
Voyons ! Combien d’entre vous ont toujours désiré aller en faculté de théologie ? Eh bien, vous êtes sur le point d’y aller aujourd’hui. Je vais un peu interpeller votre réflexion en parlant de la question : pour qui Christ est-Il mort ? Au cours des quelques semaines écoulées nous avons étudié quelques doctrines très importantes : La doctrine de la persévérance, ou de la préservation des saints ; la doctrine de l’élection souveraine dans le salut. Nous avons étudié la doctrine de l’incapacité totale ou absolue, c’est-à-dire la dépravation du pécheur qui fait qu’il lui est impossible de répondre à l’Evangile. Ce soir je veux vous parler de ce que j’ai choisi d’appeler, en essayant de lui donner un nom plus exact, la « doctrine de l’expiation réelle. » La doctrine de l’expiation réelle !
Or il vous faut comprendre que ces doctrines dont nous parlons sont le cœur même et l’âme de notre théologie. Ce sont ces mêmes doctrines qui furent traitées dans la grande Réforme, et sauvées de l’obscurantisme du Catholicisme Romain. Mais, ‘pour qui Christ est mort’ peut sembler évident pour la plupart des chrétiens, c’est parce que nous avons tendance à aborder les choses plutôt superficiellement, sans y réfléchir profondément, c’est parce que cela nous fait rater l’essence même de quelques-unes de ces glorieuses vérités, que nous devons les approfondir un peu plus. Je vais essayer de faire cela ce soir, et il est évident que l’introduction aujourd’hui a pris, à juste titre, un temps assez long, ce furent de magnifiques témoignages et un superbe moment de chants.
Donc je suis certain que ceci va déborder sur la semaine prochaine, alors s’il vous plaît, puis-je vous laisser sur votre faim ce soir, et je sais que vous serez nombreux à me presser de questions à la fin sur les choses que je n’aurai pas traitées. Mais si vous patientez jusqu’à dimanche soir prochain, nous y arriverons.
Commençons simplement. J’espère que c’est clair pour vous. Vous savez, comme je le dis à de jeunes prédicateurs, c’est facile d’être difficilement compris. C’est vraiment facile. Tout ce que vous avez à faire, c’est de ne pas savoir de quoi vous parlez, personne d’autre ne le saura non plus. Et quelqu’un pourrait dire : « Eh bien, c’était trop profond. » Mais cela a pu ne donner qu’une illusion de profondeur, simplement il ne l’avait pas compris, alors comment l’auriez-vous pu ? C’est difficile d’être clair. Pour être clair, vous devez vraiment comprendre le sujet, travailler dur pour le tourner de manière compréhensible, et sous une forme compréhensible. C’est ce que j’ai essayé de faire, j’espère que ce sera clair pour vous.
Commençons par des choses simples. Si je demande au chrétien moyen : « Pour qui Christ est-Il mort ? » la réponse courante sera : « Pour tout le monde. Tout le monde, Christ est mort pour le monde entier, Il est mort pour tous les pécheurs. » Et la plupart dans l’Eglise donc, croient – et je suis sûr que bien des gens en dehors de la vraie Eglise, de nombreuses personnes associées au christianisme croient – que sur la croix, Jésus a payé la dette du péché pour tous, parce qu’Il aime tout le monde, et Il veut que tous les hommes soient sauvés. C’est la vue évangélique assez courante. Jésus est mort pour tous. Il a payé la dette des péchés de tous. Tout ce que nous avons à faire c’est de dire aux pécheurs qu’Il les aime tant qu’Il a payé le prix et qu’Il veut qu’ils soient sauvés, et tout ce qu’ils doivent faire c’est de répondre.
Mais si cela est vrai, alors sur la croix Jésus a accompli un salut potentiel, non actuel. C’est-à-dire que les pécheurs ont tous leurs péchés potentiellement expiés, et ce ne sera un fait que lorsqu’ils l’activeront par leur foi. Donc, ce que nous devons faire c’est dire aux pécheurs qu’ils ont besoin de prendre le salut qui a déjà été acquis pour eux. Puisque Christ est mort pour tous, alors tout le monde peut être sauvé. Il ne s’agit que de venir recevoir ce salut. Ainsi, notre responsabilité est de convaincre les gens de venir et prendre le salut qui leur a été procuré, les convaincre de venir accepter le cadeau.
Cette idée est si ancrée dans le tissu de la théologie évangélique que l’auteur du livre sur l’Eglise le plus populaire du moment – The Purpose Driven Church – y dit : « Je peux conduire n’importe qui à Christ, si je trouve la clé du cœur de cette personne. » La supposition est que si vous pouvez trouver la technique pour atteindre un point émotionnel, vous pouvez gagner n’importe qui à Christ sur cette planète puisque, après tout, Il est mort pour chacun d’entre eux. C’est l’idée populaire.
Je sais que vous êtes nombreux à penser : « Eh bien, je crois bien que c’est ce que j’ai toujours cru. C’est ce qu’on m’a enseigné. » Alors il se peut que je vous mène là où vous n’êtes jamais allé, mais c’est une bonne chose. C’est l’idée populaire.
Les répercussions de cette vue pourraient être celles-ci. L’enfer est rempli de gens pour qui Christ est mort. Je le dirais autrement : L’enfer est rempli de gens dont les péchés ont été complètement payés sur la croix. C’est un peu plus troublant lorsqu’on l’exprime ainsi, n’est-ce pas ?Une autre manière encore de le dire serait que le lac de feu, qui est éternellement incandescent de feu et de soufre, est rempli de gens éternellement damnés, dont Christ a complètement expié les péchés sur la croix. La colère de Dieu a été apaisée par l’expiation de Christ pour ces gens qui vont éternellement rester en enfer.
Soit dit en passant, le ciel sera également peuplé des âmes de ceux pour qui Christ est mort. Donc, Christ a fait exactement la même chose pour les occupants de l’enfer que pour les occupants du ciel. Cela rend la question encore plus dérangeante. La seule différence est que les gens au ciel ont accepté le don, les gens de l’enfer l’ont rejeté. C’est assez proche de la vue évangélique traditionnelle.
Mais cela paraît plutôt étrange lorsque vous commencez à l’éplucher un peu, n’est-ce pas ? Que Jésus soit mort et ait payé totalement la peine des péchés des damnés, et qu’Il soit mort et ait payé totalement la peine pour les péchés des glorifiés, que Jésus ait fait la même chose pour les habitants de l’enfer que pour ceux du ciel, la seule différence tourne-t-elle autour du choix du pécheur ? Cela veut dire que la mort de Jésus Christ, alors, n’est pas une expiation réelle, elle n’est qu’une expiation potentielle. Il n’a réellement acquis de salut pour personne en particulier. Il a seulement ôté une sorte de barrière pour rendre possible le choix des pécheurs pour être sauvés.
Ainsi le message – le message évangélique typique – adressé aux pécheurs est « Dieu vous a tant aimés qu’Il a envoyé Son Fils, qui a payé en totalité la peine pour vos péchés. Ne voulez-vous donc pas répondre à cet amour, ne pas décevoir Dieu, accepter le don, Le laisser vous sauver, puisqu’Il a déjà payé complètement le prix pour vos péchés ? » La décision finale dépend du pécheur.
Ceci, comme qui dirait, comporte la notion que Dieu vous aime tant, vous êtes si spécial, Il a donné Son Fils et Il a payé pleinement la condamnation pour vos péchés, et ceci est censé vous émouvoir assez pour L’aimer en retour et accepter ce don. En quelque sorte vous travaillez sur le pécheur et vous le manipulez dans cette direction, essayant de trouver un point psychologique, un besoin profond, vous jouez la bonne musique, vous chantez le bon hymne d’invitation. Vous savez, vous rendez tout facile pour qu’il avance dans le sens de la décision.
Or nous avons un problème ici, les amis. Nous avons un gros problème. Nous avons vu dans notre étude précédente qu’aucun pécheur, de son propre chef, ne peut faire ce choix, exact ? C’est la doctrine de l’incapacité absolue. Il ne le peut pas. Il ne peut pas faire ce choix. Tous les gens, - tous – sont pécheurs, et tous les pécheurs sont morts dans leurs iniquités et leurs péchés. Tous sont étrangers à la vie de Dieu. Tous font continuellement le mal. Il manque à tous le désir et la capacité de comprendre, de se repentir et de croire. Tous ont les pensées obscurcies, aveuglées par le péché et Satan, tous ont des cœurs remplis de mal, tous sont méchants, incurablement méchants. Tous ne désirent que la volonté de leur père qui est Satan. Tous sont incapables de chercher Dieu. Ils sont tous piégés dans l’incapacité absolue et aucun n’en a le désir.
Alors comment le pécheur peut-il faire le choix ? Peu m’importe le besoin profond que vous trouvez. Ce que vous pensiez trouver « dans son cœur » qui vous fera l’amener à Christ m’est égal. Peu m’importe combien de versets d’appel vous dites, ou combien de morceaux d’orgue, ou de musique d’atmosphère vous jouez pour inciter une quelconque réponse, le pécheur, de lui-même ne peut pas comprendre, ne peut pas se repentir et ne peut pas croire.
Vous souvenez-vous ce que nous avons vu en Jean 1 ? A tous ceux qui ont cru, Il a donné l’autorité, « …le droit de devenir enfants de Dieu, …ni pas par la volonté de l’homme ni par la volonté de la chair. » Ephésiens 2 :8-9 : « C’est par la grâce que vous êtes sauvés : cela ne vient pas de vous. » « C’est grâce à Lui que vous êtes en Jésus Christ. » 1 Corinthiens 1 :30.
Le salut vient de Dieu. Nous l’avons vu. Il doit donner la vie aux morts. Il doit donner la vue aux aveugles. Il doit donner l’ouïe aux sourds. Il doit donner l’intelligence aux ignorants. Il doit donner la repentance à ceux qui aiment le péché. Il doit donner la foi à ceux qui ne peuvent pas croire. Il doit faire que le cœur, qui autrement ne le voudrait pas, Le cherche, de sorte que tous les éléments qui ont fait que le pécheur vient à Christ sont décrétés par Dieu et provoqués par Dieu.
Comme nous l’avons appris, la doctrine de l’incapacité absolue signifie que les gens ne seront sauvés que si Dieu les sauve, et donc le salut est basé sur la décision de Dieu, la souveraine doctrine de l’élection. Personne ne peut être sauvé à moins que Dieu ne le sauve, et Dieu sauve ceux qu’Il choisit de sauver. Vous ne pouvez pas vous attendre à ce que le pécheur, peu importe à quel point il est poussé émotionnellement ou psychologiquement, peu importe à quel point il est menacé, peu importe ce que vous lui dites, vous ne pouvez pas vous attendre à ce que, de son propre chef, il se décide pour Christ. Ceux qui viendront à Christ sont ceux que le Père attire, et que le Père donne au Fils parce qu’Il a choisi de le faire.
Ayant ces choses à l’esprit, revoyant ces doctrines, la doctrine de l’élection, la doctrine de l’incapacité absolue, nous pouvons reposer la question : Pour qui Christ est-Il mort ? Est-Il mort d’une mort qui est un salut potentiel pour tous, et donc principalement inutile ? Ou est-Il mort d’une mort qui est une expiation réelle, et non potentielle, pour ceux qui croiraient parce que Dieu les appelle, et Dieu leur accorde la repentance et la foi, parce que Dieu, dans l’éternité passée, les a choisis ?
Eh bien, la seule réponse à la question qui ait vraiment un sens est que Jésus Christ est mort, et qu’Il a payé pleinement le châtiment pour les péchés de tous ceux qui croiraient, de sorte que Son expiation est une expiation réelle, et pas potentielle, que l’on pourrait négliger. Si Jésus a, en fait, payé pleinement la peine pour nos péchés, vous n’iriez pas en enfer, ce serait une double peine.
Mais quelqu’un dira : « Bon, attendez une minute ! Cela a l’air d’être une expiation limitée ! » Vous dites « expiation limitée » et les gens dressent l’oreille. Parce qu’ils sont habitués à cette sorte d’idée évangélique que Jésus a payé pleinement pour les péchés, payé le prix pour les péchés totalement pour tous. Mais cela pose une multitude de problèmes évidents. C’est ce que l’Eglise évangélique croit, et c’est pourquoi elle utilise la manipulation pour émouvoir les gens, toucher leurs points faibles, et utilise d’autres moyens, croyant que le prix a été payé totalement pour tous, de sorte que la plupart des gens pour qui Jésus est mort sont en enfer. Alors, quelle peut bien être la sorte d’expiation qu’Il a pourvue pour eux ?
Vous dites alors : « Vous croyez que l’expiation est limitée ? » Bien sûr et vous aussi ! Vous dites : « Je crois en une expiation illimitée. » Bon, alors vous devez être universaliste. Un universaliste croit que tout le monde ira au ciel. Il n’y a pas d’enfer. Tout le monde ira au ciel. Et c’est cohérent. Si vous croyez que Jésus a payé totalement la peine pour tous les péchés de tous les gens qui ont jamais vécu, alors vous devez être un universaliste.
Mais nous sommes plus éclairés que cela. Nous savons que l’expiation est limitée. Nous savons que tout le monde n’ira pas au ciel. Pour un universaliste, vous devez ignorer l’Ecriture. Alors laissez-moi juste vous donner quelques éléments, d’accord ? Et nous verrons jusqu’où nous pourrons aller.
En premier, l’expiation est limitée. Et par « expiation » je veux dire le sacrifice de Christ, par lequel Il a payé la peine du péché. L’expiation est limitée. Alors examinons ceci dans quelques passages évidents. Matthieu chapitre 10. Notez ces références. Matthieu 10 :28. Accrochez vos ceintures, on y va. Matthieu 10 :28 : « Ne redoutez pas ceux qui tuent le corps mais qui ne peuvent pas tuer l’âme. Redoutez plutôt celui qui peut faire périr l’âme et le corps en enfer. » C’est aussi cité dans Luc 12, comme nous l’avons appris. Il y a un enfer, et Dieu va y envoyer des gens. Ceci me dit que l’expiation est limitée. Il y a un enfer et Dieu y enverra des gens.
Dans Marc chapitre 9 – et ce ne sont que des exemples qui nous disent que l’expiation est certainement limitée. Dans Marc 9 :43 : « Si ta main te pousse à mal agir, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie que d’avoir les deux mains et d’aller en enfer, dans le feu qui ne s’éteint pas. »Et certains textes disent : « où le vers ne meurt pas et le feu ne s’éteint pas. » Une nouvelle fois, une autre référence à l’enfer.
Le verset 48 répète les versets 44 et 46. Verset 47 : « Si ton œil te pousse à mal agir, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer dans le royaume de Dieu avec un seul œil que d’avoir deux yeux et d’être jeté dans l’enfer, là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas. »
Vous venez, comme je l’ai fait remarquer, à l’Evangile de Luc chapitre 12, vous avez la même déclaration qu’en Matthieu 10 :28. Mais allez à l’Evangile de Jean, et je voudrais juste vous emmener brièvement dans cet Evangile, y jeter quelques coups d’œil pour réaliser l’évidence que l’expiation est limitée.
Elle est limitée. Jean, chapitre 8 le montre très clairement. 8 :12 : « Je suis la lumière du monde ; » dit Jésus. « Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura au contraire la lumière de la vie. » Voici une condition. Vous devez suivre Christ. Elle est donc limitée à ceux qui suivent Christ. Vous trouvez plus loin au verset 24 une parole semblable. « C’est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés. En effet, si vous ne croyez pas que moi, je suis, vous mourrez dans vos péchés. » Il y a un enfer et des gens y vont. En fait Matthieu 7 dit : « Il y en a beaucoup qui y vont. » Et la seule manière d’éviter d’y aller, la seule manière d’éviter de mourir dans vos péchés, c’est-à-dire de mourir sans un sacrifice pour vos péchés, la seule manière de l’éviter est de croire dans le Seigneur Jésus Christ.
Comment Jésus pouvait-Il dire que vous pouviez mourir dans vos péchés, si la peine pour les péchés avait été payée ? Leurs péchés n’avaient pas été payés s’ils sont morts sans avoir cru en Lui. Il y a d’autres passages dans Jean. Si vous revenez au chapitre 3 : « Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde » - verset 17 – « pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par Lui. Celui qui croit en Lui n’est pas jugé, mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. »
Il y a un enfer, et des gens y vont, ceux qui ne croient pas en Jésus Christ. Et il y a tant d’autres endroits où l’on peut voir que l’accent est mis sur la même chose. Je ne veux pas vous charger d’une liste interminable, mais il y a peut-être quelques autres références auxquelles penser. Matthieu 22 :13 : « Alors le roi dit aux serviteurs : ’Attachez-lui les pieds et les mains, et jetez-le dans les ténèbres extérieures, où il y aura des pleurs et des grincements de dents’. » Encore une description de châtiment horrible et de jugement, 25 :30 : « Quant au serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres extérieures : c’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents. »
Ensuite, dans une lettre paulinienne, 2 Thessaloniciens, chapitre 1, il parle de la venue du Seigneur Jésus du ciel. Deuxième lettre aux Thessaloniciens 1 :7 : « … avec les anges de sa puissance, au milieu d’une flamme de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n’obéissant pas à l’Evangile de notre Seigneur Jésus Christ. Ils auront pour peine une ruine éternelle, loin de la présence du Seigneur et de la gloire de sa force. »
Donc la Bible promet qu’il y a un enfer. La seule manière de l’éviter est de ne pas mourir dans vos péchés. Pour ne pas mourir dans vos péchés, vous devez croire au Seigneur Jésus Christ. Si vous ne le faites pas, vous allez payer la peine de la ruine éternelle. Cela prouve que l’expiation est limitée. Elle ne s’applique pas universellement. Dieu n’a pas eu l’intention de sauver tout le monde. Il est Dieu. Il aurait pu avoir l’intention de sauver chacun. Il aurait pu sauver chacun. Il l’aurait fait si cela avait été Son intention. L’expiation est limitée.
Or, il nous faut tous accepter cela ou être des universalistes. Nous savons que chaque individu n’ira pas au ciel. En fait, c’est un petit troupeau, c’est le petit nombre qui, si nous devions garder cette sorte d’idée évangélique, signifie que la grande majorité des gens pour qui Christ est mort et a payé totalement la peine pour leurs péchés, vont aller en enfer. Ceci est vraiment très difficile à croire. Donc nous croyons à une expiation limitée. Elle est limitée à ceux qui croient.
Comment est-elle limitée ? C’est le second point. 1 : l’expiation est-elle limitée ? Réponse : Oui. 2 : Comment est-elle limitée ? Eh bien tout d’abord, elle est limitée parce que tout le monde n’est pas sauvé, seulement ceux qui se repentant et croient. Voilà comment elle est limitée. Seuls ceux qui croient au Christ et le confessent comme Seigneur sont sauvés. Seuls ceux dont les péchés sont expiés. C’est limité à ceux qui croient. Voilà comment c’est limité, d’accord ? Il est très important que vous saisissiez cela. Nous y reviendrons.
Maintenant vient la question clé. Pour qui est-elle limitée ? Nous savons qu’elle est limitée. Nous savons comment elle est limitée. Elle est limitée à ceux qui croient. Ce n’est applicable qu’à ceux qui croient. « Si tu reconnais publiquement de ta bouche que Jésus est le Seigneur et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité, tu seras sauvé. » Maintenant, par qui est-ce limité ?
La vue populaire dirait ceci : « L’expiation de Jésus est illimitée, mais les pécheurs limitent son application. » Et cela nous ramène à ce que nous avons dit auparavant. C’est une expiation potentielle, dont l’effet est limité par le pécheur. Alors nous devons donc croire que Dieu a pourvu à un sacrifice pour les péchés en Son Fils qui, en soi et par soi n’est pas suffisant, en soi et par soi n’est pas réel, parce que le pécheur peut le neutraliser.
Cela ne me gêne pas de croire que Dieu peut limiter l’expiation. Dieu, oui, limite l’expiation. Mas écoutez-moi attentivement. Il limite l’expiation quant à son étendue. Vous devez croire cela. Parce qu’Il n’a pas choisi tout le monde, et que tout le monde ne va pas au ciel. C’est la pensée divine, c’est le décret de Dieu, c’est l’objectif de Dieu, et vous devez le comprendre.
Je n’ai pas de problème du tout pour dire que l’expiation est limitée. Je n’ai pas de problème du tout pour dire comment elle est limitée. Elle est limitée à ceux qui croient. Et je n’ai pas de problème pour dire que ceux qui croient sont ceux à qui Dieu donne la foi. Par conséquent, l’expiation est limitée parce que Dieu l’a limitée. Je suis bien plus à l’aise avec cela qu’avec l’idée que les pécheurs peuvent limiter l’expiation que Christ a procurée, ou que l’expiation que Christ a procurée est gaspillée sur la plus grande majorité des gens.
Si vous dites que Dieu a procuré une expiation qui n’est que potentielle, qui ne fait que supprimer les barrières de sorte que le pécheur peut être sauvé s’il choisit de l’être, vous savez ce que vous avez fait ? Vous avez dit que Dieu non seulement a limité l’expiation quant à son étendue, et vous devez le croire, mais qu’Il l’a limitée quant à son effet. D’accord ? Autrement dit, si vous croyez à une expiation illimitée, vous pensez que vous êtes une de ces personnes magnanimes qui croient que Jésus est mort pour tous. Alors en disant que l’expiation est illimitée quant à l’étendue, vous avez tout aussi bien dit qu’elle est limitée quant à l’effet. Elle couvre tout le monde, mais sans force. Elle couvre tout le monde mais sans puissance.
Il y a un instant, vous avez chanté un cantique : « Jésus » - quoi ? – « a tout payé. » Le croyez-vous ? Bon, potentiellement. A-t-Il tout payé potentiellement ou réellement ? A-t-Il réellement porté vos péchés en Son corps sur la croix, ou seulement potentiellement, si vous décidez qu’Il l’a fait ? Si vous voulez dire que l’étendue de l’expiation est illimitée, alors l’effet de l’expiation est limité. Si vous voulez dire que l’étendue de l’expiation est limitée, alors vous dites que l’effet de l’expiation est illimité. Pour ceux à qui elle s’étend, elle n’a pas de limites.
Ainsi, lorsque vous dites que vous croyez à une expiation limitée ou une expiation illimitée, que voulez-vous dire ? Je crois à une expiation limitée quant à son étendue. Elle est limitée à ceux qui croient, qui sont ceux qui sont appelés, qui sont ceux qui sont choisis. Mais je crois qu’elle est illimitée quant à ses effets. Pour ceux à qui elle est accordée, c’est une pleine expiation. Jésus a vraiment tout payé.
Ainsi, savez-vous, ces gens qui disent : « Eh bien, nous croyons que l’expiation est illimitée. » Vous répondez : « Eh bien, attendez une minute ! Vous voulez dire que Jésus est mort pour tout le monde dans le monde entier ? » - Oui. « Bon, vous pouvez penser qu’elle est illimitée quant à son étendue, mais vous venez de confesser qu’elle est limitée quant à son effet réel, parce que des gens vont aller en enfer, bien que Jésus soit mort pour eux. Quelle sorte d’expiation est-ce là ? » Mais, même ceux qui disent : « Nous croyons qu’elle est illimitée » ne le croient pas. Ce n’est pas ce qu’ils veulent dire. Ils savent que Dieu l’a limitée à ceux qui croient, et ils croient que les pécheurs la limitent en faisant de mauvais choix. Après, ils croient qu’il y a certaines limites dans l’expiation elle-même, de sorte qu’elle ne fait pas l’œuvre de l’expiation, elle ne fait que rendre possible son activation par le pécheur.
Vous savez, vous regardez dans la Bible et c’est assez clair. L’auteur du cantique a vu juste. Et ce cantique est assez simple. Et je ne sais pas ce qu’il avait en tête lorsqu’il l’a écrit, mais quand il a écrit : « Jésus a tout payé, » il le pensait. Ce qu’Il a fait sur la croix n’était pas une expiation partielle. Ce qu’Il a fait n’était pas une expiation potentielle. Ce n’était pas une sorte d’expiation virtuelle. C’était une expiation réelle, factuelle.
Elle a été limitée en s’étendant à ceux qui croient, qui sont les appelés et les élus. Mais elle a été illimitée dans ses effets. Pour eux, c’était une expiation pleine et complète. Il n’existe rien qui serait une expiation par Jésus Christ sur la croix qui serait moins qu’une expiation réelle et factuelle. Rien, tel qu’une sorte d’expiation potentielle, quelque chose à mi-chemin, n’existe. Rien de tel n’existe : Jésus payant pleinement pour vos péchés et ensuite vous demandant de les payer éternellement en enfer. Cela amoindrirait l’œuvre de Christ, ferait de l’œuvre de Christ une moquerie.
Que dites-vous ? Que Jésus ne l’a activée que partiellement, et que c’est au pécheur de l’activer pleinement ? Si Christ a payé pour les péchés de tous et que tous ne vont pas au ciel, alors quoi qu’Il ait payé n’était pas le prix entier. Ainsi nous devons modifier notre cantique et devons dire : « Jésus a payé la moitié, le reste dépend de vous ! » Quelle belle ligne : « Jésus paya la première moitié. Le reste dépend de vous ! »
Je ne peux me résoudre à croire que l’enfer est rempli de millions de gens dont les péchés furent payés pleinement par Christ sur la croix. Je ne peux pas voir le Père punissant pleinement le Fils sur la croix pour les péchés de gens qui ensuite seraient punis pour ces péchés éternellement en enfer. Quelle utilité ? Ce que Christ a fait sur la croix fut une expiation vraie, pleine et complète pour les péchés de tous ceux qui croiraient, et puisque personne ne peut croire à moins que Dieu leur donne la foi, ce sont les péchés de ceux que le Père a choisis d’appeler à Lui.
Vous entendez des gens dire : « Eh bien, vous savez, quand vous dites que l’expiation est limitée, les gens ne se sentent pas particulièrement spéciaux ». Ecoutez-moi bien ! Je ne me sens pas très spécial si vous me dites : « Christ est mort pour vous, Il vous aime de même qu’Il est mort pour les millions en enfer. » Cela ne me fait pas me sentir très spécial. C’est une façon plutôt dure de faire de l’évangélisation. Christ est mort sur la croix pour vos péchés, et aussi pour tous ceux qui sont en enfer. Ce n’est pas spécial. C’est tout sauf spécial.
Vous voulez dire qu’Il a payé pour mes péchés et que je paie maintenant pour eux éternellement ? Alors je vous dis, quel qu’ait été Son paiement, c’était du bidon. Voyez-vous, ce n’est pas biblique de limiter l’expiation quant à sa puissance. Ce n’est pas biblique de limiter l’expiation quant à son efficacité. Ce n’est pas biblique de limiter l’expiation quant à son accomplissement. S’Il a payé pleinement la peine pour vos péchés, vous recevrez ce salut.
L’expiation de Jésus Christ sur la croix doit être en parfaite harmonie avec le décret éternel. Ce n’est pas biblique de limiter l’expiation en la rendant potentielle et non réelle. Ce n’est pas biblique de limiter l’expiation par la volonté du pécheur non disposé et incapable. L’expiation est limitée par Dieu aux élus. Mais elle est illimitée quant à son effet. Pour eux c’est une expiation pleine et complète.
Maintenant, cela se résume à ceci. La mort de Christ est-elle une œuvre qui sauve potentiellement des pécheurs qui le veulent, ou est-ce une œuvre qui donne réellement le salut à des pécheurs non désireux qui, par la grâce souveraine de Dieu, seront rendus désireux ? La seule réponse possible est que Dieu a procuré un sacrifice en Son Fils, un vrai paiement complet pour les péchés de ceux qui croiraient de tout temps, et tous ceux qui croiront le feront parce que le Père les attirera, et Il leur accordera la repentance, et la foi et la régénération. La mort de Jésus, alors, doit être comprise comme satisfaisant pleinement la sainte justice de Dieu, pour tous ceux que Dieu veut sauver.
Je ne l’ai pas inventé. Cette doctrine remonte jusqu’à la Réformation, jusqu’à John Owen, et aussi jusqu’à Charles Spurgeon. Ecoutez ce que Spurgeon a dit : « On nous dit souvent que nous limitons l’expiation de Christ parce que nous disons que Christ n’a pas apporté une satisfaction pour tous les hommes, sinon tous les hommes seraient sauvés. Or notre réponse à cela est qu’en revanche, notre opposant est limité. Nous ne le faisons pas. Les Arminiens disent : ‘Christ est mort pour tous les hommes.’ Demandez-leur ce qu’ils veulent dire par là. Christ est-Il mort pour assurer le salut de tous les hommes ? Ils disent : ‘Non, certainement pas.’
« Ou bien nous leur posons la question suivante : ‘Christ est-Il mort pour assurer le salut de n’importe qui en particulier ?’ Ils disent : ‘Non.’Ils sont forcés de dire cela s’ils sont conséquents. Ils disent ‘non.’ Christ est mort pour que n’importe quel homme soit sauvé si…’ – puis viennent certaines conditions au salut.
« Or qui est celui qui limite le salut de Christ ? C’est vous. Vous dites que Christ n’est pas mort afin d’assurer infailliblement le salut de quiconque. Pardonnez-moi ! Lorsque vous dites que nous limitons la mort de Christ, nous disons : ‘Non, mon cher. C’est vous qui le faites.’ Nous disons que Christ est mort de manière à infailliblement assurer le salut d’une multitude que personne ne peut compter, qui, par la mort de Christ non seulement peuvent être sauvés, mais seront sauvés, et ne courent absolument aucun risque de n’être autre chose que sauvés. « Vous pouvez garder votre façon de croire », disait Spurgeon. « Vous pouvez la garder. Nous ne renoncerons jamais à la nôtre pour elle. »
L’expiation est une expiation réelle, non potentielle. C’est une expiation réelle, pas seulement une barrière retirée. Et elle est en faveur de tous ceux qui croient de tout temps, et puisque le pécheur est incapable et non disposé à croire indépendamment de l’intervention et la régénération divines, elle dépend donc de la puissance de Dieu basée sur le décret de Dieu.
Alors, êtes-vous avec moi ? J’ai listé ici à peu près 50 passages de l’Ecriture. Et c’est vraiment ce qui fait sa richesse. J’en ai simplement fait des copies, et je vais les laisser ici. Parce que si j’y entre, nous serons ici, je le crains, jusqu’à l’Enlèvement de l’Eglise. Donc vous comprenez l’importance du sujet et comment y réfléchir convenablement, logiquement et à fond.
Et la semaine prochaine, je veux vous emmener dans les profondeurs de ce que l’Ecriture a à dire pour soutenir cette vue magnifique d’une expiation que Dieu, dans Sa propre souveraineté, a limitée à ceux qui croient, mais une expiation qui en elle-même est illimitée pour tous ceux à qui elle est accordée, le salut sera donné dans sa plénitude.
Mais je veux me hâter d’ajouter quelque chose. Certains disent : « Bon, comment savez-vous que Christ est mort pour vous ? » La réponse est : « Que celui qui veut, vienne, et si vous venez et croyez à l’Evangile du Seigneur Jésus Christ, alors la mort de Christ était pour vous. » Ne vous retenez pas, venez à Christ.
Vous savez, il y avait un prédicateur à Londres lorsque j’étais là-bas pour cette conférence, et il m’a pris à part en disant : « Encouragez-vous vraiment les gens à venir à Christ ? « Et j’ai dit : « Oui. » Il a dit : « Je trouve cela si difficile. Je suis si retenu dans mon esprit. » C’est là que votre théologie est branchée au mauvais endroit. Vous voyez, nous ne savons pas qui c’est, sauf pour ceux qui sont déjà venus. Nous ne savons pas qui est là-bas pour compléter ceux pour qui Christ a payé une pleine expiation. Alors, suppliez les pécheurs.
Et j’ai dit à cet homme : « Paul a dit : ‘Nous vous supplions au nom de Christ.’ Paul a dit : ‘Je voudrais moi-même être maudit pour mes propres compatriotes, les Israélites pour qu’ils puissent venir connaître le Sauveur, le Messie.’ » Nous plaidons auprès des pécheurs. Nous apportons l’Evangile jusqu’aux extrémités de la terre, et nous laissons les choses cachées au Seigneur, mais nous respectons la responsabilité d’appeler les pécheurs à la foi, sachant que ceux qui viennent auront eu une expiation complète préparée pour eux. Et nous sommes à votre disposition ici pour en parler avec vous dans la salle de prière.
Père, merci pour une magnifique journée et pour la gloire de notre foi et de notre salut qui nous devient de plus en plus clair dans ces choses que nous avons apprises aujourd’hui. Et nous bénissons Ton nom et Te remercions. Amen.
FIN

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