite est venu … si vous êtes dans 2 Corinthiens, regardez au chapitre 8, verset 6. Quand Tite est venu il en a parlé avec eux. Et vous vous souvenez que Tite était allé leur rendre visite à la demande de Paul pour voir comment ils réagissaient à cette lettre sévère qu’il avait écrite entre la première et la seconde. Verset 6 : « Nous avons donc encouragé Tite à parachever, chez vous aussi, ce geste de générosité. » Apparemment, Tite avait déjà commencé de rassembler cette collecte, et quand il est retourné les voir il devait les encourager à continuer.
Plus loin au verset 10 du chapitre 8, « C’est un avis que je donne à ce sujet et c’est ce qui vous convient puisque dès l’année dernière vous avez été les premiers non seulement à faire une collecte, mais aussi à la vouloir. » Verset 11, « Menez-la donc maintenant à bien. » Donc pendant qu’il était là il leur a dit de la faire. Tite leur a dit de la faire. Ils ont demandé comment faire. Il leur indique comment, 1 Corinthiens 16. Tite revient chez eux en disant, « Continuez. » Maintenant il écrit en disant, « Achevez-la. » Elle avait la priorité absolue. Il y avait travaillé sur plus d’une année, dit-il.
Or, le fait qu’en 1 Corinthiens 16 il parle de la collecte, avec l’article défini, indique qu’il s’agissait d’une collecte dont ils étaient très probablement déjà au courant, et donc on suppose qu’on leur en avait parlé et que ça faisait partie de leur question quand ils lui ont écrit, et il leur répondait en écrivant cette lettre. Donc il a récolté ces fonds pendant plus d’un an. Il en fait mention aussi dans Romains, chapitre 15, verset 25. « Maintenant je vais à Jérusalem pour servir les saints. En effet, les églises de la Macédoine et l’Achaïe ont bien voulu organiser une collecte en faveur de ceux qui sont pauvres parmi les saints de Jérusalem. Elles l’ont bien voulu. »
Donc il récoltait déjà de l’argent en Macédoine. Il en récolte en Achaïe et maintenant il veut en récolter également à Corinthe. Dans Actes, chapitre 20, au verset 4, on nous présente un comité qui recueillait l’argent. Et en Actes 24 :17, on mentionne que Paul va à Jérusalem avec l’argent lors de son cinquième voyage vers la grande ville sainte.
Ça suffira pour ce sujet. La collecte était importante pour lui, et il a passé plus d’un an à rassembler cet argent et l’apporter à Jérusalem. Donc la question précise qu’il traite avec les Corinthiens ici est le fait de donner leur argent, non pour soutenir les prédicateurs, pas pour les dirigeants, mais pour soutenir les pauvres de l’Église, et notamment l’Église de Jérusalem. Mais quel qu’ait été le problème spécifique, le modèle pour donner est général, universel et instructif pour tous nos dons. Et lorsque nous donnons à l’Église, nous donnons pour sa direction, pour le soutien du ministère de l’église, et pour que l’église le distribue à ceux qui en ont besoin.
Nous donnons pour tout ça quand nous déposons notre argent dans le récipient des offrandes, ce qui est comme, pour ainsi dire, le déposer aux pieds des apôtres. Et les principes qui ressortent de ces deux chapitres sur le don transcendent les particularités, mais les particularités sont importantes pour comprendre le contexte de ce qu’on apprend ici. Or, au chapitre 8 … et nous ne traiterons ceci qu’en guise d’introduction aujourd’hui ; Nous n’entrerons pas dans les spécificités. Au chapitre 8 on parle de la motivation du don, c’est in chapitre magnifique. Il y a au moins six motivations.
Premièrement, au verset 9, nous devrions être motivés parce que ça ressemble à Christ. Aux versets 10 à 12, donner est le désir de l’esprit régénéré. Aux versets 13-15, donner est la réaction compatissante face au besoin. Aux versets 16-21, donner est honorable devant Dieu et les hommes. Et aux versets 22-24, donner est une preuve d’amour. Donc nous allons apprendre tout cela. Remarquez que j’ai commencé au verset 9. Les huit premiers versets montrent que donner est le comportement des chrétiens pieux. Donner est le comportement des chrétiens pieux, ça ressemble à Christ, c’est le désir d’un esprit régénéré, c’est la réaction compatissante au besoin, c’est honorable devant Dieu et les hommes et c’est la preuve de l’amour. C’est ça qu’on va apprendre au chapitre 8.
Or, comment apprenons-nous que donner est le comportement de chrétiens pieux ? Paul ne parle-t-il pas aux Corinthiens en leur disant de donner ? Oui, mais il utilise un exemple. Regardez au verset 1. Son exemple est celui des églises de Macédoine. « Nous voulons vous faire connaître comment les églises de Macédoine ont donné pour cette collecte. » Il les cite en exemple. Et, mes amis, elles sont un merveilleux, merveilleux exemple de générosité. Elles deviennent le modèle du don chrétien qui nous fait comprendre comment donner.
Regardons brièvement au verset 1, « Par ailleurs, » dit-il. En passant, ce mot est une particule grecque qui indique un contraste, un passage à un nouveau sujet, et il avance dans sa discussion. Ça découle du texte précédent où il parlait de la relation restaurée avec les Corinthiens. Et maintenant que leur relation est restaurée, il peut leur parler de donner, et il peut de nouveau avoir un peu d’autorité dans leur vie. Il dit, en fait, puisque votre relation est restaurée, et que maintenant vous vous soumettez à moi en tant que serviteur de Dieu et voix de Dieu, vous reconnaissez que la parole de Dieu et sa volonté passent par moi, je dois vous ramener à la question du don. Il les appelle frères, un terme d’affection évidente, et puis il dit, « Je veux que vous observiez les Macédoniens. »
Savez-vous où est la Macédoine ? La Grèce inclut la Macédoine. La Grèce se compose de deux parties. C’est un peu comme deux cercles, avec un petit rétrécissement entre les deux. La Grèce moderne a un canal qui traverse ce rétrécissement, qui relie les mers à chacune de ses extrémités. La partie nord de ce rétrécissement, au nord de cette partie c’était la Macédoine. La Macédoine était la partie nord de la Grèce. À la base, il y avait trois églises en Macédoine, dont Paul parle ici. L’Église de Philippes, à qui s’adresse la lettre aux Philippiens, l’Église de Thessalonique qui a reçu les deux lettres aux Thessaloniciens, et l’Église de Bérée. Ces trois Églises étaient les Églises de Macédoine.
Or, la Macédoine était l’ancien royaume d’Alexandre le Grand, qui depuis était passée sous contrôle romain. Elle incluait toutes les provinces du nord de la Grèce. Laissez-moi vous parler un peu de ces «églises, juste en quelques mots, et nous en verrons davantage en progressant. Il n’y a rien dans les lettres aux Thessaloniciens, et rien non plus dans la lettre aux Philippiens concernant les riches. Pas un mot qui dise aux riches comment se conduire, ni sur ce qu’ils doivent faire de leurs richesses ; il n’y a aucun avertissement à ce sujet. Et on peut savoir pourquoi. C’est parce que la contrée était d’une pauvreté abyssale. La région avait été entièrement appauvrie. Comme je vous l’ai fait remarquer, les Romains faisaient ça dans tout l’Empire Romain. Fondamentalement ils appauvrissaient la population.
Corinthe était une province romaine depuis 148 avant Jésus-Christ, c’est-à-dire que quand l’église de Corinthe s’établit, la province était romaine depuis environ 200 ans. Et les Romains avaient été extrêmement cruels envers la population macédonienne, comme ils l’étaient souvent. Très, très cruels ! On connaît la paix de Rome ; eh bien, la majorité de cette paix de Rome venait du fait que les gens vivaient dans la terreur de l’épée romaine. Or, ce que les Romains ont fait quand ils sont arrivés, c’est appauvrir la région de Macédoine par diverses actions.
D’abord, la plus grande source de richesse était l’exploitation des mines d’or et d’argent. Les Romains les ont toutes prises à leur compte. Ils n’autorisaient les Macédoniens qu’à y travailler. Ils leurs permettaient d’extraire le minerai et de le fondre. Et sur la fonte qui demeurait l’industrie macédonienne, les Romains prélevaient des taxes exorbitantes. Ils retiraient ainsi tout le profit de l’or, toute le profit de l’argent, et taxaient la fonte, ce qui en fait appauvrissait la population.
En plus, le sel, le bois et, suite à l’industrie du bois, les chantiers navals étaient les industries les plus importantes de la Macédoine. Les Romains les reprirent toutes, les faisaient fonctionner et en retirait tout le profit pour ériger leurs armées, continuer leurs conquêtes et bâtir la grande ville de Rome, ce qui réduisit la région de la Macédoine à une terrible pauvreté. C’est pourquoi ça devient un exemple parfait pour donner, car ces gens donnaient de leur propre pauvreté à un groupe encore plus appauvri de croyants à Jérusalem. Donc on n’a pas affaire à des gens qui ont beaucoup, ce sont des gens qui possèdent très peu.
Le verset 2 dit : « Au milieu même de la grande épreuve de leur souffrance, » souvenez-vous, les églises étaient également persécutées. « Au milieu même de la grande épreuve de leur souffrance, leur joie débordante et leur pauvreté profonde … » Ils étaient dans une profond pauvreté et nous en dirons plus sur cette phrase la prochaine fois. Pourtant ils sont « conduits à faire preuve d’une très grande générosité. » En fait, le verset 3 dit qu’ils ont donné selon leurs moyens et au-delà de leurs moyens et ceci volontairement. Généreux, bien que pauvres, le modèle parfait du don chrétien…
Ainsi, Paul dit : « Je veux vous gnōrizō, je veux attirer votre attention sur le don qui a été fait par les églises de Macédoine et je veux que vous donniez comme eux. C’est la norme. » C’est la norme. Au chapitre 11 de 2 Corinthiens, verset 9, Paul dit, « Lorsque j’étais chez vous et que je me suis trouvé dans le besoin, je n’ai été à la charge de personne. » Pourquoi ? « Car les frères venus de Macédoine ont pourvu à ce qui me manquait. En tout je me suis bien gardé d’être à votre charge et je m’en garderai encore. » Je ne veux pas vous être à charge. Je ne veux pas du tout être à votre charge, sous aucune forme ou manière. Et pour m’éviter d’être une charge pour vous, le Seigneur a pourvu par la générosité des Macédoniens.
Apparemment les Corinthiens ne donnaient même pas comme les Macédoniens mais ils l’auraient dû. Ainsi ils deviennent la norme. Nous allons découvrir comment ils donnaient dans les huit premiers versets et c’est un modèle de don chrétien, mais ce sera pour dimanche prochain. Inclinons-nous ensemble dans la prière.
Père, encore une fois nous sommes si bénis. Tu as déjà déversé sur nous d’abondantes bénédictions. Nous avons tellement et même davantage. Et pourtant, Seigneur, il y a des bénédictions que nous n’avons pas reçues, des richesses que nous n’avons pas vécues parce que nous n’avons pas donné. Nous pensons à ces pauvres Macédoniens qui avaient si peu et qui donnaient le peu qu’ils avaient et qui étaient alors toujours remplis pour encore donner et encore donner. Père, nous prions que tu puisses nous apprendre que, si rien d’autre n’était dit, nous donnerions si nous croyions la promesse : « Donnez et on vous donnera. » Nous donnerions si nous obéissions au commandement, « Donnez ! » Nous donnerions si nous croyions qu’il y a plus de bénédiction à le faire, car nous aspirons tant à être bénis.
Père, tu nous as montré une voie vers la bénédiction, une voie vers l’abondance, une voie vers l’obéissance et tu nous demandes de te faire confiance, de t’obéir et d’y marcher. Puissions-nous le faire. Et enseigne-nous, continue à nous enseigner, afin que nous puissions connaître la plénitude de ta bénédiction et la gloire éternelle grâce à ce trésor au ciel qui ne se corrompt jamais, qui ne rouille jamais, qui ne peut jamais être volé, mais dont nous jouirons éternellement dans ta présence. Merci Seigneur, pour ta Parole qui s’adresse à nous. Au nom du Christ, Amen.
FIN

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