
Le chapitre 9 de Luc est notre texte pour aujourd’hui. Nous revenons à un passage que nous avons appelé « le paradoxe de la vie d’un disciple. » En fait, le paradoxe de la vie d’un disciple se trouve dans 9 :23-27. Laissez-moi vous le lire, que vous l’ayez en tête.
« Puis il dit à tous: ‘si quelqu’un veut être mon disciple, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix et qu’il me suive, car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la sauvera. Que sert-il à un homme de gagner le monde entier, s’il se perd ou se détruit lui-même ? En effet, celui qui aura honte de moi et de mes paroles, le Fils de l’homme aura honte de lui, quand il viendra dans sa gloire et dans celle du Père et des saints anges. Je vous le dis en vérité, quelques-uns de ceux qui sont ici ne mourront pas avant d’avoir vu le royaume de Dieu.’ »
C’est en 1988 qu’un livre que j’ai écrit fut publié. Le livre s’intitulait l’Evangile selon Jésus. Cette semaine je l’ai pris sur mon étagère et je l’ai lu. Je ne lis pas souvent mes propres livres, mais je voulais me rafraîchir la mémoire sur tout ce que j’avais écrit ces années passées, car je voulais des informations concernant le texte dont je parle cette semaine, et sûrement encore la semaine prochaine.
L’Evangile selon Jésus fut un livre dont l’éditeur supposa qu’il n’aurait qu’un piètre impact. Je me souviens que l’éditeur avait dit qu’il pensait qu’ils en vendraient autour de 25000 la première année. Or ils en ont vendu 300 000. Pourquoi? Grâce à un plan génial de marketing? Il n’y en avait pas eu du tout. Mais c’est comme si ce livre avait trouvé son chemin dans la lecture d’individus qui n’avaient jamais compris un sujet qui avait comme échappé aux milieux évangéliques. Le livre a fait ressurgir ce sujet au point qu’il a donné un succès explosif au livre. La simple vérité de ce livre – qui est encore imprimé sous sa version révisée – la simple vérité de ce livre est que le salut et la vie de disciple sont une seule et même chose, que suivre Jésus et être sauvé sont une même chose.
Ou bien, pour le dire dans les termes de notre texte, en regardant au verset 23 : « Si quelqu’un veut Me suivre, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix chaque jour et qu’il Me suive. » Ce n’est pas une invitation à un niveau supérieur de vie chrétienne. C’est une invitation au salut. C’était la simple vérité du livre. Cette vérité était si éclipsée, et si enterrée sous la vue évangélique dominante que lorsque j’ai écrit le livre, certains pensaient qu’il était scandaleux de dire que pour être sauvé il fallait se renier soi-même, prendre sa croix et obéir à Christ, parce que l’idée dominante, dans bien des sections des milieux évangéliques d’Amérique, et qui était celle d’importants séminaires et de beaucoup de collège bibliques, par conséquent de chaires nombreuses, était que tout ce qu’il fallait faire pour être sauvé c’était croire en Jésus, vous êtes sauvé et quelque part le long du chemin il faut qu’Il devienne Seigneur de votre vie, et il vous faut obéir sérieusement. Mais ce n’est certainement pas lié au salut.
Je me souviens, en grandissant comme enfant, être allé écouter des orateurs ici et là, être allé à des camps et des conventions où il était courant de dire : « Il se peut que vous ayez maintenant Jésus comme Sauveur. Mais L’avez-vous comme Seigneur ? Ne pensez-vous pas que le moment est venu de Le recevoir comme Seigneur ? Peut-être que tu devrais plus sérieusement te mettre à Lui obéir. »
Je parlais à la Semaine des Fondateurs de l’Institut Biblique Moody, il y a des années, alors que cette controverse faisait rage, et j’avais cinq sessions le matin, et je parlais sur le sujet d’une vraie invitation au salut qui incorporait la vie de disciple, l’obéissance, suivre le Christ, tout cela. Et il y avait un autre orateur qui avait une autre série de cinq sessions cette semaine-là, qui disait le contraire. Il en est résulté une semaine intéressante.
Mais son orientation était celle de cette position qui croyait qu’il suffisait de dire : « Jésus, je ne veux pas aller en enfer. S’il Te plaît, pardonne mon péché. Garde-moi de l’enfer, » et à un moment donné plus tard dans la vie, vous Le confesseriez comme Seigneur. Et si vous ne faisiez que le premier, vous seriez dans le royaume, mais vous n’en auriez pas le meilleur. Si vous faisiez le second, vous seriez dans le royaume et vous hériteriez du royaume.
En fait je n’oublierai jamais une chose qu’il a dite au cours de la semaine, car je l’ai entendu le dire, c’est que : « Vous, les jeunes, à ce moment-là de votre vie, ne vous inquiétez même pas de ce second niveau de Le confesser comme Seigneur, jusqu’à que vous ayez, disons, la fin de la trentaine ! »
Cela continue d’être un problème de nos jours. Le simple message de ce livre – et j’ai dû écrire une suite pour montrer que ce n’est pas seulement l’Evangile selon Jésus, mais aussi l’Evangile selon les Apôtres – donc j’ai écrit ce second livre. Le simple message est celui-ci : Le salut et la vie de disciple sont une seule chose, et chaque fois que Jésus disait : « Si vous voulez me suivre, vous devez compter le coût, vous devez prendre la croix, vous devez renoncer à vous-mêmes, vous devez M’obéir, Me suivre, observer Ma parole, » Il n’appelait pas des gens qui étaient déjà chrétiens à monter à un niveau supérieur, Il appelait des non chrétiens à venir au salut.
L’évangile que Jésus annonçait était un appel à Le suivre comme Seigneur. C’était un appel à Le suivre dans une obéissance soumise. C’était beaucoup plus qu’une assurance incendie, c’était beaucoup plus qu’un appel à la prière, ou un appel à quelqu’un pour qu’il lève la main, ou qu’il s’avance, ou qu’il signe une carte, un appel pour que quelqu’un fasse quelque chose d’un peu cérémoniel pour échapper à la colère éternelle de Dieu. Et, tandis que l’évangile de Jésus était, et est l’offre du pardon pour tout péché, et la promesse de la vie éternelle, il est en même temps un appel à renoncer à soi, à se charger d’une croix, et à suivre Christ, et une authentique invitation n’est rien moins que cela. De sorte que quand le vrai évangile est présenté, il reproche en même temps par nature la superficialité, le manque de profondeur et toute réponse extérieure hypocrite.
Le cœur et l’âme de l’évangile, tel que Jésus le prêchait, tel que les apôtres le prêchaient – si vous avez besoin de plus de détails, vous pouvez lire ces deux tomes - son cœur et son âme sont que Dieu offre le pardon du péché et la vie éternelle à ceux dont la foi n’est pas superficielle, elle est d’une profondeur prouvée par le renoncement à soi, la prise de la croix et la soumission.
Dans les milieux évangéliques il y a eu ce mouvement, et il est encore là. Je crois que le livre a eu un impact et qu’il a aidé bien des gens qui en ont été troublés, mais le mouvement existe encore. Ce mouvement sépare le salut de l’obéissance, sépare Jésus Sauveur de Jésus Seigneur, sépare la foi de l’obéissance, sépare la justification de la sanctification. C’est une insistance qui disloque et déconnecte, et c’est une distinction dramatiquement non biblique. En fait, c’est une honte évangélique. C’est une honte évangélique.
On dit aux pécheurs que s’ils veulent être sauvés et aller au ciel, ils n’ont qu’à accepter Jésus Christ, accepter le fait qu’Il est mort pour eux. Ils n’ont qu’à demander à Jésus d’entrer dans leur cœur, ou L’inviter – des phrases courantes et non bibliques, soit dit en passant, qui sont propres à un évangile trompeur. On ne dit que très peu sur la manière dont ils doivent se considérer.
Ceux qui tiennent cette position écartent l’intention d’évangélisation de pratiquement toutes les invitations de Jésus qui nous sont rapportées. Ils transforment Jésus en un maître de vie plus profonde, ou un maître de vie supérieure qui dit aux gens qui sont déjà sauvés : « Vous devez venir plus haut pour être un disciple. Vous avez besoin de devenir plus sérieux. Vous devez maintenant obéir. Vous devez vous mettre à renoncer à vous-mêmes. » C’est une expérience de salut à un second échelon. Alors ils prennent tout ce que Jésus a dit tel que : « Suivez-moi, renoncez à vous-mêmes, prenez votre croix, obéissez-Moi, gardez Ma Parole, observez Mes commandements, aimez-Moi et aimez-vous les uns les autres, » non comme dites à ces personnes pour qu’elles comprennent que c’est l’attitude d’une personne qui vient au salut, mais que ce soit l’attitude de quelqu’un qui est déjà chrétien et qui avance vers un second niveau.
De sorte que Jésus, au lieu d’être un évangéliste qui prêche l’évangile, devient un maître de vie plus profonde, une sorte d’orateur de Keswick qui veut faire avancer les gens vers un autre niveau de spiritualité. Aucune distinction – aucune distinction – telle que cette distinction entre le salut et la vie de disciple qui en fait deux choses différentes, aucune distinction n’a autant miné l’autorité et l’exactitude du message évangélique de Jésus. Tout ce qui part dans ce sens dépouille Jésus de l’intention évangélique de Ses paroles. Ce n’est pas qu’une broutille.
Si Jésus a dit : « Je suis venu dans ce monde pour chercher et sauver ce qui était perdu, » alors nous devrions nous assurer de savoir que ce qu’Il a dit est bien ce qu’Il avait à l’esprit. Il n’a pas dit : « Je suis venu élever ceux qui étaient sauvés, » Il a dit : « Je suis venu vers ceux qui sont perdus. » Je ne veux pas vraiment réinventer Jésus, et je crois qu’il faut une terrible dose d’outrecuidance pour le faire.
Jim Boice, un cher ami, maintenant auprès du Seigneur, une grande perte pour nous tous, a écrit un livre appelé Christ’s Call to Discipleship (l’Appel de Christ à devenir disciple). Il a aussi écrit la préface de l’Evangile selon Jésus, une des deux préfaces du livre, parce qu’il était dans la grande tradition de ceux qui comprenaient correctement la Parole de Dieu, et il a été heureux de l’écrire. Mais il a écrit ce livre et un paragraphe de ce livre vaut la peine d’être cité.
Il dit : « C’est une erreur courante, cette séparation entre le salut et la vie de disciple. C’est une erreur courante en période de prospérité. Dans les périodes difficiles, particulièrement de persécution, ceux qui sont dans le processus de devenir chrétiens comptent soigneusement le prix à payer pour être disciples, avant de prendre la croix du Nazaréen. »
Il a tout à fait raison. Je vais m’arrêter ici un instant. Il a tout à fait raison. Lors de difficultés et de persécution, il n’y a pas cette séparation, car tout ce que vous devez faire c’est confesser publiquement que Jésus est votre Sauveur, et cela suffit pour vous faire jeter en prison. Donc vous devez y être disposé, si vous allez ne dire que cela pour que cela vous coûte, peut-être votre vie. Donc il a raison.
Il dit : « En de tels moments » - suite de la citation – « les prédicateurs ne trompent pas les gens par de fausses promesses d’une vie facile, ou de laisser-aller au péché. Mais dans les bons moments, le prix ne semble pas aussi élevé, et les gens endossent le nom de Christ sans passer par la transformation radicale qu’une réelle conversion suppose. »
Donc ce que je dis, c’est que cette vue ne peut exister qu’en Amérique ou dans d’autres sociétés riches, dans une société paisible en ce qui concerne la persécution et l’exécution de croyants. L’appel au salut est un appel à suivre Christ. C’est un appel à suivre Christ dans un dévouement si extrême que vous renoncez à vous-mêmes, vous vous chargez de votre croix et vous obéissez. Voilà ce que veut dire être sauvé. Une foi qui demande moins n’est pas la foi qui sauve.
Lorsque Jésus a donné le grand ordre de mission, Il a dit : « Allez, faites de toutes les nations » - quoi ? – faites « des disciples. » C’est ce que nous faisons. Un disciple est un croyant, un chrétien. Le mot ‘disciple’ est utilisé dans tout le livre des Actes pour les croyants, Actes 6:1, 2, 7; Actes 11:26; 14:20 et 22; Actes 15:10. Ce n’est qu’un mot pour ‘croyants’. Donc lorsque Jésus appelle quelqu’un à être un disciple, Il l’appelle à devenir un chrétien, quelqu’un qui Le suit.
Les vrais croyants sont ceux qui sont venus à Christ pour Le suivre. Ce sont ceux – rappelez-vous la dernière fois, Luc 14 – qui ont calculé le prix pour bâtir une tour et qui l’ont bâtie quand ils ont su combien elle coûterait. Ils ne sont pas superficiels comme le sol rocailleux où la semence tombe, puis il y a une réponse émotionnelle mais superficielle, et la pression, la tribulation et la persécution arrivent, et la plante meurt parce qu’elle n’avait pas de vraies racines.
Ils ne sont pas comme le sol couvert de mauvaises herbes où l’amour des choses de ce monde et l’amour des richesses dominent encore le cœur de sorte que la semence tombe dedans, il y a une réponse temporaire, mais la vie ne s’est pas vraiment dépouillée d’elle-même. Alors aucun fruit ne sort et la plante sèche et meurt.
Le vrai salut, le sol vraiment bon, est celui où quelqu’un comprend que lorsque je demande au Seigneur Jésus de me sauver de l’enfer et de pardonner mon péché, et me donner la vie éternelle, en même temps je soumets tout à Sa seigneurie.
John Stott, il y a des années, a écrit dans son livre Basic Christianity, « Le paysage chrétien est semé de ruines abandonnées de tours à demi bâties. Les ruines de ceux qui commencèrent à bâtir et furent incapables de finir, car des milliers de gens ignorent encore l’avertissement de Christ, et se mettent à Le suivre sans d’abord faire de pause pour réfléchir au coût impliqué. Le résultat est le profond scandale de la chrétienté aujourd’hui, qu’on appelle le christianisme de nom ».
« Dans des pays où la civilisation chrétienne s’est propagée, des foules de gens se sont couverts d’un honorable mais mince plaquage de christianisme. Ils se sont permis de s’impliquer un peu, assez pour être respectables, mais pas assez pour être inconfortables. Leur religion est un gros coussin douillet. Elle les protège de ce que la vie peut avoir de difficile et de déplaisant en se façonnant de sorte à se modeler selon leur convenance. Pas étonnant que les cyniques parlent des hypocrites de l’Eglise et rejettent la religion comme fuite de la réalité. »
Et, encore une fois, il dit la même chose que Boice. La civilisation occidentale, avec son niveau élevé de confort, est le lieu parfait pour l’existence du christianisme nominal. Je ne l’ai jamais vu en Europe de l’Est. Vous ne le verriez pas sous l’oppression communiste, parce qu’être chrétien sous une forme quelconque vous coûterait la vie, donc personne ne devient un chrétien superficiel, sans profondeur ou à demi consacré, car cela provoquerait le même effet que la chose réelle : vous perdriez la vie. Donc seuls ceux qui sont prêts à le faire embrassent l’évangile.
L’appel à l’évangile, donc, est un appel à une consécration totale, sans rien retenir consciemment, sans rien retenir consciemment. Il n’y a aucun texte plus décisif à chercher que celui-ci et ceux qui ailleurs sont semblables à celui-ci, et les entendre de la bouche du Seigneur Jésus Christ en personne. Comprenons de quoi il est question ici. C’est une invitation au salut. Vous voulez savoir comment témoigner auprès des gens? Comment communiquer l’évangile ? Voici comment. C’est ici. C’est ainsi que Jésus faisait. Et, franchement, cela tombe comme une bombe, c’est une approche explosive de l’évangélisation.
C’est ainsi que mon livre a été essentiellement décrit, il fut décrit comme une bombe lâchée en 1988. Et il a creusé un trou dans le gazon évangélique, et sous la surface, il a révélé la terrible, terrible faiblesse de l’évangile qui était prêché. Eh bien, il revient, j’ai horreur de le dire. Cette manière de croire facilement revient aujourd’hui. Nous avons la même sorte d’évangélisation à bon marché. Maintenant c’est même devenu pire. Vous n’avez même plus besoin de croire en Jésus et vous allez au ciel si vous croyez simplement qu’il y a un Dieu là-haut qui a créé des choses, sans parler de confesser Jésus comme Seigneur.
Mais ce ne sont pas là les conditions de Dieu, ce ne sont pas les conditions de Jésus. Jésus est venu comme le prototype, le premier, le modèle divin pour l’évangélisation. Il nous montre comment évangéliser. Et ce que vous faites lorsque vous évangélisez, c’est amener quelqu’un à réaliser que pour être sauvé, pour suivre Christ et pour être un vrai disciple, pour être un chrétien, il faut faire ces trois choses : renoncer à vous-même, vous charger de votre croix, et Le suivre. C’est le dur message de l’évangélisation.
Vous direz : « Mais les gens n’accepteront probablement pas cela. » S’ils ne le font pas, ils ne pourront pas être sauvés. Nous ne pouvons pas changer les conditions pour obtenir l’effet que nous voulons. Revenons donc au texte, et revenons au principe, afin d’établir le principe de sorte à nous baser sur une fondation solide.
Retour au verset 23 : « Puis il dit à tous » - parlant aux 12 apôtres, et aussi aux autres de la foule qui Le suivaient. « Il dit à tous » - Vous devez comprendre cette vérité fondamentale de base, - « ‘Si quelqu’un veut être mon disciple,’ » Arrêtons-nous ici un instant.
« ‘Si quelqu’un veut être mon disciple,’ » est une invitation d’évangélisation. Vous voulez être Mon authentique disciple. Vous voulez être authentique. Voici ce que je demande. « Qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix et qu’il me suive. » Il ne s’agit pas de voir tes besoins comblés. Il ne s’agit pas d’obtenir ce que tu veux. Il s’agit de dire « non à tous tes besoins, désirs, espoirs, ambitions, rêves, programmes, plans. Il s’agit d’adopter les Miens. Il ne s’agit pas de satisfaction. Il s’agit de sacrifice.
Il y a une dose de désespérance ici. Vous direz : « Eh bien, les gens n’accepteront pas cela. » C’est vrai, bien entendu que non. Mais qui a dit que le salut était facile, ou même possible, sans être aidé par le Saint Esprit ? Malgré tout, il y a ces trois ingrédients dans ce premier principe. Prenons-les l’un après l’autre et ils nous aideront à en comprendre davantage en les examinant chacun séparément.
D’abord, trois ingrédients dans ce grand principe. Ce sont les trois éléments de cette foi qui sauve complexe. Cela suppose que Jésus est Seigneur, et Christ, et Dieu et Sauveur. Alors tu veux Le suivre, n’est-ce pas ? Tu veux venir derrière Lui ? Tu crois, tu dis : « Oui, Il est Seigneur. Oui, Il est mort. Oui, Il est ressuscité. » Ainsi tu veux Me suivre, n’est-ce pas?
En premier, cela exige le renoncement à soi, arnēsasthō, une forte expression, littéralement’ désavouer quelque chose’. Vous devez vous désavouer vous-mêmes, vous renier vous-même. C’est utilisé pour décrire le refus d’une association avec quelqu’un. Vous devez refuser de vous associer à vous-même. C’est plutôt extrême. C’est utilisé pour rejeter la compagnie de quelqu’un quand vous ne voulez réellement pas sa compagnie.
Donc vous venez à Christ, et voilà la première chose. Vous venez en disant : « Je ne supporte plus d’être associé à moi-même. J’en ai fini avec moi. Je ne veux plus rien de ma propre vie. » Voilà la profondeur de cette compréhension. Ce n’est pas : « J’aime ma vie, et j’aime mon monde, et j’aime la direction dans laquelle je vais, mais Jésus, pourrais-Tu me faire monter un peu plus vite et un peu plus haut ? » Il ne s’agit pas de ça. C’est : « J’en ai fini avec tout ce que je suis. J’en ai assez de ce moi naturel, dépravé, impuissant et pécheur. » C’est : je me désavoue. C’est désirer ne plus jamais être associé avec vous-même tel que vous êtes. J’en ai fini de moi. J’en ai assez de moi. Je ne veux plus rien de moi. J’ai essayé tout ce que je savais pour faire quelque chose de ma vie, et je ne peux rien faire. Je suis accablé sous mes échecs. Je suis accablé sous mes déceptions. Je suis accablé d’être si vide. Je suis accablé par mon état de péché.
C’est ce qui fait la vraie conversion. Le cœur ne voit en lui que péché, qu’impuissance, qu’échec, qu’indignité, et cherche à être délivré. Et il n’établit vraiment aucune condition. Regarde, je suis dans une situation si désespérée, c’est à Toi de me dire ce qu’il faut faire ! Le moi est tout à fait rejeté. Vous renoncez à toute dépendance de vous-même, à toute confiance en vous-même, à toute confiance en ce que vous êtes par nature. Vous renoncez absolument à tout, quoi que cela puisse être.
C’est comme l’homme qui a acheté la perle de grand prix, qui a tout vendu pour acheter la perle, la perle étant Christ. Et l’homme qui a acheté le trésor du champ a tout vendu pour l’acheter, donnant absolument tout ce qu’il était, tout ce qu’il avait accumulé parce que Christ était si précieux pour lui. C’est vraiment venir au bout de vous-même. C’est là que les gens sont sauvés. C’est là qu’ils sont vraiment sauvés, quand ils arrivent à cette compréhension tout à fait claire de leur désespérance spirituelle.
En fait, je vais vous en donner une illustration dans Philippiens chapitre 3. Allez à Philippiens, chapitre 3, car c’est une simple illustration classique de ce dont nous parlons, de ce renoncement à soi. L’apôtre Paul est l’image, et ici vous avez le récit de sa conversion intérieure. Vous avez l’histoire extérieure, l’évènement dans Actes 9, qui est l’évènement du Chemin de Damas. Mais voici ce qui se passait à l’intérieur de Paul. C’est l’œuvre que Dieu avait faite dans sa vie, et cela illustre très bien ce que veut dire venir au bout de soi-même.
Il dit au verset 4 : « Si quelqu’un croit pouvoir » - la seconde partie du verset, - « Si quelqu’un croit pouvoir se confier dans sa condition, je le peux plus encore. » Si vous voulez parler de niveau, si vous voulez parler de talents, regardez, je serai le premier de la classe. J’en ai accompli davantage que n’importe qui d’autre.
A l’époque il était dans la trentaine, passait toute sa vie à accumuler ses réussites. « Circoncis le huitième jour » - selon la prescription de l’Ancien Testament, et il était « de la nation d’Israël. » Il avait subi le rite correct, appartenait à la bonne race de gens. Il était « de la tribu de Benjamin. » Il appartenait à une tribu privilégiée, une tribu très élevée. Il était « Hébreu né d’Hébreux, » ce qui veut simplement dire qu’il était kacher. Il observait toutes les traditions à la lettre. En ce qui concernait la loi, sa passion et sa consécration à la loi était la plus extrême qui existait en Israël. Il était un « Pharisien ».Ils étaient les légalistes. C’était les extrémistes.
Et il allait aussi loin qu’on pouvait aller. « Du point de vue du zèle, » du zèle pour sa religion, il était si zélé pour la pureté et la protection du judaïsme qu’il était « un persécuteur de l’Eglise, » qu’il considérait comme attaquant la vérité, attaquant Dieu, et attaquant l’Ancien Testament. Et ses passions étaient si fortes qu’il a effectivement reçu, vous souvenez-vous, des lettres afin de pouvoir aller à des endroits où anéantir des chrétiens et les jeter en prison. « Par rapport à la justice de la loi » - il était extérieurement – « irréprochable. » C’était un homme qui avait accumulé toutes ces réussites personnelles. Cela a été son fait – c’est ce qu’il a fait pendant toute sa vie. Il a passé sa vie à essayer d’atteindre ce sommet de zèle religieux, de morale. Puis il vient à Christ.
Quelle va être son approche ? Je suis un homme bien. Je suis aussi bon qu’un homme peut l’être ? Je suis aussi dévoué à la vérité de l’Ecriture qu’on peut l’être ? Je suis aussi consciencieux pour l’étude de l’Ecriture qu’un homme peut l’être ? Je suis aussi passionné pour la protection de la vérité qu’un homme peut l’être ? J’ai fait tout cela ? J’ai franchi la ligne d’arrivée ? J’ai bien barré les “t” et mis les points sur les “i”?
Et alors il a rencontré Christ sur le chemin de Damas. Il comprend l’évangile. Et immédiatement, il dit au verset 7 : « Mais ces qualités qui étaient pour moi des gains » - tout cela était mis dans la colonne des atouts. Tout allait comme gains, tout ce que sa vie avait accompli. Tout était gain. « Ces qualités qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte. » Elles sont passées de la colonne de l’actif à celle du passif. Elles n’étaient pas neutres. Elles n’étaient pas limitées. Elles étaient une perte.
En fait vous comprenez le niveau de leur perte – au verset suivant: « Je considère même tout comme une perte. » Or voilà le reniement à soi. Peu m’importe ce que c’est, cela ne m’aide pas. Cela n’apporte rien. Cela n’ajoute rien. Il suffit de regarder toute votre vie, peu importe qu’elle soit religieuse, zélée, peu importe que vous ayez observé la tradition de vos pères, peu importe à quel point vous étiez consciencieux, vous regardez tout en disant : « C’est une perte. Tout, absolument tout ce qui est en moi est une perte. » Pourquoi ? Romains 7:18: « En effet je sais que « - quoi ? - « que le bien n’habite pas en moi. » Et pour aller même plus loin, il dit : « Tout est une perte. » Et vers la fin du verset 8 il dit : « Je considère tout cela comme des ordures » - et le mot grec est skubalon, « excrément, » le mot le plus grossier qu’il pouvait trouver. C’est ce que c’est.
Or voilà un homme qui comprend ce qu’est le renoncement à soi. Et à ce point-là de sa liste, il n’a même pas nié le fait qu’il aimait le péché, qu’il aimait l’iniquité et tout ce qui va avec. Il ne fait pas que cela. Il se détourne du péché le pire de sa vie, qui était la propre justice. Même cela, pour lui était de la saleté, des ordures.
Lorsque j’ai vu Christ, j’ai renoncé à tout ce qui était Paul – à tout. Et c’est la seule manière de venir. Et pour vous il se peut que ce ne soit pas la religion et la propre justice, ce peut être une misérable immoralité, de la tricherie, n’importe quoi d’autre, le mensonge, le vol, tout autre forme de corruption. C’est peut-être simplement être consumé par vos propres promesses et serments d’accomplir certaines choses que vous avez à l’esprit en vue d’atteindre un certain niveau d’estime de soi, ou toute autre chose.
Vous venez et la première chose qu’il faut réaliser c’est que c’est votre mort à vous-même, à vos espoirs, à vos rêves, vos ambitions, vos désirs. Il ne s’agit pas de combler toutes les petites choses que vous voudriez, comme si Jésus allait jaillir d’une lampe pour vous donner trois souhaits. Il s’agit de la mort à vous-même.
C’est pour cela que les Béatitudes, dans Matthieu 5, dès le verset 3 et suivants, commencent par dire que si vous voulez entrer dans le royaume vous commencez par être pauvre en esprit. Qu’est-ce que c’est ? C’est le mot qui signifie « en faillite spirituelle ». Littéralement, c’est le mot pour pauvreté qui signifie « un mendiant. » Ce n’est pas que vous n’ayez qu’un peu. Cela veut dire que vous n’avez rien, et que vous ne pouvez rien gagner. Vous êtes démuni. Ainsi vous réalisez que quoi que vous ayez, ce n’est rien du tout. Vous ajoutez tout et vous arrivez à zéro. Ça ne vaut rien. Ce n’est rien.
Donc c’est la vertu fondamentale. C’est la vertu fondamentale du cœur qui vient à Christ pour le salut : La faillite, une faillite spirituelle, le dénuement, la désespérance, la misère. De sorte que vous ne dites pas : « Bon, j’aimerais bien Jésus comme mon Sauveur. Je ne sais pas si je voudrais L’avoir comme Seigneur. Je voudrais bien accomplir quelques affaires tout seul. » Vous avez dépassé cela. Vous avez atteint la faillite spirituelle. Vous avez été humilié par la misère de ce que vous êtes. Vous êtes comme ce publicain de Luc 18 qui se frappe la poitrine en disant : « O Dieu, aie pitié de moi, pécheur ! » Vous venez pauvre en esprit. Vous venez doux. Vous venez en pleurant sur votre péché, disent les Béatitudes. Vous venez affamé et assoiffé de justice. Vous n’offrez pas de conditions générales. Vous venez en sachant à quel point vous êtes désespéré et ruiné.
Ensuite vous comprenez que Son pardon est précieux, et à quel point Son don de la vie éternelle est magnanime. Et vous n’allez pas établir de conditions. De ce cadavre sort le miel. De cette mort vient la vie. Nous venons avec l’attitude du Psaume 34 verset 19: « L’Eternel est près de ceux qui ont le cœur brisé, et il sauve ceux dont l’esprit est abattu. » C’est lorsque vous être complètement brisé dans votre esprit que vous êtes au bout de vous-même.
Vous entendez très peu de prédications dont l’intention est d’amener les gens jusque là. Psaume 51 :19 : « Les sacrifices agréables à Dieu, c’est un esprit brisé. O Dieu, tu ne dédaignes pas un cœur brisé et humilié. » Dieu recherche ceux qui sont contrits et brisés. Esaïe 66. Qui Dieu cherche-t-Il? Celui qui est contrit – celui qui n’est pas seulement contrit, celui qui est brisé par l’impact de la Parole de Dieu, celui « qui tremble à Ma parole. »
Voyez-vous, c’est la raison pour laquelle la loi fut donnée, et c’est la raison pour laquelle le Sermon sur la Montagne fut prêché. La loi fut donnée afin qu’elle puisse écraser les hommes. Elle n’a pas été donnée comme norme par laquelle les hommes pourraient atteindre le salut. Elle fut donnée comme norme par laquelle les hommes reconnaîtraient leur faillite spirituelle. Vous essayez d’observer la loi ? Vous n’y arriverez pas. Alors la loi, comme le dit Paul, vous fait mourir.
C’est pourquoi lorsque vous prêchez l’évangile, vous devez prêcher la loi. Vous devez faire mourir le pécheur. Il doit être mort avant de pouvoir vivre. C’est pourquoi, lorsque nous apportons l’évangile, nous devons mettre l’accent sur ces réalités de manière à ne pas contribuer à la superficialité, et ne pas rendre le christianisme plus nominal.
Donc la loi fut donnée pour asséner un coup écrasant sur la tête du pécheur qui ne peut l’observer, et qui est donc maudit par la loi. Jacques 2 :10 : « Si une personne obéit à toute la loi mais pèche contre un seul commandement elle est en faute vis-à-vis de l’ensemble » et vous êtes sous la colère éternelle de Dieu. La loi nous brise.
Mais ensuite c’est la raison pour laquelle le Sermon sur la Montagne a été donné, et je crois que c’est la raison pour laquelle le Saint-Esprit l’a placé au début du Nouveau Testament. Vous êtes confronté par le Sermon sur la Montagne, et que fait-il ? Il vous donne la loi et il explique la profondeur de la loi, de sorte qu’il ne s’agit pas simplement de ne pas tuer, mais de ne pas haïr. C’est la même chose. Il ne faut pas seulement ne pas commettre d’adultère, mais il ne faut pas le faire même dans son cœur. Devant Dieu c’est la même chose.
Et la loi est répétée, et Jésus présente la loi au peuple en disant : « Non seulement vous n’observez pas la loi en surface, mais certainement que vous ne l’observez pas à son niveau plus profond. Vous êtes coupables de violation de la loi de Dieu. » C’est pour cela que nous disons que vous n’avez même pas compris l’évangile jusqu’à ce que vous ayez compris la loi. C’est pour cela que la prédication ne peut pas être une sorte de stratégie de marketing pour caresser les gens dans le sens du poil jusqu’à ce qu’ils décident d’accepter Jésus dans leur vie. La loi est une expérience qui brise, qui détruit dans laquelle le pécheur amené devant la loi de Dieu soit se révolte contre cette œuvre de la loi et se replonge dans son péché, désirant s’éloigner autant que possible de l’exposition à la loi ; soit il est brisé sous cette loi, arrivant au point où il réalise sa faillite spirituelle et il crie pour demander le pardon et la pitié.
Et au moment où il fait cela, il ne marchande pas avec Dieu, en comprenant son dénuement, réalisant qu’il n’a rien dans sa propre vie qui puisse le recommander à Dieu, rien de valeur dans tout ce qu’il a accompli, il se jette sur la miséricorde de Dieu qui peut lui fournir toutes les richesses célestes dont la Parole de Dieu parle. C’est cette attitude-là. Vous recevez Christ à Ses conditions, non aux vôtres.
Le pécheur orgueilleux veut Christ et ses plaisirs. Le pécheur orgueilleux veut Christ et sa convoitise. Le pécheur orgueilleux veut Christ et son immoralité. Mais le pécheur brisé est si désespéré qu’il renoncera à tout simplement pour avoir Christ, pour n’avoir que le pardon, et la vie éternelle, l’espérance et la délivrance.
Dans son merveilleux livre sur les Béatitudes, Thomas Watson dit : « Un château qui a été assiégé depuis longtemps et qui est prêt à être pris acceptera toutes les conditions pour sauver sa vie. Celui dont le cœur a été une garnison pour le diable, et qui s’est tenu longtemps en opposition à Christ, une fois que Dieu l’a amené à être pauvre en esprit et à se voir condamné sans Christ, que Dieu le relève, que Dieu lui fasse une offre, et il dira simplement : ‘Seigneur que veux-Tu que je fasse ?’ » Voilà l’attitude. Et elle deviendra un style de vie, elle deviendra un style de vie.
Vous venez en désespérant et à la fin de vous-même, empressé de vous renier vous-même parce que vous savez qu’il n’y a aucune valeur en vous. Et une fois que vous devenez chrétien, cette attitude est encore là. Elle est encore là. Elle devient un style de vie. En croissant dans la connaissance de Dieu, dans la connaissance de Christ, les racines du renoncement à soi s’approfondissent. C’est une croissance vers le bas. En grandissant en grâce, vous avez toujours une moindre opinion de vous-même. Vous pouvez repérer la maturité spirituelle de quelqu’un assez facilement. La croissance dans la grâce va vers le bas, c’est la formation d’une estime décroissante de nous-mêmes. C’est une réalisation qui s’approfondit que nous ne sommes rien. C’est une reconnaissance intérieure grandissante que nous sommes totalement indignes.
Hier je conseillais quelqu’un et cette personne a dit : « Je suis – je voudrais juste pouvoir faire quelque chose pour le Seigneur. » Avec le sous-entendu « comme vous ». Et j’ai dit : « Eh bien vous savez, plus mes années comme chrétien passent, plus je réalise que je ne fais rien pour le Seigneur. Non seulement je ne fais rien pour le Seigneur, je ne peux rien faire pour le Seigneur. Et la merveille des merveilles c’est que le Seigneur peut faire ce qu’Il fait par moi. »
Alors, vous partez du fait que vous êtes chrétien lorsque vous êtes nouveau et vous dites : « Je veux faire quelque chose pour le Seigneur, » et vous mûrissez au cours des années pour arriver à dire « Dieu, comment cela se fait–il que Tu m’aies choisi dans Ta grâce pour pouvoir tout faire par moi ? » L’humilité est une démonstration de la maturité spirituelle d’une personne, parce que lorsque vous venezà ces conditions, vous croissez vers le bas. Vous pensez que vous avez été humilié à votre conversion, si vous avez marché avec le Seigneur depuis très longtemps, vous devriez être plus bas que vous n’étiez alors. Maintenant vous comprenez combien le péché est profond, parce que même après être devenu chrétien vous avez compris que cela fait partie de ce que vous êtes. Et miracles des miracles, le Seigneur a choisi de faire des choses par vous. Le renoncement à soi devient un style de vie.
Mais qu’est-ce que cela veut dire pour le chrétien ? Voici quelques éléments pratiques. Quand vous n’êtes pas pardonné, ou que vous êtes ignoré, que vous êtes délibérément mis de côté, que vous êtes blessé et que vous avez mal à cause de l’insulte qu’on vous fait en vous ignorant, mais que votre cœur est heureux, et que vous êtes content d’être au nombre de ceux qui souffrent pour Christ, c’est cela mourir à soi-même.
Quand on parle mal du bien que vous faites, que l’on ne tient pas compte de vos souhaits, ni de vos conseils, qu’on ridiculise votre avis, et que vous refusez de laisser la colère monter ou même de vous défendre, mais que vous prenez tout dans un silence patient et loyal, c’est cela mourir à soi.
Quand, dans l’amour et la patience vous supportez le désordre, toute irrégularité ou tout dérangement, quand vous pouvez faire face à la stupidité, l’extravagance, l’insensibilité spirituelle et l’endurer comme Jésus, alors, c’est mourir à soi.
Quand vous vous contentez de n’importe quelle nourriture, de tout cadeau, de tout vêtement, de tout climat, de toute compagnie, de toute solitude, de toute interruption par la volonté de Dieu, c’est mourir à soi.
Lorsque vous êtes capables de ne jamais faire référence à vous, ni rapporter vos propres œuvres bonnes, ni rechercher un compliment, quand vous pouvez en vérité aimer être inconnu, c’est mourir à soi.
Lorsque vous voyez un autre frère prospérer et voir ses besoins comblés, et vous réjouir honnêtement avec lui en esprit, et ne sentir aucune envie, même pas douter de Dieu alors que vos propres besoins sont bien plus grands et les circonstances désespérées, c’est mourir à soi.
Quand vous pouvez recevoir la correction et le reproche de quelqu’un de plus petit que vous, et que vous pouvez humblement vous soumettre intérieurement comme extérieurement, ne trouvant aucune rébellion ni rancune s’élever dans votre cœur, c’est mourir à soi.
Alors, vous venez à Christ dans une attitude de renoncement à soi, et vous croissez de là vers le bas. Notre renoncement n’est pas parfait. Notre suicide personnel n’est pas parfait. Nous ressuscitons notre ego et notre propre volonté, et les faisons jaillir, et les faisons s’interposer devant la volonté de Dieu, et nous devons chercher Sa grâce et Son pardon lorsque nous le faisons, mais c’est le plus profond, le plus pur, et le plus réel désir, et c’est l’attente et l’aspiration de notre cœur racheté, bien qu’il soit bien en deçà de ce que nous souhaiterions qu’il soit.
Bien, une deuxième chose des trois qui forment cette complexe attitude essentielle pour suivre Jésus, c’est la charge de la croix. Se charger de la croix ! Jésus ne dit pas seulement que vous devez renoncer à vous-même, mais Il ajoute : « … et qu’il se charge de sa croix chaque jour. » Quiconque veut venir derrière Moi doit se charger de sa croix chaque jour. Chapitre 14 verset 27 rapporte – et c’est quelque chose que Jésus a dit souvent, mais il se trouve une déclaration semblable au chapitre 14 : « Celui qui ne porte pas sa croix et ne me suit pas ne peut pas être mon disciple, » de même que dans les autres évangiles où c’est aussi rapporté.
Or que veut dire « se charger de sa croix » ? J’ai entendu là-dessus tant de vues folles, étranges, bizarres et loufoques. Vous savez, votre belle-mère est votre croix, votre patron est votre croix, votre voiture est votre croix, votre robinet qui coule est votre croix, et tout le monde a sa croix. Votre ado indiscipliné est votre croix. N’importe quoi ou qui.
Mais on ne peut pas lire ceci dans ce texte. Si vous étiez en train d’écouter Jésus ce jour-là et qu’il disait : « Vous devez vous charger de votre croix chaque jour, » à quoi penseraient ces gens ? Ils n’étaient jamais allés à une convention sur la vie plus profonde. De quoi pensez-vous qu’Il parle ? Eh bien, plus de 100 ans avant que Jésus ne marche sur terre, le Roi Alexandre Jannée avait crucifié 800 rebelles à Jérusalem lors d’une fête en public. Antiochus Epiphanes, ce chef grec de la période intertestamentaire, avait aussi crucifié de nombreux Juifs pour une révolte qui avait suivi la mort d’Hérode le Grand. Le proconsul Varus crucifia 2000 Juifs. On dit que les Romains crucifièrent 30000 Juifs en Palestine dans la période qui entoure la vie de Jésus.
Lorsque Jésus dit « Qu’il se charge de sa croix » on ne pensait qu’à une seule chose : Horrible souffrance, douleur et mort. Jésus dit : « Voilà à quelle extrémité doit aller votre consécration. C’est être prêt à supporter la persécution. C’est avoir la volonté d’endurer la haine, l’hostilité, le rejet, le reproche, la honte, la souffrance et même la mort. » Ils savaient exactement de quoi Il parlait. Et être prêt à le faire chaque jour. Chaque jour.
Qui au monde voudrait donner une invitation d’évangélisation de cette sorte ? Qui se tiendrait devant un stade rempli de gens pour dire : « Combien d’entre vous sont prêts à l’instant à mourir, si nécessaire, pour Jésus Christ ? Vous pouvez venir et être sauvés. » C’est ce qu’Il demande, alors littéralement, tuez-vous, tous vos rêves, espoirs, désirs, ambitions, projets ; et puis dire : « Voici ma vie, et si cela veut dire vivre, d’accord. Si cela veut dire mourir, d’accord. Cela m’est égal. Je suis si désespéré. Je veux Ton pardon. Je veux la vie éternelle. À n’importe quel prix, je donnerai tout. »
Croyez-moi, les Juifs connaissaient la crucifixion. On l’avait pratiquée dans leur propre pays. On l’avait pratiquée en Egypte. On le faisait en Perse, à l’ouest de l’Asie, même dans certaines parties de l’Italie. Très souvent la personne condamnée portait une pièce de la croix, la partie transversale, parfois elle traînait l’ensemble. L’image est très réaliste. Ce dont Il parle n’est pas une expérience amusante. Ce n’est pas « Jésus t’aime, ou Dieu t’aime et Il a un plan merveilleux pour ta vie. » Il s’agit de porter une croix, la croix sur laquelle il se pourrait que tu sois exécuté.
Donc on ne parle pas d’une identification dans une sorte de sens spirituel avec la mort de Jésus. Le message est qu’il est possible que tu doives souffrir du fait que tu Me suis. C’est vrai, Jésus l’a dit vous savez. « Si le monde vous hait, ne soyez pas surpris. Il M’a haï. Si le monde vous fait mourir, ne soyez pas surpris. C’est ce qu’il va Me faire subir. Vous ne vous imaginez pas que vous allez être traités différemment que votre maître, ou bien?
Matthieu 10 : « Si vous voulez être Mes disciples, préparez-vous. Le disciple n’est pas au-dessus de son maître. Tout comme ils traitent le maître, ils vous traiteront aussi. Soyez donc conscients de ceci, vous devrez Me confesser devant les hommes et vous devrez Me confesser devant des hommes en sachant que cela pourrait vous coûter votre liberté, cela pourrait vous coûter des années de votre vie, l’emprisonnement. Cela pourrait vous coûter la haine et le rejet, et cela pourrait même vous coûter le martyre. »
Donc toute cette affaire de suivre Jésus c’est comme dire « non » à soi, et « non » à la sécurité. Je suis prêt à supporter l’opprobre de Christ. Je suis prêt à souffrir les conséquences de ce que signifie être chrétien dans l’environnement qui est le mien. C’est un message qui est clairement compris dans de nombreuses parties du monde. Il y a plus de chrétiens martyrs aujourd’hui qu’il n’y en a jamais eu dans l’histoire, par dizaines de milliers chaque année, la plupart sous des régimes musulmans. Il n’y a aucune ambiguïté pour eux à ce sujet. Ils savant ce que veut dire prononcer le nom de Christ. Ils le savaient dans les années de l’oppression communiste en Europe de l’Est. Ils savaient exactement ce que cela leur coûterait. Mais l’évangile était si précieux, Christ était si précieux, la vie éternelle était si importante, le pardon du péché avait une si grande valeur qu’ils étaient empressés et avaient hâte de payer, quel que soit le prix.
Vous voyez, l’attitude qui vient de la vraie conversion est celle qui dit que Jésus a plus de valeur qu’absolument tout. Rien dans cette vie passagère ne peut être même comparé à la valeur de ce qui est éternel. De sorte que l’évangile, l’invitation n’est pas « Jésus veut te rendre heureux et riche, » c’est : Il veut votre vie, et peut même demander votre mort.
Paul dit aux Anciens d’Ephèse dans Actes 20 : « Je vais à Jérusalem, et je ne sais pas ce qu’il m’arrivera là-bas, sauf que le Saint Esprit m’a dit que je serai mis dans des chaînes et que des afflictions m’attendent. » Ensuite ceci : « Car pour moi vivre, c’est Christ, et mourir est un gain. » « J’ai été crucifié avec Christ ; ce n’est plus moi qui vit mais Christ qui vit en moi ; et ce que je vis maintenant dans mon corps, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est donné lui-même pour moi. » Galates 2 :20
Donc Paul dit: « Je ne vis plus. Il vit. Si je vis, je vis pour le Seigneur. Si je meurs, je meurs pour le Seigneur. J’appartiens au Seigneur. » Voilà. Ce sont les conditions du salut.
Le monde Lui est hostile. Il me sera hostile. C’est ce qu’Il dit dans Matthieu 10:24-28, un texte merveilleux ! Une profession publique de Christ comme Seigneur et Sauveur peut coûter, mais c’est aussi une preuve de mon authenticité. Elle peut me coûter ma famille. Une épée peut séparer les membres de ma famille, mais Jésus a dit qu’Il était venu pour apporter une épée. Je n’ai aucun intérêt personnel qui domine mon besoin de Christ. Comprenez-vous cela? Je n’ai aucun intérêt personnel.
Je n’ai aucune ambition qui domine mon besoin désespéré de Christ. Et si je dois mourir chaque jour, alors tout va bien. C’est un faible prix à payer, parce que la souffrance de ce monde n’est pas digne d’être comparée avec la gloire qui m’attend en Christ.
Paul dit en 1 Corinthiens 15 :31 : « Chaque jour je risque la mort. » Chaque jour où il se réveillait, il savait que ce pouvait être le dernier de sa vie. Quelque part dans un coin un complot se tramait, si on n’était pas déjà en route pour lui ôter la vie. Il disait : « Chaque jour avec moi est un jour tout au bord de la mort. » Toute souffrance n’est pas une croix. C’est la souffrance de l’opprobre de Christ qui est la croix. C’est la souffrance pour l’évangile qui est la croix.
Êtes-vous prêt à souffrir pour l’évangile ? Est-ce aussi important que cela pour vous ? Parce que cela va avec le territoire. Il n’y aura pas de couronne s’il n’y a pas de croix. Donc si vous venez à Christ et que vous ne vous dites pas : « La vie éternelle, la vie à venir, le pardon des péchés, et ce que Dieu a préparé pour moi au ciel est si précieux pour moi, et a tant de valeur pour moi, et j’en ai vraiment assez de ce que je suis que je suis prêt à donner tout ce que j’ai, rien n’a de valeur de toute façon, et je suis prêt, si nécessaire, à porter le plein opprobre de Jésus Christ, quoi qu’il puisse m’en coûter, et même si cela me coûte la vie. » Voilà ce que Jésus a dit.
Donc c’est un appel sérieux. Un appel sérieux ! La croix ainsi marque – être prêt à accepter la croix marque le vrai disciple. Vous vous chargez de la croix et vous la portez comme un style de vie, chaque jour. C’est une manière de vivre. L’auteur du cantique dit : « Jésus doit-Il porter la croix tout seul, et le monde entier être libre ? Non il y a une croix pour tous, et il y a une croix pour moi. Je porterai la croix consacrée, jusqu’à ce que la mort me délivre, puis j’irai au ciel porter ma couronne, car il y a une couronne pour moi. »
Ainsi vous savez, vous observez votre vie en disant : « Oh, peu importe ce que ma vie est pour moi. Je suis reconnaissant pour la vie que le Seigneur m’a donnée. Je suis même plus reconnaissante pour la mort qui me fait entrer dans la vie suivante. Quelque soit le coût, ce que je dois céder personnellement, j’y renonce volontiers, parce que je suis arrivé au bout de moi-même et j’ai découvert que je n’ai aucune valeur. Je crie au secours pour être sauvé comme quelqu’un qui se noie, et qui ne discute pas les conditions qu’il y aura après qu’il sera sorti de l’eau.
Troisièmement, en Luc 9, Il ajoute la question de l’obéissance. Renonce à toi-même, charge-toi de ta croix et suis-moi. Littéralement : « Qu’il soit en train de me suivre. » C’est un modèle d’obéissance continue. Votre volonté n’est plus là. Lui est là. Tu vas où Je vais. Tu dis ce que Je dis. Tu fais ce que Je te dis de faire. Tu fais ce que Je fais.
Vous savez, dans Mattieu 7, toute cette question d’obéissance est au cœur du Sermon sur la Montagne. Matthieu 7 :21 : « Ceux qui me disent :’Seigneur, Seigneur’, n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais seulement celui qui fait la volonté de mon Père céleste. » Ce sont ceux qui font, pas ceux qui disent. C’est le peuple qui obéit. Et bien entendu, l’évangile de Jean est tout bonnement rempli de ce genre d’insistance, où Jésus dit comment la vraie foi, la vraie foi qui sauve, se manifeste dans l’obéissance.
Je ne peux évidemment pas vous les faire voir tous, mais Jean 14 :21 est l’un de ces passages. « Celui qui a mes commandements et qui les garde » - ou qui leur obéit – « c’est celui qui m’aime ; celui qui m’aime sera aimé de mon Père et moi aussi, je l’aimerai et je me ferai connaître à lui. » Tout parle d’obéissance. Il s’agit toujours d’obéir, toujours de suivre. La seigneurie n’est pas une option. L’obéissance n’est pas ce que vous faites à partir de 35 ans.
Jean 15 :10 : « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour ; » Si vous ne le faites pas, vous n’y demeurerez pas. C’est aussi simple que ça. Chapitre 15 verset 14 : « Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. » Si vous faites ce que je vous commande. Mais il y en a encore beaucoup d’autres.
Donc vous venez, en disant : « Je suis au bout de moi-même. Je Te donne ma vie, quoi qu’il m’en coûte. Montre-moi ce que Tu veux que je fasse, et je le ferai. » C’est là où en était Paul sur le chemin de Damas. Il dit : « Que veux-Tu que je fasse », que veux-Tu que je fasse ? Et c’est la bonne attitude au moment de la conversion. Qu’est-ce que je fais maintenant ? J’en ai fini. Je suis prêt à mourir pour Toi et à vivre pour Toi. Je veux Te suivre, alors qu’est-ce que je fais ? Cela vous met alors dans la position de vous soumettre à cela, n’est-ce pas ? Il n’y a que la soumission. C’est un style de vie de renoncement à soi, de prise de la croix, de prise en charge de l’opprobre de Christ et d’obéissance fidèle.
Or ici je ne veux pas qu’on me critique pour dire ce que je ne dis pas, alors laissez-moi préciser quelque chose en terminant. Ce que je ne dis pas, c’est que pour être accepté par Dieu vous devez comme qui dirait vous renier vous-même un peu tout seul, et mettre cela en route, renoncer à vous-même pendant un temps, puis avancer un peu pour être prêt à donner votre vie, même jusqu’à la mort. Et ensuite avancer troisièmement dans une obéissance fidèle aux choses de Dieu, et si vous faites cela alors Dieu descendra vous sauver.
Ecoutez ceci très attentivement. Ce composé de réalités spirituelles n’est pas chronologique, il n’est pas chronologique. Ce n’est pas l’un pour un instant, puis après quelques temps un autre pour un temps, et ensuite après un autre temps il se passe quelque chose d’autre. Ce n’est pas quelque chose de chronologique. C’est simplement un tout composé. Ce sont les composants logiques de la foi qui sauve, qui croit en Jésus comme Seigneur et Christ, qui croit en Jésus comme Sauveur crucifié et ressuscité, et qui porte cette attitude à l’intérieur de cette foi. Ils vont ensemble. C’est un complexe qui forme un tout.
La seconde chose que je voudrais que vous compreniez c’est que non seulement ce n’est pas quelque chose de chronologique, mais ce n’est pas quelque chose que vous devez rassembler. Vous ne pouvez pas le faire par vos propres forces. Par vous-mêmes vous vous aimez, vous vous protégez, et vous faites ce que vous voulez. C’est ainsi que les personnes déchues fonctionnent. Donc quelque chose de dramatique doit vous arriver intérieurement. Cela doit être un ébranlement de toute la notion que vous avez de vous-même. Il doit y avoir une destruction de tout ce que vous êtes normalement. Et cela ne peut pas venir de vous. Cela doit venir de l’extérieur de vous et c’est l’œuvre puissante de l’Esprit de Dieu qui agit dans la vie d’une personne, la convainc de péché, ébranle la confiance en soi de cette personne, et fait que cette personne, qui était morte dans ses fautes et dans ses péchés, qu’elle peut revivre, se mettre à voir, se mettre à entendre, se mettre à comprendre. C’est l’œuvre puissante de Dieu. Pas indépendamment de votre foi, et pas indépendamment de votre volonté, mais l’œuvre de Dieu par votre volonté exprimée dans votre foi, une œuvre puissante de Dieu.
Alors, quand vous allez prêcher l’évangile en disant : « Oh, là-là, si je le fais ainsi, personne ne répondra positivement ! » Sachez ceci, peu importerait comment vous le faites. De toutes manières personne ne pourrait répondre par lui-même. Alors vous pouvez aussi bien le faire correctement de manière qu’ils aient le vrai message, et s’ils sont poussés par l’Esprit de Dieu, ils pourront croire et être sauvés.
Donc vous voulez être un disciple de Jésus ? Alors dites adieu à vous-même, chargez-vous de votre croix et allez faire tout ce qu’Il vous demande de faire. Ce sont là les conditions. Et n’êtes-vous pas heureux de vivre à ces conditions sous la grâce ? Parce que nous échouons. Mais le désir-même de faire ces choses est la preuve d’une âme transformée.
Père, nous Te remercions à nouveau ce matin pour la clarté de la vérité. Et nous prions que Tu veuilles nous utiliser, tout d’abord utiliser ces vérités pour nous aider à nous examiner nous-mêmes pour voir si nous sommes dans la foi, si ces attitudes qui règnent et gouvernent notre cœur manifestent que c’est l’œuvre de l’Esprit de Dieu en nous. Ensuite aide-nous lorsque nous proclamons l’évangile à être utilisés comme instrument pour amener le pécheur au bout de lui-même, à ce stade de désespérance, à ce brisement qui produit le renoncement à soi, qui fait porter la croix et qui génère l’obéissance fidèle. Sers-Toi de nous, Seigneur, fais une œuvre par nous lorsque nous-mêmes ne pouvons rien faire. Cependant c’est dans notre faiblesse que Ta puissance est rendu parfaite. Dans ce but nous prions pour Ta gloire au nom du Christ, Amen.

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